Interview – Circa Waves

On a pu rencontrer Kieran et Joe de Circa Waves à l’occasion de leur concert au Trabendo avec The Wombats et on a pu parler de leur nouvel album What’s It Like Over There ?

Sound of Britain : Votre troisième album What’s It Like Over There ? est sorti et il reprend des influences de vos 2 premiers opus. Quel genre de groupe est Circa Waves aujourd’hui ?

Kieran : Bonne question. (rires) Je pense qu’on est arrivés à un stade où nous cherchons juste à créer ce qui nous semble être un morceau génial dans un premier temps, et ensuite nous décidons comment nous voulons le produire. Different Creatures avait ce son beaucoup plus rock qui, je pense, est un peu présent dans ce nouvel album, avec peut-être plus d’éléments pop issus du premier album. Finalement, c’est peut-être la véritable expression de ce vers quoi on a toujours tendu, c’est peut-être ce que l’on a toujours été.

Joe : Oui, je pense que si on ne se sent pas particulièrement enchaînés à un album, on écrit juste des chansons. Et tu entends toujours un peu de Circa Waves dans tout ce que nous faisons, et je pense que peut-être ce qui représente le groupe, c’est cette chose que tous les albums ont en commun. Mais je ne pense pas qu’on soit encore arrivés au point où nous savons exactement ce que nous sommes en tant que groupe.

Kieran : Un sixième album serait totalement différent. (rires) Et peut-être qu’on ne saurait probablement toujours pas quel genre de groupe nous sommes.

Concernant les paroles, Young Chasers parlait d’amour et de jeunesse. Different Creatures était plus sombre et profond. Est-ce que ce nouvel album parle de la vie d’adulte et des nouveaux problèmes qui l’accompagnent?

Kieran : Je pense que c’est une combinaison de pleins de choses différentes. Beaucoup de ces morceaux ont été écrits aux Etats-Unis, en observant la vie d’autres personnes et pas nécessairement en parlant de ma vie, contrairement au premier album. C’est un album qui parle de s’éloigner, de partir.

L’album a été principalement écrit aux Etats-Unis. Comment ce pays a-t-il influencé l’album ? Qu’est ce qui est différent par rapport à l’Europe, au Royaume-Uni ?

Joe : Je pense qu’il y a une chose dont on se rend compte en tant qu’Européen quand on va aux Etats-Unis, parce qu’on est tellement familier des Etats-Unis en tant que référence culturelle, donc tu penses que tu as une plutôt bonne idée de la question. Mais quand tu vas là-bas, particulièrement en tournée, tu as ton idée mais tu es aussi frappé par la vraie réalité de ce qu’est être américain. Et je pense que tu deviens un peu confus entre la part de réalité et la part que tu as imaginée grâce aux séries TV, et donc je pense que tu mélanges un peu ta véritable expérience en étant allé là-bas avec tous les films et les chansons que tu as entendues. Je pense que notre vision des Etats-Unis est influencée par tous nos films préférés. Et je pense que c’est cette vision un peu surréaliste que nous mis dans l’album.

Circa Waves @ Le Trabend

Et l’album a été écrit alors que vous étiez en tournée c’est cela ?

Kieran: C’est ça ! On était dans un petit bus pendant 4 ou 5 semaines ensemble. On était dans notre bulle et on a commencé à écrire quelques morceaux. Movies, Me Myself and Hollywood ont été écrite à ce moment là. J’écrivais cela sans trop savoir si cela me concernait moi ou juste quelqu’un que j’avais croisé dans la journée. Et aujourd’hui, quand je relis les paroles, j’ai du mal à croire que c’est moi qui ai écrit ça. C’était une ambiance vraiment spéciale, je ne pense pas être capable de reproduire cela un jour, c’était assez unique.

Et l’album a ensuite été enregistré en Angleterre dans un autre contexte…

Kieran: Exactement. Il neigeait

Joe: Le mois où on a enregistré, Londres était sous la neige, complètement éteinte. On enregistrait des chansons écrites en été sous le soleil, avec cet état d’esprit américain. Surtout qu’avec la neige, il n’y avait aucun bruit, ce qui est plutôt rare à Londres. C’était vraiment différent.

Vous avez récemment dit: « Notre musique est volontairement plus commerciale car nous vous voulons évoluer vers une plus grande direction ». Quels sont vos projets ? Vous pouvez rester un groupe de rock indé tout en faisant cela à votre avis ?

Kieran: C’est difficile. On est toujours inspirés par des groupes de rock comme les Smashing Pumpkins ou les Foo Fighters. On essaie de continuer à écrire des choses qui nous plaisent tout en essayant de nous adresser à un public plus large.

