08 Juil Florence + The Machine – High As Hope
Près de dix ans après ses débuts tonitruants avec Lungs, Florence + The Machine revient avec un 4e opus puissant, plus profond et intimiste : High As Hope.
Assurément l’une des plus belles merveilles de la scène musicale britannique sur cette dernière décennie, Florence Welch nous revient avec un album profondément introspectif, intimiste et captivant. Avec High As Hope, Florence + The Machine réussit un virage audacieux. L’album est foncièrement moins « commercial » et accessible que ses prédécesseurs, tout en étant dans la continuité de How Big, How Blue, How Beautiful où Flo apposait son nom à la production et signait un album déjà personnel.
Sur High As Hope, elle a collaboré Emile Haynie, que l’on connaît surtout pour avoir produit de nombreux tenors du hip-hop US puis avoir sublimé les ballades enivrantes de Lana Del Rey. Pourtant, Florence n’a repris à sa consoeur américaine. Avec sa patte, sa poésie mais surtout son histoire, elle signe un album très personnel traversé de grands moments. Sans fard, elle évoque ses années de jeunesse troubles, son addiction à l’alcool, ses expérimentations sous acides comme pour échapper à un mal-être, et pour la première fois, son anorexie avec Hunger, qui suit le crescendo June – où la chanteuse répète de manière incessante « I’m so high, I’m so high / I can see an angel ». Sur Hunger, elle explique d’emblée qu’à partir de ses 17 ans, elle a commencé à se sous-alimenter, pendant combler ce vide de solitude par l’amour et la drogue. Si le titre est étonnamment rythmé, il n’en reste pas moins intense dans les mots, à l’image de ce High As Hope bien difficile à saisir dès la première écoute.
Très divers, ce quatrième album studio peut autant séduire par son audace (Big God, titre ô combien tendancieux sur lequel Jamie xx, ainsi que le sax Kamasi Washington, sont venus mettre leur patte) que par les envolées plus dépouillées que jamais de Florence Welch, que ce soit sur le sublime Sky Full of Song ou bien le très beau No Choir qui vient conclure l’album sur une note positive – Welch y écrit qu’il est difficile d’écrire sur le bonheur car c’est « un sujet extrêmement banal ». Elle livre également ses interrogations sur South London Forever, demande le pardon à sa sœur pour lui avoir ruiné un anniversaire sur le très beau Grace, ou fédère sur Patricia, glorieux et brillant hommage à Patti Smith.
De High As Hope, il reste la sensation d’être entré dans l’intimité d’une star dans toute sa complexité. C’est aussi égocentrique que c’est touchant, on plane avec elle, on se passionne comme on s’émeut. Si cet opus manque d’un ou deux tubes fédérateurs comme les précédents albums de Florence ont pu en offrir plusieurs, si ce n’est clairement pas l’album taillé pour les stades à l’heure où Flo remplit les plus grandes arenas du monde – elle sera d’ailleurs à l’AccorHotels Arena le dimanche 24 mars 2019 – il nous offre une performance unique portée par des textes que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Florence est apaisée, elle a laissé derrière elle ses démons, et un nouveau chapitre s’ouvre désormais…
Tracklisting :
June
Hunger
South London Forever
Big God
Sky Full Of Song
Grace
Patricia
100 Years
The End Of Love
No Choir
Nos morceaux préférés : Sky Full of Song, Hunger, The End of Love, Patricia
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