REVIEW : Circa Waves – What’s It Like Over There ?

4 ans après la sortie de leur premier album déjà classique Young Chasers, le quatuor de Liverpool nous offre ce troisième album sublime afin de rappeler que le rock est toujours dans nos bacs.

Un premier album qui reçut la note de 10/10 par nos soins, et pour le second ce fut un 9/10. Deux aussi bons scores étant peu souvent donnés, autant dire que la barre avait été placé très haut. Trop haut peut-être ? Les amateurs du groupe connaissent déjà la réponse à cette question.

Voilà donc déjà quelques années que les Circa Waves ne cessent de s’imposer au sein de la scène rock britannique. Cela n’échappa à la France, où nous les avions découverts sur scène notamment pour leur premier festival hexagonal aux Eurockéennes de Belfort en 2014 (leur meilleur souvenir de tournée avaient-ils énoncé !) après deux passages dans les salles parisiennes. Le monde entier se mit alors à booker les petits anglais, le premier album est un carton, la machine est lancée. S’ensuit un second album plus sombre et mature, qui ne cessa de démontrer que la jeunesse a de la ressource pour donner de nouvelles couleurs au rock d’aujourd’hui.

Afin de faire patienter les fans, le groupe n’hésita pas à bombarder ondes et réseaux de singles et clips fort alléchants. 5 extraits au total, mais également une tournée d’échauffement passant notamment par Paris en compagnie des Wombats. Le groupe dévoile ce 5 avril le tant attendu What’s It Like Over There ?, à la pochette relaxante, envoûtante. Review track par track.

Les hostilités s’ouvrent par la mise en bouche What’s It Like Over There ?, chanson éponyme de ce troisième album. On entend l’océan, les mouettes, la porte d’un van qui se referme… Le calme avant la tempête.

Et cette tempête, elle a un nom : Sorry I’m Yours. Un riff idéal pour entamer la démonstration de force, la basse de Sam Rourke qui n’hésite pas à se mettre au premier plan, une batterie toujours aussi technique avec des variations intéressantes entre la charlé et les contours de la caisse claire, et les deux guitares qui ne cessent de s’entremêler. Le combo gagnant reprend du service. Il ne faut pas s’excuser d’être à nous.

On entend des claviers que l’on connait bien : voici Times Won’t Change Me. Preuve irréfutable des évolutions constantes du groupe, on fredonne déjà ces paroles qui restent prisonnières de nos esprits. Des chœurs se rajoutent à la fête, on ne peut qu’être fou de joie de voir ce que les anglais proposent. Ils savent parfaitement comment employer les guitares, mais aussi parfois les retirer du premier plan pour encore plus surprendre.

Et voilàMovies. Probablement LE clip de ce début 2019. Et que dire de la chanson… On retrouve nos Circa Waves du début, ceux qui nous faisaient danser sur les tubes de Young Chasers, avec l’expérience qui va avec. C’est propre, irréprochable, les moments calmes et énergiques se relaient parfaitement, on est comblé de retrouver au détour d’un morceau la fougue des débuts.

Restons dans le thème du cinéma, avec le plus calme et déjà connu Me Myself and Hollywood. La basse reprend ses droits, accompagnée des fûts de Colin Jones. Les guitares plus discrètes se glissent dans le combo gagnant, la guitare acoustique rejoint alors le bal avant un dernier refrain que nous espérons retrouver le plus possible en live.

La guitare acoustique continue de se faire entendre avec The Way We Say Goodbye. Les liverpuldiens poursuivent dans cette parenthèse un peu plus calme qu’à l’habitude. On s’offre à la voix mélancolique de Kieran Shudall, toutefois on ne peut se dire au revoir de cette manière. Et ça tombe bien : ils n’ont pas dit leur dernier mot.

C’est au tour de Be Somebody Good de se montrer. La machine rock reprend petit à petit le dessus, la transition en crescendo avec le morceau précédent est idéalement ficelée : impossible de ne pas bouger la tête ou ne serait-ce que de voir son pied se laisser aller au rythme. On se satisfait d’un solo presque court mais terriblement efficace, impossible alors de ne pas en redemander.

Passport prend alors le relais, avec le retour du piano qui se mêle parfaitement à la voix du frontman. Dernier single avant la grande sortie, il est difficile à expliquer comment les Circa Waves parviennent à nous proposer un panel de chansons aussi dense et toujours aussi efficace même sur les fins d’albums. Le synthétiseur rejoint idéalement la fête, et les enchaînements d’accords des guitares semblent avoir été travaillés des heures durant pour apporter une dimension magistrale au morceau, qui se termine alors tout en douceur par l’intermédiaire du piano.

Les synthétiseurs continuent de s’immiscer avec Motorcade, amenant vers un refrain parsemé de guitares toujours aussi sublime. Mais où donc les anglais trouvent-ils donc toute cette inspiration ? On va de surprise en surprise, ce qui est de plus en plus rare de nos jours. Joël Falconer nous apporte sur un plateau d’argent un solo sur lequel il dompte complètement son instrument.

Hélas nous nous dirigeons déjà vers la fin. Saviour a la lourde responsabilité de clôturer cette nouvelle page. La tâche n’est pourtant pas si difficile pour les quatre jeunes musiciens : les guitares crient, les cymbales frétillent, la basse bourdonne, tout ce beau monde orchestré par des refrains toujours aussi rocks. A croire qu’il manquerait un s à Saviour, tant le futur du rock anglais voire international semble être entre leurs mains.

Avant l’écoute cet album pourrait paraître un peu court et bâclé, avec seulement dix chansons dont une seule dépassant les 4 minutes, même si les Circa Waves n’ont jamais dépassé les 13 titres en un opus. Il aura fallu un peu moins de trois quarts d’heure pour voir s’envoler tous les a priori, confirmant que les anglais ne sont pas là pour rigoler.

Dans une industrie musicale où les artistes, médias et fans semblent se contenter du strict minimum en studio, où les efforts sont de plus en plus concentrés sur les tournées qui rapportent bien plus que les ventes, le quatuor parvient de mains de maîtres à démontrer que cette vision n’est pas la leur. Ils rappellent qu’il faudra compter sur eux dans l’avenir, que ce soit en studio comme sur scène. Quand nous les avions rencontrés, ils nous confièrent qu’ils voulaient voir leur musique en constante progression, souhaitant devenir les têtes d’affiches de demain des plus grands festivals. Kieran, Joe, Sam, Colin : gardez le cap, continuez ainsi, le monde est à vous.

Tracklisting :

What’s It Like Over There

Sorry I’m Yours

Times Won’t Change Me

Movies

Me Myself and Hollywood

The Way We Say Goodbye

Be Somebody Good

Passport

Motorcade

Saviour

Nos + : Sorry I’m Yours, Movies, Me Myself and Hollywood

La note : 9 / 10

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