Joe: C’est ennuyeux, en tant que groupe, de faire toujours la même chose. Je pense qu’on est aussi gros que notre ambition et que si on veut rester bloquer dans la case rock indé, cela nous ne sera pas favorable.

C’est votre 3ème album en 4 ans. C’est un gros rythme. Vous n’êtes pas fatigué ?

Kieran: Ce n’est pas si dur de faire autant d’albums.

Joe: On aurait pas pu aller plus vite, c’est sûr.

Kieran: L’album est fini depuis 1 an. On a dû l’enregistrer, le mixer, ça prend du temps.

The Way We Say Goodbye est un morceau assez spécial dans l’album. Il me rappelle Coldplay. C’est le genre de morceau que vous voulez continuer à écrire ?

Kieran: C’est le morceau qu’on peut le plus rapprocher à une ballade. Au départ, c’était un morceau assez rapide et rock. Et on l’a modifié petit à petit et je pense que la version qui est sur l’album est la meilleure. Je n’ai pas peur de faire de la pop. Je m’en fiche un peu. Ce morceau va diviser, certains le trouveront trop pop. Mais je pense qu’il faut différentes ambiances dans un album. Et le morceau a un sens qui reste assez profond, concernant la manière de dire au revoir.

Il y a du piano dans l’album, ce qui est nouveau. Vous devez changer vos habitudes pour le live ?

Kieran: On a dû acheter un piano (rires). C’est gros changement pour nous. On a dû réfléchir à la manière d’intégrer ces morceaux dans nos sets et de les mixer avec nos anciens morceaux. On a encore jamais joué de morceau au piano en live donc je suis toujours inquiet (rires). Mais c’est cool d’ajouter de nouvelles choses. C’est une manière aussi de sortir de cette boîte de groupe à guitares. Et même Times Won’t Change Me, qui est un morceau au piano, garde une bonne partie de guitares. Il y a toujours cette agressivité. C’est le morceau le plus basé sur le piano et la guitare jamais écrit. (rires)

Vous avez jouer votre premier concert en tête d’affiche en France au Truskel à Paris. Vous vous en souvenez ?

Joe: En fait on a fait notre premier concert en France à l’International, en première partie d’un groupe français. Cela devait être 3 ou 4 mois avant le Truskel. Mais le Truskel était notre premier headline en France. Et c’était vraiment un concert phénoménal. Il faisait extrêmement chaud, on était monter boire du champagne à l’étage. C’était génial.

Comment avez vous changé depuis ces premiers concerts ? En tant qu’artistes mais aussi en tant que personne.

Kieran: Je pense que ce qui a évolué c’est principalement nos ambitions. Quand tu es signé, tu es très heureux et tu te dis « Yes, je suis dans un groupe ». Maintenant, on se dit qu’on mérite de jouer dans de plus grandes salles. On a travaillé très dur pour en arriver là. Je pense qu’on peut encore aller plus loin. On a cet esprit de compétition qui fait qu’on veut devenir comme ce groupe ou tel autre. Que ce soit les Beatles ou les Beach Boys, ils se faisaient la guerre constamment, mais c’était vraiment sain pour les musiciens. Ca permet d’en faire encore plus. On a toujours ce feu dans le ventre et on veut aller aussi loin qu’on peut.

Vous avez collaborer avec Alan Moulder (producteur de Foals, The Killers, etc…, ndrl) pour cet album. Comment s’est passé cette collaboration ?

Kieran: Super, on avait déjà travaillé ensemble pour Different Creatures mais c’était génial de collaborer encore avec cet album.

Joe: L’album est assez varié en terme de sonorités et Alan a su mettre ça en valeur. Je pense que c’était intéressant de regrouper tout ces styles dans un album. Les autres albums avaient un thème unique et on voulait changer ça.

Quel est l’album qui a été le plus difficile à écrire ?

Kieran: Je dirais Different Creatures. Ce n’était pas si dur mais avec le recul je me souviens que ce n’était pas évident. On m’a demandé de réécrire après Young Chasers et j’ai répondu: « Aucun problème et en réalité c’est plus compliqué que ça ». On avait écrit un album entier avec Different Creatures, plus indie et on ne l’aimait pas. J’écris beaucoup de chansons, mais toutes ne sont pas bonnes. Je dois avoir 20 très mauvais albums de Circa Waves sur mon téléphone (rires).

Est-ce qu’on peut espérer une tournée en Europe cette année ?

Kieran: Je l’espère ! On a déjà prévu une tournée en Amérique donc il faut voir quand est ce qu’on pourra le faire mais c’est évidemment au programme.

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