Muse : La version deluxe de « Simulation Theory » serait-elle mieux que l’album ?

En sortant Simulation Theory, Muse a encore surpris ses fans et divisé. Pourtant, il y avait du génie dans cet opus. Mais pas forcément là on l’attendait.

9 novembre 2018, Muse sort son huitième opus studio. Teasé depuis plusieurs mois, appelé à diviser au gré des morceaux qui sortent pour le promouvoir, Simulation Theory va devenir l’album le plus controversé du trio anglais. Pourtant celui-ci réalise quelque part une forme d’aboutissement. Avec ses 8 clips, Muse tient enfin son « The Wall », revisitant allègrement des références eighties, celles de leur enfance, allant du Thriller de Michael Jackson en passant par les jeux d’arcade, le film Footloose ou encore la série Stranger Things – qui reprend bon nombre de « codes » de l’époque.

Et pourtant, la critique est encore rude. C’est devenu une habitude. Il faut dire que Simulation Theory est en apparence à l’opposé de l’esprit qui habitait Showbiz, le premier album du groupe qui fêtera bientôt son 20e anniversaire.

Merci à la version Deluxe

On peut tout entendre et – presque – tout accepter comme critiques autour des 11 titres qui composent Simulation Theory. A mon sens, hormis The Dark Side qui est la meilleure pièce et les ambiances électroniques d’Algorithm et The Void, tout le reste est plus que dispensable. Pas inaudible, loin de là, mais dispensable.

En revanche, rien à redire sur l’édition deluxe, à savoir les 9 versions alternatives qui s’ajoutent aux 11 titres initiaux. A tel point qu’on en viendrait à dire que le deluxe est meilleur que sa base de travail. Il y a du grand Muse dedans. Absolument.

Algorithm s’offre par exemple un souffle épique digne des grands hymnes de stade de nos Anglais. The Dark Side est quant à lui plus épuré, avec des mélodies lancinantes sublimant la voix de Bellamy. Une relecture magnifique dont on peut apprécier les moindres sonorités avec une piste instrumentale, en guise de bouquet final. Dig Down, qui on vous l’accorde est difficilement acceptable pour tout fan de Muse qui se respecte, devient un petit bijou dans une version acoustique et gospel. Comme quoi…

On sent là un désir d’expérimenter, d’explorer les contradictions. Ainsi, le déjà funky Pressure ôte ses guitares pour s’offrir une ambiance plus festive avec le UCLA Bruin Marching Band. L’exercice est étonnant, mais il a quelque chose d’intéressant. Propaganda se déleste quant à lui de ses artifices en faisant la part-belle à une guitare sèche efficace – et Muse aurait pu pousser le vice encore plus loin. La ballade Something Human devient plus charmante dans une version acoustique quand The Void se voit conférer une ambiance solaire absolument magnifique avec un piano somptueux. Même le remix de Sam de Jong pour Break It To Me est au-dessus du morceau originel.

Quitte à pousser le vice et donc trouver un intérêt total à Simulation Theory, il aurait donc fallu faire des versions alternatives de l’album deluxe les bases principales. Car oui, ne vous en déplaise, chacune de ses pistes est un régal comparé aux originelles. Et c’est peut-être ça, finalement, le grand génie de Simulation Theory.

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