David Gray – Gold in a Brass Age

David Gray, auteur compositeur folk à la voix d’or nous revient avec un album qui allie la profondeur du texte à la sonorité moderne très prisée du moment de l’électro-folk.

David Gray est un nom qui n’est pas évocateur dans l’Hexagone. Et pourtant, fort de 26 ans de carrière et 11 albums studios, ce dernier a tout de même trôné en haut des charts UK à la toute fin des 90s avec son plus grand succès White Ladder. Cet album fut la porte d’entrée vers une reconnaissance dans tout le Royaume-Uni et aux États-Unis. L’Europe, elle, n’a pas vraiment daigné s’arrêter sur cet artiste très authentique. Gold in a Brass Age, empli de maturité et moderne à l’oreille pourrait attirer l’attention d’un nouveau public.

Pour ce resituer, David Gray manie le texte folk et personnel à la perfection. Il a traversé la dernière double décennie à grand renfort de paroles profondes, traitant des aléas de la vie, toujours accompagné d’un piano particulièrement mélodieux et d’une guitare acoustique.

Le dernier album marque une nouvelle étape :  l’ambiance se veut électronique, parsemée de samples en boucle et d’une rythmique assez décalée. La voix est moins profonde et les textes murmurent des réflexions personnelles basées majoritairement sur le temps qui passe (une cinquantaine au compteur, plutôt bien portée par Gray).

Le titre d’ouverture est, avouons le, un peu trompeur : The Sapling muni d’une rythmique soul et de chœurs  féminins nous ouvrant l’appétit, n’est pas suivi d’effet. (Le seul autre titre s’en rapprochant est le single A Tight Ship).

Gold in a Brass Age commence à jouer avec les sons atypiques et ces derniers mis en boucle offrent un écrin minimaliste pour mettre en exergue la voix du chanteur. Furthering et Ridiculous Heart suivent dans cette tendance : on frôle l’expérimental, le rythme est cassé et des effets de légère distorsion se font alors entendre.

Retour à un chant et à un tempo plus affirmés avec Mallory,  le seul titre qui pourrait être exploité selon les critères FM, mais là n’est vraisemblablement pas le but de cet album. Un peu de guitare et de piano sur Watching The Waves et Hall of Mirrors qui reprennent les ingrédients des succès précédents : belles ballades munies d’une orchestration plus classique.

Au milieu de tout cela figurent Hurricane Season, It’s Late et If 8 Were 9 qui ont du mal à accrocher l’oreille car assez linéaires, mais cependant bien orchestrés.

Au final, il est difficile de déterminer l’identité musicale du tout. L’écoute de l’album dans l’ordre est délicat, car un sentiment de dilution se fait ressentir. Nous sommes donc tentés de zapper vers les titres qui ont réussis à attirer notre attention, ce qui nécessite tout de même de se donner un peu de temps.

A l’interrogation de l’Irish Examiner sur la réaction des fans face à ce changement de sonorité , David Gray répond  » I don’t worry that I’m going to lose fans. I’m just trying to connect to the people who are interested to hear what I’m doing now ».

Perdre des fans restés à ses premiers succès n’est pas sa crainte, son souhait étant d’être en adéquation avec le public qui s’intéresse au son qu’il livre aujourd’hui.

L’artiste restant encore à ce jour méconnu en France, aucune prestation live n’est à l’ordre du jour alors qu’une grosse tournée UK, USA et dans quelques pays scandinaves se déroule de mars à juillet prochain. Mais les curieux ou les quelques adeptes, toujours munis de notre ami le sac à dos, peuvent aller l’écouter en Belgique à Anvers le 2 mai.

Tracklisting :

The Sapling

Gold in a Brass Age

Furthering

Ridiculous Heart

It’s Late

A Tight Ship

Watching The Waves

Hall of Mirrors

Hurricane Season

Mallory

If 8 Were 9

Nos morceaux préférés : The Sapling, A Tight Ship, Watching the Waves, Mallory

La Note : 6/10

David Gray en concert : ici

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