10 Jan Trois ans après sa mort, pourquoi David Bowie reste éternel
Le 10 janvier 2016, David Bowie s’éteignait. À la croisée des genres, Ziggy Stardust a révolutionné le monde de la musique et influencé des générations d’artistes. Trois ans après sa mort, son empreinte demeure immense.
Queen, The Beatles, les Stones, Elvis Presley… Les artistes qui ont eu une influence massive sur la musique moderne se comptent quasiment sur les doigts de la main. Mais presque aucun autre que David Bowie ne peut se targuer de figurer parmi les mentors d’un tel éventail de musiciens. Son influence s’étend bien au-delà des frontières du rock. De Jay-Z à Kiss en passant par Blur, David Bowie est l’un des rares à avoir inspiré des artistes aussi éclectiques. Déjà dans les années 1970-1980, il était admiré de ses contemporains. Au point que les Rolling Stones et Lou Reed, tous deux idolâtrés par Bowie, s’en sont à leurs tours inspirés. Avant même sa mort, le chanteur était entré dans la postérité. Aujourd’hui, de nombreux jeunes artistes continuent de le prendre comme modèle.
David Bowie était plus qu’un musicien. Il était un showman, un parolier, un producteur, un personnage… Un artiste complet. Et c’est en partie ce qui explique que son empreinte soit aussi fermement ancrée. Lyriquement, les thèmes évoqués par Bowie ont largement inspiré Joy Division, par exemple. La solitude, la peur et la marginalisation : autant de sujets que l’on retrouve dans l’écriture de Ian Curtis. Le groupe s’est même nommé un temps Warsaw, en hommage à un titre de Bowie, « Warszawa », issu de l’album Low.
Bien sûr, ce sont également les sonorités de Bowie qui ont influencé des dizaines d’artistes parmi lesquels on peut citer Nirvana, Janelle Monáe, The Psychedelic Furs ou Arcade Fire. Impossible de nommer tous ses descendants tant ils sont nombreux. Cette inspiration est parfois flagrante, comme dans la discographie récente des Arctic Monkeys. Comment ne pas entendre les airs de Bowie dans le chant d’Alex Turner sur Tranquility Base Hotel + Casino ? Dans « Four out of Five », Turner articule à outrance à la manière du Thin White Duke. L’album a d’ailleurs été crédité d’hommage à David Bowie.
Beaucoup ont aussi emprunté au Britannique sa théâtralité. Ziggy Stardust, The Thin White Duke, Halloween Jack, Aladdin Sane… Le chanteur n’a cessé de s’inventer des personnages, se grimant d’album en album. Il est certain que Bowie a encouragé une vague d’artistes à se maquiller, à jouer de leur corps et de leur sexualité. Le glam rock de Ziggy Stardust a ainsi façonné l’esthétique de Kiss. Adolescent, le chanteur de Depeche Mode, Dave Gahan, admirait l’androgynéité de Bowie. Lady Gaga s’est quant à elle largement inspirée de la pochette de Scary Monsters pour illustrer son single « Applause ».
Maître de la réincarnation
Si la marque de David Bowie est aussi prégnante dans la musique, c’est aussi grâce à ses constantes transformations et changements de direction. En plus de cinquante ans de carrière, il est passé maître dans l’art de la réinvention. De ses débuts folk à son grand moment glam rock jusqu’à ses passages plus funk et ses expérimentations électroniques, Bowie a embrassé une multitude de styles. Chaque période compte ainsi ses propres disciples. Son époque glam rock inspire le rock gothique de Bauhaus, qui sort d’ailleurs une reprise de « Ziggy Stardust » en 1982. Mais aussi le post-punk new wave de Siouxsie and the Banshees et des Talking Heads. Les Américains de LCD Soundsystem ont de leur côté puisé dans la trilogie berlinoise (Low, Heroes, Lodger). En 2016, ils interprétaient le mythique « Heroes » devant les festivaliers de Coachella, un titre cher au leader du groupe, James Murphy. Sur American Dream, dernier opus de LCD Soundsystem, l’influence berlinoise y est indéniable.
En ce sens, David Bowie est bel et bien une icône de la musique moderne. Chacune de ses facettes a nourri des générations d’artistes en tout genre. Alors, tendez l’oreille la prochaine fois que vous écouterez un artiste, il y a fort à parier qu’il s’y cache un soupçon de Ziggy.
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