TOY

INTERVIEW : TOY plus que jamais en apesanteur

TOY ne se joue pas facilement. En quatre albums, le quintet le plus prometteur de la scène psyché s’est forgé un son nébuleux qui lui est propre. Le groupe part pour une nouvelle aventure, avec le cosmique Happy In The Hollow. Un disque d’époque pour les nostalgiques et de demain pour les croyants. Entretien

Près de deux ans après l’excellente surprise A Clear Shot, vous êtes de retour avec un nouvel opus… que s’est-il passé entre temps ?

Dominic O’Dair (guitariste) : Pas mal de choses. Nous avons beaucoup écrit, enregistré et appris à produire ce disque. On a fait des tournées dans des endroits que nous n’avions jamais visités auparavant, comme la Chine et l’Europe de l’Est, tout en travaillant sur l’avenir et avec d’autres personnes…

Quelle a été votre approche pour cet album ? On ressent une forte influence du Velvet Underground, mais c’est peut-être subjectif…  

Dom : Je pense que ce disque peut sonner de manière d’autant plus individuelle. Alors qu’avant, vous auriez pu identifier plus directement les influences, celle-ci est un peu plus ambiguë, ce qui est une bonne chose ! Le processus créatif impliquait beaucoup d’enregistrement à la maison. On a appris des nouvelles techniques, sans aucune influence extérieure, de notre propre maître.

« (…) Notre musique, par rapport à ce qu’il se fait aujourd’hui, peut paraître moins évidente »

De quoi parle votre album, le plus simplement possible ? Happy In The Hollow, traduit par le bonheur du vide… Est-ce une ode à la solitude ?

Dom : Je pense que ce titre est un bon aperçu du disque – la juxtaposition de ces deux sentiments… Non, je ne pense pas que ce soit une ode à la solitude en soi, car il y a d’autres histoires et émotions qui la traversent. C’est toujours quelque chose de très personnel. Ce disque n’a pas qu’une seule réalité. Je préfère que l’auditeur décide de lui-même, car c’est ce que je fais quand j’écoute de la musique.

Quel est le principal défi pour un groupe de votre envergure qui veut sortir un disque ? Continuer à surprendre, ou rester fidèle à ces débuts ? 

Dom : Quand on y réfléchit, cette problématique se vaut pour beaucoup de groupes. Chez nous, on se donne notre propre défi et on se surprend nous-même. C’est la découverte de quelque chose de nouveau qui nous excite. Je ne pense pas que le passé nous soit vraiment trop précieux, on veut toujours évoluer en fonction de l’ancien matériel, aller de l’avant. Il en faut, du courage, pour proposer quelque chose auquel votre public ne s’attendrait pas nécessairement.

On a l’impression que la production de ce nouvel album est beaucoup plus organique et terre à terre que le précédent. La voix est plus enfouie, la guitare est d’autant plus incisive… On dirait qu’il y a un hommage à l’origine même du psyché, quelque chose de très à vif.

Dom : Ce n’est absolument pas conscient. Nous n’étions pas vraiment au courant de comment la musique évoluait, quand on composait l’album. Il est un peu hors du temps. Chaque décision a été prise le plus naturellement possible et, comme vous dites, la musique paraît plus organique. Parce que c’est ce qui s’est passé en studio.

Avec notamment les titres « Sequence One » et « The Willo », il y a cette impression que vous avez tenté de déconstruire la structure traditionnelle de la chanson. 

Dom : C’est discutable, mais je conçois que notre musique, par rapport à ce qu’il se fait aujourd’hui, peut paraître moins évidente, moins immédiate. Ces chansons ont une structure très irrégulière ; « Sequence One » n’a pas de refrain et « The Willo » est construit en deux parties – la première représentant deux minutes. C’est un concept très appréciable pour un musicien.

Cet album est comme un slow burn.

J’aime les oeuvres comme ça. C’est un parti pris partagé au sein du groupe.

Happy In The Hollow, le nouvel album de TOY, disponible dès le 25/01 via Tough Love.

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