the twilight sad

The Twilight Sad – IT WON/T BE LIKE THIS ALL THE TIME

Après 4 ans d’inactivité, le groupe écossais The Twilight Sad est de retour avec un 5 e album studio : IT WON/T BE LIKE THIS ALL THE TIME

Ce 5e album traduit un certain nombre de changements pour le groupe : un changement d’éditeur phonographique en passant de Fat Cat Record (2005 à 2018) à Rock Action Record qui n’est d’autre que le label fondé par le groupe de post-rock : Mogwai, l’intégration de deux nouveaux musiciens Brendan Smith et Johnny Docherty en réponse au départ de leur batteur, et une tournée partagée avec Monsieur Robert Smith de The Cure

De manière générale, ce 5e album propose une véritable esthétique musicale introspective et une authentique identité sonore à la frontière du post-punk, de la shoegaze et de la pop issue du mouvement new-wave. En effet, malgré cette pluralité d’esthétiques, l’album se présente comme un ensemble homogène et extrêmement bien rythmé, sur le fond et sur la forme, ce qui permet d’apporter une pertinence et une cohérence musicale. On pourra noter un certain nombre de références mélodiques sur toute la durée de l’album allant des sons de synthétiseur nous rappelant l’envoûtant « Pygmalion » de Slowdive, les guitares ultras saturées à la reverb parfois inversée nous remémorant une des marques de fabrique de My Bloody Valentine ou la base de la structuration rythmique post-punk : lignes de basses froides et mécaniques combinées à la puissance percussive de la batterie. Néanmoins, en dépit de ces références musicales faisant partie intégrante de la scène dite « underground », l’album reste essentiellement pop malgré tout. Un tour de force réussit pour ce groupe, qui à travers ce juste équilibre mélodique, parvient à démocratiser le mouvement bruitiste de la shoegaze.

Cet album s’ouvre sur le titre « 10 good reasons for modern drugs », un morceau progressif et dynamique, au titre explicite, qui nous permet de rentrer immédiatement dans l’univers sensible du groupe. Les autres morceaux successifs « Shooting Dennis Hopper Shooting », « The Arbor »et« Vtr », s’enchaînent entre eux assez naturellement toujours en respectant la recette musicale de cette œuvre. Une recette musicale sous le signe de la dualité où la brillance du synthétiseur aux sonorités new-wave vient apporter de clarté à la guitare survoltée par les pédales d’effets. Ces parties instrumentales complexes sont portées par la voix parfois mélodieuse et criarde de James Graham qui revendique, à travers sa diction et son intonation, ses origines écossaises. Une initiative qui donne de l’authenticité et de la sincérité aux récits mélodramatiques de chaque morceaux abordant les déceptions amoureuses, la perdition ou encore la conciliation d’émotion contradictoire.

Le titre suivant « Sunday Day13 » au rythme analgésique apporte de la douceur en plein milieu de l’œuvre, ce titre sert de transition et montre l’efficacité de la setlist alternant morceaux exaltés et titres sensibles. Cette alternance se retrouve certes dans la forme de l’album à travers l’agencement des tracks, mais également dans le fond de la quasi-totalité des morceaux où s’alternent montées et descentes rythmiques et/ou harmoniques comme pour symboliser et, à plus forte raison, imager les émotions contradictoires soutenues par le texte.

Tout comme les morceaux cités postérieurement, le reste de la setlist embrasse la même dynamique et nous permet de faire la découverte d’autres titres aux ressources intéressantes comme « Girl Chewing Gum » aux sonorités presque industrielles ou encore « Vidéograms » un des singles de l’album proposant une esthétique mêlant des sonorités pop semblables à The Cure dans les sons de guitare et une atmosphère planante générée par les sons de synthétiseur.

Cet album est une belle découverte et une forme de renouvellement pour ce groupe qui arrive à proposer une esthétique musicale notable synonyme de dualité, une dualité qui arrive à trouver son juste équilibre et à s’entendre grâce aux mélanges de textures, de sonorités et de nappes sonores parfois agressives et parfois subtiles. De plus, le groupe opère une corrélation entre le fond et la forme de son œuvre en proposant une progression rythmique et harmonique en accord avec le sens soutenu par les textes.

Cependant, ce disque peut avoir une certaine redondance de par la répétition de la recette musicale et un manque d’appropriation des sonorités qui résonnent quelquefois comme un simple emprunt et non comme une influence…

Tom Hurel


Tracklisting

01. [10 Good Reasons for Modern Drugs]

02. Shooting Dennis Hopper Shooting

03. The Arbor

04. VTr

05. Sunday Day13

06. I/m Not Here [missing face]

07. Auge_Maschine

08. Keep It All To Myself

09. Girl Chewing Gum

10. Let/s Get Lost

11. Videograms

Note : 8/10

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