Coldplay, Queen, New Order : Shaun of the Dead et la musique britannique

En bons élèves, nous avons décidé de prendre part au ciné-club mis en place par Bastille.

Si les spectateurs les plus avertis auront pu remarquer l’apparition des membres de Coldplay dans le film de 2004, une première fois comme zombies et une seconde afin de promouvoir l’association fictive « Zombaid », Shaun of the Dead est en réalité une ode à la pop culture.

Passionnés de musique, Edgar Wright et Simon Pegg ont ainsi distillé tout au long du film un nombre conséquent de références à l’univers musical britannique, comme l’apparition furtive de Panic de The Smiths, alors que l’humanité est en train de sombrer vers la folie. Il faut dire que Shaun of the Dead regorge de petites anecdotes, qui rendent un second visionnage encore plus intéressant.

In Shaun of the Dead, Coldplay’s Chris Martin cameos as a zombie version of himself.

À commencer par la scène marquant le premier affrontement entre les deux protagonistes et les zombies, qui à court d’armes improvisent avec des … vinyles. S’ensuit alors un passage en revue improvisé de la collection de Shaun, choisissant avec un certain humour les vinyles à envoyer sur les zombies.

Si Simon Pegg, qui interprète Shaun, est réellement fan du second album de Stone Roses, il est également fan de Blue Monday de New Order, qu’il décide de jeter le single sur les zombies. L’acteur déclare d’ailleurs à ce propos avoir rencontré Peter Hook, par hasard, lequel l’a remercié d’avoir envoyé le vinyle de ce single sur les zombies, un peu lassé qu’on lui parle du titre phare du groupe. Même constat pour Dire Straits, où l’acteur se souvient avoir envoyé une lettre à Mark Knopfler pour lui indiquer qu’un vinyle du groupe allait être utilisé comme arme, « car c’était un classique« . Une correspondance plutôt inattendue en soi. Enfin, Ed, interprété par Nick Frost, se résout également envoyer le vinyle de Sade. Simon Pegg indique à ce sujet : « j’ai croisé Sade dans l’ascenseur d’un hotel à New York, je l’ai remercié de nous avoir laissé jeter son album sur des zombies« .

Autre scène marquante, celle de l’apparition du patron zombifié du Winchester, bar dans lequel les protagonistes choisissent de se réfugier. C’est donc sur Don’t Stop Me Now de Queen, lancée par Ed sur le jukebox, que les survivants vont tenter d’abattre l’intru. Hautement chorégraphié, cet exercice de style sera à nouveau utilisé par Edgar Wright dans Baby Driver. Simon Pegg, qui se rappelle avoir utilisé des oreillettes pour se caler en rythme sur la musique, indique que « le réalisateur voulait un moment de violence extraordinaire avec une chanson positive« , avant d’ajouter avoir fait un petit mouvement de breakdance en hommage à la passion qui l’animait quand il était plus jeune.

Le film, s’il mériterait que l’on s’y intéresse durant de longues pages, notamment sur ses hommages aux classiques du cinéma d’horreur, est ainsi devenu un classique des comédies zombiesques, au même titre que son petit frère américain Zombieland. Un succès qui n’a cessé, depuis sa sortie et plus largement de la popularisation de la trilogie Cornetto (avec Hot Fuzz et World’s End), d’accompagner Edgar Wright, Simon Pegg et Nick Frost,

Récemment, afin de lutter contre la propagation du virus Covid-19, les deux protagonistes du film ont repris à nouveau les rôles iconiques de Shaun et Ed dans une vidéo de prévention.

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