Idlewild – Interview Music

Quatre années d’attente après le come-back de 2015 et un nouvel album qui entérine Idlewild dans la catégorie des valeurs sûres.

Les délais d’attente entre les albums paraissent long s’agissant des dernières productions des écossais d’Idlewild. Néanmoins, avec une carrière d’une belle vingtaine d’année et suite à une petite pause il y a quelques temps, ce 8e album studio nous rassure sur l’envie toujours présente des membres à bosser ensemble. Et surtout nous confirme que l’alchimie fonctionne toujours parfaitement.

13 titres pour cet Interview Music qui s’ouvre sur un morceau qui porte bien son nom : Dream Variations débute avec une basse pointue, vite accompagnée par un riff de guitare et des notes de piano malicieuses qui introduisent un son assez indie 90s, comme pour nous rappeler d’où ils viennent. La voix de Roddy Woomble est tout de même plus posée et profonde qu’à leurs débuts, il en ressort donc cette impression que dès ce premier titre nous sommes dans un environnement familier. Le titre s’égare par la suite dans une ambiance psychédélique, les rêves étant le thème majeur de l’album. D’ailleurs, la jolie goutte peinturlurée de la pochette ne vous rappelle t-elle pas une bille tout aussi bariolée d’un certain Currents ?

Bien que l’entrée en matière soit rassurante, le reste du chemin n’est pas si droit et balisé. Le groupe joue habilement entre pop FM festive avec There’s a Place For Everything et All These Words (peut être du fait de la présence de chœurs féminins pas vraiment pertinents) et rock mélodique plus classique avec You Wear It Secondhand , I Almost Didn’t Notice et Forever New. Mais pas seulement, et c’est là que tout le talent du groupe continue de se révéler. Le single éponyme Interview Music avec son synthé qui accompagne une guitare se faisant au départ discrète mais partant rapidement en riff distordu étonne. Le refrain est efficace, le piano déconcerte, un potentiel single pour le disque.

Qu’en est-il de la guitare justement, élément de base lors des débuts de carrière des 5 écossais ? Elle est toujours présente, sait passer au second plan pour laisser la place à pas mal de synthé sur All These Words, voir à un incroyable tempo jazzy accompagné de trompette sur Mount Analogue. Elle est néanmoins dominante sur des titres plus pêchus comme Same Things Twice, Bad Logic et le très bon Miracles, aux sonorités rappelant un Teenage Fan Club par ici, ou un Suede époque Bernard Butler par là.

Les deux titres venant clôturer l’album sont particulièrement envoûtants. Sur Familiar to Ignore, le piano domine, la voix est douce mais ferme et le rythme s’accélère pour nous ramener au bercail de ce son rock indé parfaitement maîtrisé. Enfin, le piano de Lake Martinez nous entoure de douceur et de mélancolie, la chanson laissant des interludes musicales bien appropriées à la rêverie.

Voilà le type d’album avec lequel il faut persévérer. La toute première fois peut dérouter tant nous n’arrivons pas immédiatement à l’étiqueter (réflexe bien malheureux mais assez typique de nos temps modernes). Au fil des écoutes, on découvre un changement de tempo, une ligne de basse gracieuse, des backing vocals discrets et harmonieux. Une chose est sûre : quelle que soit la vitesse à laquelle nous adhérons à ce disque, il représente une pièce unique, sa tracklist forme un tout et le voyage qui nous est ici proposé n’est donc pas à faire à moitié. Cet album mérite d’être sublimé en live. Vivement qu’Idlewild viennent nous en faire la démonstration.

Tracklisting :

Dream Variations

There’s a Place For Everything

Interview Music

All These Words

You Wear It Secondhand

Same Things Twice

I Almost Didn’t Notice

Miracles

Mount Analogue

Forever New

Bad Logic

Familiar to Ignore

Lake Martinez

Notre sélection : Dream Variations, Interview Music, Miracles, Lake Martinez

La Note : 7/10

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