27 Avr Fontaines D.C. en turbo vers le prochain Panthéon
Irrévérencieux, à la limite de l’audible… mais incroyables. On ne pouvait pas manquer le passage de Fontaines D.C. à Paris
On ne va pas s’éterniser. Particulièrement excités de découvrir le phénomène sur scène, on s’est empressés (comme bien d’autres aventuriers) de se ruer au Point Ephémère à Paris. Notons tout de même que nous y sommes allés non sans souffrance – puisque la salle n’a jamais été aussi remplie. Ainsi se mélange, même avant le début du set (qui se laisse tranquillement désirer) bières et sueur. Doucement mais sûrement, le décor prend forme sans fioriture : un quintet monte sur scène, dans l’obscurité. Débute le tourbillon à vitesse(s) variable(s) : « The Lotts » ouvre le bal des démons. Premiers rangs déjà furieux, l’ambiance est pour autant suspendue. Le chanteur Grian Chatten se peut s’empêcher d’effectuer des allers-retours entre son micro vacillant et la batterie. Il semble tirer sur une cigarette (ou autre chose ?), se tapote les joues, tape frénétiquement du pied. Un sentiment contrasté s’installe, mais où nous sommes-nous donc fourrés ?
Malgré un léger souci technique qui refroidit le Point FMR, le groupe enchaîne, nonchalant au possible, avec le titre « Chequeless Reckless ». Le temps passe vite ; les gars jouent fort, trop fort. « But I’m gonna big ! » s’époumone plus tard dans le set Chatten, tandis que Connor, Tom et Carlos font rugir leurs instruments à leur manière. Difficile d’en entendre plus, la voix est totalement enfouie, submergée par ce tsunami organique. Le foudroiement prend les tripes des spectateurs, médusés. Outre fédérateurs « Sha Sha Sha », « Liberty Belle » ou encore « Too Real », Fontaines D.C. n’en a que faire de la cohésion scénique ; le bordel est d’or. Et dans la stupeur, on découvre un éclat, qui semblait assombrit depuis les années 2000. Dans l’irrévérence du moment, on se dit que des groupes comme les Strokes, Blur ou encore plus mythique, les Clash : tous ont débuté dans ce même bain bouillant.
Furieusement rock, les Fontaines D.C. sont des punks refoulés. C’est donc dans cet instant de terrassement et entre acouphènes tenaces, qu’on se fait une raison. On rentre à la maison d’abord dubitatifs, finalement on termine persuadés qu’on a affaire à un des futures grands groupes de notre génération.
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