King Nun @ Le Supersonic

The Sherlocks et King Nun ont dynamité le Supersonic pour une soirée rock « so british »

Retour sur les prestations de The Sherlocks et King Nun au Supersonic, en clôture d’une longue -et réussie- tournée européenne.

La tournée européenne de The Sherlocks se terminait par une halte dans la capitale, au Supersonic. Le deuxième album des quatre gars de Sheffield ne nous avait pas vraiment surpris. Under Your Sky était touché par le « syndrome du deuxième album », selon la critique. Pas assez de prises de risques, et surtout pas assez d’évolution depuis le prometteur Live for the Moment. L’album exprimait pourtant de la maturité, et un talent évident mais aussi cette ligne directrice musicale très linéaire, qui puise (trop ?) directement dans le rock des années 2000. C’est efficace, cela reste en tête et c’est bien fait, certes. En studio, cela manque toutefois de relief et rappelle des références trop évidentes pour séduire tout à fait.

The Sherlocks, entre automatismes et habitudes

Et sur scène alors ? Toutes les petites faiblesses que l’on avait trouvées à la version enregistrée peuvent complètement disparaître lors du live, par l’énergie et la spontanéité du concert. On est donc arrivé avec beaucoup de curiosité dans le bar-concert de Bastille ce lundi soir.

The Sherlocks @ Le Supersonic

Les anglais sont montés sur scène à 21h tapantes et ont ouvert la soirée avecWaiting. Ils ont enchaîné une setlist condensée en 45 minutes, en forme de best-of des meilleurs singles de leurs deux albums. De Will You Be There, en passant par Magic Man, Live for the Moment et Chasing Shadows, tous les tubes de la -courte- carrière du groupe sont passés en revue. La maîtrise est évidente, les lads sont expérimentés.

Gros bémol. On ne sait pas si c’est la fin de la longue tournée ou la perspective de jouer le lendemain dans le stade de Manchester City à la mi-temps d’un matche de foot de Champions’s League dès le lendemain, mais The Sherlocks n’ont déjà plus tout à fait la tête à Paris. Les chansons défilent avec autant de fluidité que de froideur. C’est technique, c’est automatique et cela manque cruellement d’âme.
Le public est attentif, spectateur extérieur d’une performance agréable mais inhabitée. Il y a bien quelques accompagnements vocaux timides de la foule, mais rien qui ne fera décoller l’ambiance d’un concert un peu trop calme à notre goût. Dommage, mais cela sera l’occasion de revoir le quatuor dans de meilleures conditions.

The Sherlocks @ Le Supersonic

Quand la furie King Nun s’empare de la scène …

Après avoir éveillé les intérêts de toute la presse musicale avec leurs singles depuis deux ans et leur signature l’année dernière sur Dirty Hits, King Nun enchaîne les dates à travers le Royaume-Unis, L’Irlande et l’Europe. Leur premier album, MASS, avait été l’un de nos coups de cœur du mois d’octobre. Ils étaient également passé il y a quelques semaines au Trianon en première partie de The Struts, où ils avaient impressionné. Première partie de The Sherlocks sur leur tournée européenne, ils jouaient en position de tête d’affiche ce soir, pour des raisons logistiques du groupe Sheffield attendu de l’autre côté de la manche dès le lendemain matin. Très honnêtement, on est plutôt heureux de ce changement, avides de voir le phénomène londonien sur un concert un peu plus long.

King Nun @ Le Supersonic

Très peu ébranlés par ce changement de dernière minute, les quatre musiciens ont entamé leur show avec fracas, sur Transformer, titre de leur premier album. Premier solo de guitare, premier enchaînement de sauts du chanteur, premier bordel dans le public, qui n’attendait que ça pour se réveiller. Le système sonore de la petite salle est mis à rude épreuve : le son est crade, il y a des larsens, la basse s’enfonce dans des fréquences très basses. Les titres rageurs mais rigoureux de la version studio sont complètement écorchés par le live, toutefois l’intensité de la prestation est complètement addictive. On ne regrette vraiment pas la propreté de la version studio, maintenant.

La scène du Supersonic est également éprouvée. On s’inquiétait que le groupe se trouve à l’étroit sur le rectangle posé dans un coin du bar quand on connaît leurs habitudes scéniques, mais ils s’y sont visiblement rsentis comme chez eux. A la manière de Shame, le guitariste, bassiste et chanteur se sont complètement lâchés, sautant, haranguant les spectateurs et allant se perdre dans le public.

King Nun @ Le Supersonic

« Bon, d’habitude, on s’arrête là, haha, … donc là on ne sait pas trop ce qu’on va vous jouer »

Les lads n’ont pas oublié les chansons des premiers EP, clairement plus rageurs et chaotiques que ceux du premier album, plus mélodiques. La seltlist conserve ainsi un point d’équilibre entre chaos punk et musicalité. Le chanteur de King Nun prendra un seul moment de répit, où il en profitera pour avouer un peu gêné que le groupe a l’habitude de s’arrêter à ce moment du concert -ils jouent des sets de 30 minutes en première partie- et que la suite sera forcément un peu plus improvisée. Les trois dernières chansons sont en effet l’enchaînement erratique de Cowboy, Family Portrait et Hang Around. Les dernières notes sont jouées en l’air, alors que le chanteur Théo Polyzoides s’élance du haut des ampli posés au fond de la scène du Supersonic. Rock’n’roll, vous avez dit ?

King Nun @ Le Supersonic

La soirée présentait un format original avec deux sets de 45 minutes, permettant aux deux groupes de s’exprimer. On a été un peu déçus par la prestation en demi-teinte de The Sherlocks mais complètement convaincus par la furie de King Nun, qui a complètement emportée la salle. Si le premiers n’ont pas encore annoncé de prochaines dates parisienne, on vous donne déjà rendez-vous le 7 mars prochain au 1999 pour voir King Nun en tête d’affiche !

TOUTES LES PHOTOS DE LA SOIREE ICI

Setlist The Sherlocks @ Le Supersonic, le 25/11/2019

Waiting
Escapade
Naw and Then
Will you Be There?
One Day
Dreams
Last Night
Magic Man
Nobody Knows
I Want it All
Live for the Moment
Under Your Sky
NYC (Sing it Loud)
Chasing Shadows

Setlist King Nun @ Le Supersonic, le 25 novembre 2019

Transformer
Chinese Medicine
Heavenly She
Comes
Bug
Black Tree
Mascara Runs
Speakerface
Resistance is Mutual
Cowboy
Family Portrait
Hang Around

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