FRANZ FERDINAND en concert au Zénith, à Paris, le 27 février 2018

Le triomphe Franz Ferdinand au Zénith de Paris

Qui dit nouvel album, dit forcément une tournée colossale pour Franz Ferdinand. Après un passage remarqué à Rock en Seine, le groupe a investi l’arène du Zénith de Paris. Un spectacle grandiloquent et fédérateur, propulsé par les nouveaux morceaux du cinquième album. 

Dès 20h00, les lumières se tamisent, signe de la venue de la première partie. Si la tête d’affiche, ce soir, est très attendue, l’ovation nait dès l’arrivée des cinq musiciens composant The Vaccines. Ayant auparavant ouvert pour les Stones, le groupe, véritable électron-rock, s’est permis un set carré et étonnamment dense. De la nouveauté Nightclub pour débuter, en passant par les singles Post Break-Up Sex à If You Wanna, la formation a pioché dans les classiques datés de 2011. What Did You Expect from the Vaccines ?, premier album remarqué à l’époque, est à l’honneur ce soir, avec la semi-ballade Wetsuit, Norgaard et l’explosif Wreckin’ Bar (Ra Ra Ra). Le public est enchanté, le Zénith tremble déjà. Le tour est joué. Cliquez-ici pour découvrir la setlist.

Mais la partie de plaisir ne fait que commencer. Chacun, ici, sait pourquoi il est présent. Depuis la sortie d’Always Ascending, Franz Ferdinand a entamé une tournée immense, arpentant les rues de France comme jamais. Si la qualité de l’album est, soyons honnêtes, en-dessous des précédents opus, les dix morceaux qui le composent feront forcément l’affaire au sein de la setlist. Celle-ci est soigneusement posée par-terre ; la scène est prête. De nouveau, cinq musiciens entrent sous un tonnerre d’applaudissements. Mais cette fois-ci, c’est bien Franz Ferdinand, qui empoigne ses instruments.
Entamant naturellement son concert sur un crescendo, le titre éponyme du dernier album possède les quelques premiers rangs. Derrière, le public acclame mais reste statique, en grande partie. En fait, il se prépare sûrement à ce qui va suivre.

Tout commence par des sauts ciseaux. The Dark Of The Matinée, No You Girls, Do You Want To, The Fallen… des titres à la fois légendaires pour le groupe et intemporels pour les spectateurs. Les incontournables de la soirée, diront-nous, mais qui demeurent encore dans le peloton de tête de Franz Ferdinand en terme de prestation scénique. Michael, provocateur de pogos, ne prend pas une ride.
De son côté, la lancinante Walk Away électrise la salle, tombée définitivement sous le charme. Entre temps, le front man – qu’on ne présente plus – Alex Kapranos, se permet des remerciements chaleureux et fait part au public français de son attachement. Son costume, classe, fait contraste avec sa chevelure blonde platine. Déjà une icône pour certains(e)s, un ovni pour d’autres. Pour nous : les deux. Particulièrement lorsque le groupe s’attèle aux nouveaux morceaux. Paper Cages fonctionne comme un classique du genre mais n’emballe pas forcément la totalité de la foule. Si ce n’est que le refrain raisonne de toute part : « Step out, step out of our cages« , difficile d’entendre le piano des couplets, couvert par une basse détonante.

FRANZ FERDINAND en concert au Zénith, à Paris, le 27 février 2018

Lazy Boy, plus sombre, propulse le Zénith dans un vortex auquel il ne ressortira pas jusqu’à Ulysses, premier grand final avant le rappel. Le concert se transforme alors en une véritable odyssée des genres. L’un des meilleurs titres du dernier album, Feel The Love Go, porte la casquette du highlight de la soirée. Il installe peu à peu son ambiance disco, jusqu’à imploser dans un solo extraordinaire de Kapranos. Les synthétiseurs perdurent et le groupe se perd dans la musicalité. Son public aussi. Ensemble, l’alchimie fait des merveilles.
Pas une once de fatigue, pour le Zénith, qui venait d’enchaîner les pas de danse et les tsunamis de foule pendant Take Me Out, hit planétaire du rock anglais. L’indémodable, Franz Ferdinand y est habitué, si bien que le groupe réussi à remettre au goût du jour une scénographie à base de sons et lumières sans fioriture, aboutie sans être extravagante. Le fil électrique reliant les cinq musiciens est incassable, d’autant plus lorsqu’il s’agit d’entamer le dernier tiers du concert.
Le groupe semble à bout, mais définitivement prêt à en découdre. Love Illumination, forcément, fait son apparition en guise d’introduction de la nouveauté Huck And Jim. Les guitares saturent, la batterie s’alourdit, « The privilege to loathe their privilege, the skin upon the custard is hard (…) we’re going to America ».
Il est temps de respecter la tradition. Franz Ferdinand conclu comme il se doit avec This Fire. Brûler la ville, ils n’en sont pas loin. Le Zénith, en tout cas, à frôlé le soleil et est chaud, très chaud. Un certain regain de fraîcheur, au dehors, embrasse les visages heureux des fans. Ils viennent de vivre, certainement, un des moments mémorables de ce début d’année.

FRANZ FERDINAND en concert au Zénith, à Paris, le 27 février 2018

 


Setlist – Franz Ferdinand @ Zénith de Paris – La Villette
Always Ascending

The Dark of the Matinée 

No You Girls

Paper Cages

Do You Want To

Lazy Boy

Glimpse of Love

Walk Away

The Fallen

Finally

Michael 

Slow Don’t Kill Me Slow

Take Me Out

Ulysses 

Feel The Love Go

Love Illumination

Huck And Jim

This Fire 

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