La messe électronique des Chemical Brothers à Bercy

Dans une arena comble, les poids lourds de l’électro britannique ont encore offert une performance bluffante.

Mis à part pour un passage en Ardèche et dans les Alpes Maritimes cet été, le duo mancunien les Chemical Brothers n’avait pas foulé une scène française depuis 2 ans. Pour leur grand retour dans l’Hexagone, Tom Rowlands et Ed Simons ont vu les choses en grand et ont décidé de s’attaquer à l’AccorHotels Arena (ex-Palais Omnisports de Paris Bercy), d’une capacité de plus de 20 000 places. Preuve qu’ils étaient attendus, leur date affichait complet ce 3 octobre. Mais ont-ils été à la hauteur de l’évènement ? Bien-sûr que oui ! En sortant l’artillerie lourde, ils en ont mis plein les yeux (et les oreilles) au public parisien. Retour sur une véritable cérémonie électro.

Tout était prévu pour que Bercy s’enflamme ce mercredi. Avec 2manydjs (composé des deux frères Dewaele de Soulwax) en première partie, nous avions déjà l’assurance d’avoir une salle bien chaude pour accueillir les stars de la soirée. Enchaînant tubes en tous genres (aussi bien Fools Gold des Stone Roses que Pump the Jam de Technotronic) et morceaux décapants, les deux Belges offrent à l’arena un DJ set bien remuant. Pendant l’entracte James Holroyd fait également le job pour maintenir la température.

Allez ! On éteint les lumières, on lance le remix habituel de Tomorrow Never Knows et les Chemical Brothers sont chaleureusement accueillis par les 20 000 spectateurs. Pas de round d’observation, les grands gourous de l’électro sortent d’entrée de jeu leur tube Go. Niveau visuel, c’est tout de suite du très lourd avec des images psychédéliques et des lumières à foison, on se régale déjà. S’ensuit l’autre hit Do It Again en mashup avec Get Yourself High. Attachez vos ceintures, on entre dans l’instant dark du concert. Le nouveau morceau Free Yourself fait mouche et déchaîne la salle en délire, le tout sur des vidéos aussi loufoques que scotchantes. Mad as Hell (autre nouvelle composition) poursuit cette lancée sombre et explosive, tout comme Believe, EML Ritual et l’indémodable Chemical Beats. Bercy croule sous les BPM intenses et les images hypnotiques.

Il est temps de passer à des choses (légèrement) plus calmes avec l’envoûtant Swoon et le rafraîchissant Star Guitar, accompagné du mythique Temptation de New Order. Après une autre nouveauté (Got to Keep On), la salle chavire complètement sur l’imparable Hey Boy Hey Girl. Sur Saturate, la fosse a droit à un lâcher de ballons géants. Niveau mise en scène, les Chemical Brothers n’ont pas été économes : confettis, boules à facettes, robots de 5m dégageant de la fumée… toute l’assemblée est en délire face à ce spectacle lunaire. Côté musique, c’est l’avalanche de tubes, pas de temps mort, en témoigne la véritable déflagration du public sur le drop d’Escape Velocity. On peut également citer Galvanize, qui met systématiquement tout le monde d’accord (ce morceau porte si bien son nom). Après le nerveux Block Rockin’ Beats, Rowlands et Simons quittent la scène. L’assistance, conquise, en redemande. Et elle sera servie…

Après quelques minutes d’absence, les maîtres de la soirée refont leur apparition derrière leurs immenses machines. On reprend avec le jouissif Got Glint?, enchaîné avec Surface to Air et Wide Open. La salle est transportée par les mélodies et les visuels. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin, mais quelle fin ! Le duo dégaine son mastodonte psyché pour achever le public : The Private Psycheledic Reel. Et c’est parti pour une dizaine de minutes de montagnes russes, on calme le jeu avant de rebalancer la sauce et ainsi de suite. Le chaos dans l’assemblée est total. Les « Chems » ont eu la brillante idée d’ajouter un sample de la voix de Jagger sur Sympathy for the Devil pour lancer l’ultime drop de la soirée, avant de saluer la foule et de s’en aller. Comme un symbole, les images sur l’écran pour ce dernier titre représentent des vitraux : le doute n’est plus permis, Bercy était ce soir la cathédrale de l’électro et difficile de trouver mieux que les Chemical Brothers pour satisfaire les masses.

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