La Découverte du Dimanche : FREAK

Derrière FREAK se cache un autodidacte irrévérencieux et en colère dont l’indie rock teinté de punk fait mouche.

 

Dans la veine de Rat Boy, FREAK est de ces jeunes Anglais qui en ont gros sur la patate quant à la société dans laquelle ils vivent et ont grandi. C’est ce que Connar Ridd, tête pensante de FREAK (qui forme un trio dans sa version live) dépeint dans sa musique. A l’image du nom de scène choisi, Connar n’a pas spécifiquement envie de donner dans le beau. D’autres font ça mieux que lui. Accessoirement, c’est aussi un trait de caractère. « J’étais toujours vu comme le plus bizarre à l’école« , souligne l’intéressé.

Originaire de Chelmsford, tout comme Rat Boy (ils ont démarré presque ensemble, l’un a juste percé un peu plus vite que l’autre), Ridd produit tout lui-même via son propre label Freak Recordings – même si depuis il a également signé chez Polydor. L’aventure débute en 2016 lorsqu’en bon autodidacte, il enregistre dans sa chambre son premier EP, What Happened?. Le morceau éponyme, une petite bombe grunge’n’roll, donne le ton. « I don’t want to pretend again / I’m tired of this pain », chante-t-il sur le désenchanté Someone Help Me, sorte de lettre suicidaire qui va jusqu’à inquiéter son manager. Mais Connar va bien, c’est même un type très jovial dans la vie de tous les jours.


Son amour pour la musique punk, c’est son père qui lui a transmis, en le traînant à des concerts d’artistes comme UK Subs, un de ses modèles. Plus tard, il suit son grand frère Brandon dans un groupe de death metal. De son côté, il utilise le 2.0 pour partager des reprises très variées, allant d’Alicia Keys à System of a Down. Il étudie alors en musique, se perfectionne en production. Mais ses pairs l’agacent au plus haut point. « C’était un monde de drogué – chaque conversation parlait de comment ils allaient trouver leurs champignons, weed ou coke, et je ne suis pas de ce monde« , confie-t-il au Guardian.

C’est donc en solo qu’il s’échappe. L’ascension prendra le temps qu’il faudra. Après son premier EP en février 2016, il enchaîne en 2017 avec la furieuse Nowhere et la non moins démente Cake. A l’image de No Money qui rappelle la fureur libératrice d’Arctic Monkeys à ses débuts, le son résolument punk et grungy de FREAK se diversifie. Il se fait plus sexy, on en veut pour preuve Look Away, un morceau remuant dans lequel on retrouve un riff pour le moins percutant.

 

 

Fin 2017, il sort son deuxième EP, No Money No Money Shit Job Not Funny, un travail plus abouti et intéressant qui vaut à FREAK de passer un cap à l’image de son dernier single, Everyone’s the Same, une jolie pépite indie rock qu’il a admirablement bien décliné en acoustique. 2018 pourrait bien être l’année de la consécration pour celui qu’on retrouvera notamment au printemps du côté du Great Escape à Brighton.

 

 

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