17 Mai HÆLOS – Any Random Kindnss
Après Full Circle, un premier album bijou de trip-hop, HÆLOS sort Any Random Kindness. Le trio devenu quatuor, livre un opus à la fois aérien et dansant.
Les dignes successeurs de Massive Attack et Portishead. C’est le titre dont ont hérité les jeunes londoniens de HÆLOS, il y a trois ans. Leur premier album cosmique et contemplatif, Full Circle, renouvelait la trip-hop. Avec Any Random Kindness, HÆLOS explore de nouveaux chemins, empruntant des sonorités à l’électro minimaliste et au classique.
Depuis Full Circle, HÆLOS s’est profondément transformé. Lotti Bernadout, Arthur Delaney et Dom Goldsmith ont intégré au groupe le guitariste de tournée, Daniel Vildosa, musicien à la formation classique. Le quatuor a expérimenté de nouvelles façons de travailler, en écrivant certains morceaux dans un temps réduit. C’est le cas du groovy Buried in the Sand, composé en seulement une heure, lors d’une session jam. Le groupe a également renouvelé ses sujets d’écriture. Après un premier album imprégné de thèmes universels (l’amour, la foi…), HÆLOS s’attaque aux relations humaines dans un monde moderne déchiré. Le tout teinté d’un certain pessimisme sur les nouvelles technologies. Boy/Girl raconte ainsi une relation à l’ère numérique où les deux protagonistes peinent à créer du lien (« Tears of avoidance/Zeroes and ones/Comatose eyelids/What we’ve become »).
Le résultat est un album encore plus complexe que le précédent. Any Random Kindness intègre une dimension dansante, presque absente sur Full Circle. End of the World Party, en est la plus flagrante illustration. Avec son refrain catchy et son tempo entraînant, le titre flirte avec la pop dance. Dans un registre plus sombre et hypnotique, le single Boy/Girl s’inscrit lui aussi dans cet esprit. Le groupe continue de livrer des morceaux contemplatifs proches du premier opus. Le titre d’ouverture, Another Universe, aérien et grandiose, est une réussite certaine. Quant à Kyoto, qui évoque la corruption politique et le réchauffement climatique, le morceau est une pépite electronica.
Comme sur Full Circle, les voix de Any Random Kindness sont un instrument à part entière. Sur Deep State, le chant de Arthur Delaney donne un côté blues au titre. La voix de Lotti Bernadout rappelle à de nombreux égards celle de la talentueuse Hannad Reid, de London Grammar. Mais les moments les plus intenses que nous procurent ces voix restent les duos. Sur Boy/Girl, Arthur Delaney et Lotti Bernadout s’adonnent à un jeu de réponses, conversation intrigante et pleine de tension. HÆLOS sait jouer sur les chants sans qu’ils ne prennent le dessus sur les mélodies. So Long, Goodbye reflète parfaitement cette aptitude.
Déjà surprenant avec leur premier album, HÆLOS nous emmène à nouveau vers des terres inexplorées, à la fois sombres et rayonnantes. Plongez dans l’univers du groupe le 14 octobre prochain à La Maroquinerie de Paris.
Tracklist:
Another Universe
Buried In The Sand
End of World Party
Kyoto
Ark
Boy / Girl
Deep State
Empty Skies
Happy Sad
So Long, Goodbye
Last One Out (Turn The Lights Off)
Nos morceaux favoris: Another Universe, Kyoto, Boy/Girl, Deep State
LA NOTE: 7 / 10
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