02 Mar Arlo Parks a fait chavirer La Boule Noire (et nous avec)
Arlo Parks était de retour à Paris pour son deuxième concert dans la capitale, à La Boule Noire. Petit récit d’une belle soirée haute en émotions.
C’est à moitié une surprise de voir la petite salle de La Boule Noire déjà si bien remplie lorsque l’on descend les dernières marches avant la fosse. Il faut dire que le phénomène Arlo Parks a récemment pris de l’ampleur à Paris. LA révélation néo-soul anglaise de 2020, se dit-on, qui bénéficie du succès de ses consœurs Jorja Smith et autres Celeste. Après un passage remarqué au festival Loud and Proud l’année dernière, c’est donc ce soir le premier concert en tête d’affiche de la jeune londonienne dans la capitale parisienne. Et ce n’est pas la sortie de son superbe récent single Eugene qui aura découragé les curieux, bien au contraire.
La première partie de ce soir est assurée par la jeune chanteuse et compositrice londonienne Matilda Mann. La jeune chanteuse est visiblement nerveuse et peu habituée à de tels concerts mais transforme rapidement son inconfort en humour et bonne humeur communicative au public. Son premier EP, If That Makes Sense, est sorti récemment. Elle a donc logiquement interprété plusieurs chansons tirées de ce dernier. Nul doute qu’avec ses textes honnêtes (mais poétiques) et sa voix douce et légèrement voilée, elle n’a laissé personne indifférent dans la salle. On salue ce choix pour la première partie d’Arlo Parks, qui nous a fait découvrir une belle artiste de la même génération, dans la même veine musicale.
Sincérité et spontanéité
Les rangs se sont resserrés et La Boule Noire est pleine à craquer lorsque les trois musiciens de la chanteuse londonienne rentrent sur scène. Après une courte introduction instrumentale sur Paperbacks, Arlo Parks rentre sur scène, toute souriante et -première surprise- salue le public dans un français impeccable. On apprendra ensuite que sa mère a grandi à Paris, que donc la capitale française tient une place particulière dans son cœur et que le français était la langue courante de la famille, même à Londres. Si l’on en croit les applaudissements nourris et les premières voix qui se joignent à la sienne dès Cola, le public parisien a également adopté la compositrice londonienne.
Il y a quelque chose d’extrêmement touchant dans la simplicité et l’honnêteté de la performance d’Arlo Parks. Loin des mises en scène grandiloquentes de certains artistes, ici la sobriété est le maître mot. Et c’est avant tout criant dans l’interprétation de ses titres. Les chansons sont jouées avec la joie évidente et primaire de les partager. Elle prend le temps d’expliquer le contexte de chacune, les histoires derrières chaque texte qui leur donnent cette saveur si particulière. Parfois, c’est aux musiciens de s’exprimer. Arlo Parks s’efface alors, le temps d’esquisser quelques pas de danse en direction du guitariste ou du bassiste et de profiter des solos. Ces parenthèses musicales laissent également les émotions nées du texte et transmises par l’interprète anglaise vivre dans la salle et prendre toute leur intensité.
De l’art de manier les mots
On le disait au début, la compositrice anglaise est poète autant que musicienne. En arrivant près de la scène on avait d’ailleurs été intrigué par la mention d’un « Poem » sur la liste des chansons prévues ce soir. C’est l’autre belle surprise de ce soir. Arlo Parks a écrit quelques lignes sur Paris en arrivant en ville plus tôt dans la journée. Elle y évoque pêle-mêle les sensations et les sentiments qui s’éveillent en parcourant les rues parisiennes. Elle a lu son texte devant la salle très attentive avant de spontanément tendre ses feuilles volantes à une spectatrice devant et d’enchainer sur son single, Eugene.
C’est sûrement ce qui nous a ému le plus dans ce set très intimiste de la jeune musicienne. Elle nous a autorisé, le temps d’un concert, à partager son univers. L’immédiateté et la sincérité évidente de la démarche ont apporté beaucoup d’intensité aux émotions de ce soir, de notre côté.
On ne va pas vous mentir, on a déjà hâte de la revoir. Elle sera d’ailleurs au festival du Printemps de Bourges, le 24 Avril. On suivra évidemment la suite de son aventure musicale avec beaucoup d’attention.
TOUTES LES PHOTOS DE LA SOIREE A RETROUVER ICI
Setlist Arlo Parks @ La Boule Noire, Paris, le 28 février 2020
Paperbacks
Cola
George
Punk Rock Eyes – inédite
Romantic Garbage
Black Dog – inédite
Angel’s Song
Poem – inédit, sur Paris, rédigé le jour même
Eugene
Second Guessing
Super Sad Generation
Sophie
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