29 Sep Amber Run – Philophobia

Le trio de Nottingham Amber Run est de retour avec un troisième album sous le bras. On vous parle de Philophobia.

Philophobia, ou la peur de l’amour. On connaît le penchant assumé d’Amber Run pour les balades nostalgiques et tristes, et il est difficile de trouver un thème plus prolifique que l’amour sous toutes ses formes pour inspirer de telles chansons. Un peu redondant, après déjà deux albums dans cette veine. Toutefois, avant la sortie de ce 3ème LP, le trio de Nottingham avait dévoilé des singles bien plus rock. Notre curiosité était piquée. Dans quel sens les trois gars d’Amber Run allaient-ils évoluer pour Philophobia ?

Nous avons eu l’opportunité de se faire une première idée sur la question lors du concert du groupe à La maroquinerie. Amber Run avait assuré une belle performance, tout en maîtrise, et avec un bonheur non dissimulé de retrouver leur public français dans une ambiance intimiste et chaleureuse. Leurs nouveaux titres avaient très bien rendus sur scène, propageant dans toute la salle une énergie irrésistible.

De la variété, de l’énergie et du fun

Il suffit ici d’atteindre la première chanson, après l’intro Leader Countdown, pour comprendre que le groupe a évolué. Neon Circus est un titre avec une grosse production -on retrouve d’ailleurs Claudio Mittendor (Weezer, Panic! At the Disco, Interpol) au mixage-, de bon et efficaces riffs de guitares et un solo qui donne l’occasion d’un défoulement explosif sur scène. Le disque continue sur cette lancée avec le Muse-esque No one Gets Out Alive, le groovy What Could be As Lonely As Love -la batterie et la basse fonctionnent TRES bien en live- et le second titre orienté rock Carousel. On prend du plaisir à écouter, tout simplement.

Passé cette première moitié très intéressante, Philophobia bascule dans un rythme beaucoup plus lent et manque de relief. Le groupe anglais s’est lancé dans un numéro d’équilibriste risqué sur ces 6 derniers titres. La transition entre Carousel et Affection est ainsi brutale. La balade douce -et certes plutôt belle- casse complètement l’atmosphère joueuse et dynamique construite sur les 5 premières chansons. Les titres s’enchaînent alors jusqu’à Darkness has a Voice, sans réelle distinction et sans supplément d’âme.

Des transitions un peu trop abruptes

Nouvelle coupure de rythme abrupte avec le début de cette chanson, du classique pop-rock alternatif. Joe Keogh entame d’emblée sur le refrain, accompagné de la guitare électrique et de la batterie. La chanson construit petit à petit une montée vers un final que l’on imagine flamboyant. La ligne de basse est là-encore intéressante et très joueuse. La reprise vocale après le pont semble toutefois très forcée et gâche la fin. Dommage.

La chanson suivante est LA bonne surprise de cet album. Là où Neon Circus et Carousel donnaient l’impression qu‘Amber Run avait du potentiel sur des titres à guitares et batterie rock sans toutefois prendre trop de risques, Entertainment le confirme. Avec un duo basse-batterie que Royal Blood n’aurait pas renié, le titre fait mouche.

La clôture de Philophobia est à l’image de son ensemble. Worship est un titre censé apporter de l’émotion, mais qui ne prend pas. L’ajout de cordes dans les arrangements musicaux n’est pas si efficace. Le rythme et l’énergie intéressants de l’avant-dernière chanson ont été complètement perdus. Là-encore, c’est dommage.

Quand l’ensemble prend sens sur scène

Philophobia est un troisième album intéressants de la part d‘Amber Run. Apportant de la nouveauté dans un registre où on ne les attendaient pas forcément jusqu’ici, il prouve que le trio prend des risques et évolue. Le rythme est toutefois assez mal géré et son écoute en devient inégale.

Heureusement, le problème disparaît totalement sur scène, grâce à une setlist équilibrée et au talent du chanteur et leader Joe Keogh pour emporter la foule dans son univers.

Tracklist:

Leader Countdown
Neon Circus
No One Gets Out Alive
What Could Be As Lonely As Love
Carousel
Affection
Medicine
I Dare you
Darkness Has a Voice
Entertainment
Worship
Nos morceaux préférés: Neon Circus, What Could be As Lonely as Love, Carousel, Entertainment
La note: 7,5/10