Do Nothing - Zero Dollar Bill

Do Nothing – Zero Dollar Bill (EP)

Première sortie studio pour la bande de Nottingham. Cet EP, Zero Dollar Bill, lève-t-il le voile sur l’indentité musicale Do Nothing ? Zoom sur un 5 titres intense et surprenant.

Qui est donc Do Nothing ?

Deux ans se sont écoulés depuis la sortie de leur premier single, Waitress. Deux ans, 5 singles -dont 2 compris dans cet EP- et presque autant de directions musicales explorées. Do Nothing restait donc, avant la sortie de Zero Dollar Bill, une entité difficile à définir dans le monde florissant du post-punk anglais. Le quatuor de Nottingham a connu une ascension particulièrement rapide ces 6 mois derniers mois: une sélection dans l’édition 2020 des « Class of » du magazine DIY et une réputation scénique exceptionnelle à la croissance exponentielle. Leurs concerts, où Chris Bailey laisse libre court à son personnage cynique de frontman, semblaient indiquer que les derniers singles Gangs et LeBron James résumaient le mieux « le son Do Nothing » jusque ici. On connaît toutefois le penchant du groupe pour surprendre et ne surtout pas s’enfermer dans un genre musical précis. Les attentes se sont donc cristallisées autour de la sortie de cet extended play, Zero Dollar Bill.

Sans trop de surprises, cette première sortie studio soulève autant d’interrogations qu’elle ne définit l’univers musical du groupe. Comedy Gold, le titre d’ouverture, est ainsi un foutoir organisé de post-punk, de pop indé dystopique et de rock garage qui oscille entre euphorie et anxiété. Sur New Life, le chanteur alterne entre paragraphes calmes et lignes déclamées avec agitation sur fond de rock alternatif invoquant autant Interpol que The Murder Capital. LeBron James, que l’on avait déjà découvert il y quelques semaines reprend cette ligne de basse dansante sur laquelle Chris Bailey vient râler par dessus, avec une fausse désinvolture caractéristique de son personnage.

Un personnage charismatique, mais pas que

Do Nothing joue beaucoup dans ses clips et sur scène sur le personnage magnétique de son frontman. Donnant toujours dans la surprise et la théâtralité, Chris Bailey est un part non négligeable du caractère unique du groupe et de l’efficacité de leurs chansons. On connait notamment sa facilité d’interactions avec le public, qui à la manière d’un Grian Chatten des Fontaines DC, dégage un charisme instantané sur scène captivant l’ensemble des spectateurs. Pourtant, cet EP vient prouver bien plus que cela.

Les paroles, abstraites et dystopiques, apportent confusion et questionnements supplémentaires à l’auditeur. S’il est parfois compliqué d’attribuer un sens littéral à ces lignes, les chansons transportent cette sensation diffuse de confusion et frustration face aux évènements sociétaux actuels parfaite pour accompagner cette période de confinement. La composition musicale nous prouve également et à nouveau leur détermination de ne surtout pas s’enfermer dans la définition actuelle de l’art rock britannique et d’en repousser les limites le plus loin possible.

En conclusion

Arrivés au bout de ces 5 titres, l’identité de l’OVNI musical Do Nothing est encore plus mouvante que ce qu’on avait commencé à percevoir des 3 premiers singles, et c’est tant mieux. La seule certitude que l’on en retire donc, c’est que le son de Do Nothing est celui d’un groupe qui cherche à tout prix à remettre en question les étiquettes posées sur sa musique. Le cap du premier album en sera d’autant plus intéressant. On a très peu de doute sur la capacité des 4 gars de Nottingham à nous surprendre une fois encore.

Tracklist Zero Dollar Bills

Comedy Gold
New Life
Contraband
LeBron James
Fits

Nos morceaux préférés: New Life, LeBron James
La Note: 4.5/5

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