Deep Down Happy - Sports Team

Sports Team – Deep Down Happy

Après un retard de quelques semaines, puis une avancée d’une semaine -oui, le covid met le bazar jusque dans les sorties studio- le premier album de Sports Team est enfin arrivé jusqu’à nos oreilles. Peut être l’un des disques les plus attendus de l’année outre-manche. Zoom sur un condensé de rock indé comme on les aime.

Quelle ligne d’ouverture d’un premier album est plus appropriée que « Oh, you’ve been waiting for a while » quand tant d’attentes et d’excitations médiatiques ont cristallisé autour de la sortie de Deep Down Happy pendant cette longue attente ? Difficile de trouver meilleure synthèse que cette petite phrase et l’énergie qui en explose pour capturer l’essence de Sports Team.

S’il y a bien une constante dans la courte carrière du sextet de Cambridge jusqu’ici, c’est cette folie qui déborde de partout et revendiquée à 200%. Proposant depuis 2017 des concerts dans des salles qui semblent démesurées par rapport à leur réputation du moment (mais jouant à guichets fermés à chaque fois), communiquant avec leurs fans par avalanches de memes cyniques sur un groupe whats app, Alex Rice et sa bande ne font rien comme les autres. Jusqu’à devenir un phénomène médiatique pour jeunes anglais désabusés en manque de rock indé. La revanche des perpétuels underdogs.

Sports Team @ Bastille Sounds Festival 2019
Sports Team @ Bastille Sound festival – Le Supersonic, 2019

Les ayant découverts dans l’agitation chaotique d’une petite salle blindée et étouffante de Leeds, on avait un peu de mal à envisager les frasques de la bande contenues sur un CD. Il faut alors cadrer cette folie incessante, lui donner une structure pour mieux la communiquer. Finalement, le pari est réussi sur Deep Down Happy. 12 pistes, 36 minutes asphyxiantes et 12 pépites de rock indé, dégoulinantes d’ironie et débitées à toute allure.

Certes, le modèle est le même sur la grande majorité des chansons : des couplets martelés par une ligne de basse faisant office de métronome, des riffs mélodiques entêtants et un mur de guitares saturées sur les refrains. Mais l’ambiance n’est jamais la même, le personnage incarné par Alex Rice (et parfois Rob Knaggs sur Lander et Long Hot Summer) projette l’auditeur d’une aventure mondaine à une autre et on se laisse embarquer dans cet enchaînement effréné et sans logique.

Au premier abord, on peut être un peu déstabilisé par cet apparent capharnaüm. Pourtant, après quelques écoutes, en ressortent les mordants Here’s The Thing et The Races, pour leurs paroles sardoniques. Tout comme Going Soft, qui, avec sa ligne de guitare rythmée, reste en tête de façon extrêmement persistante.

Deep Down Happy n’est musicalement pas parfait (quel album l’est totalement ?), mais il donneparfaitement vie à l’esprit de Sports Team. Fidèles héritiers de la verve de la britpop des années 90, le groupe perpétue cet esprit libre et revendicateur : “we make music for ourselves – if anyone else likes it, that’s a bonus”. On est avec, ou contre Sports team, mais il est difficile de passer à côté.

Note : 8.5/10

Nos morceaux préférés : Going Soft, Here’s the Thing, the Races, Long Hot Summer, Kutcher

Tracklist Deep Down Happy – Sports Team

01. Lander
  02. Here It Comes Again
  03. Going Soft
04. Camel Crew
05. Long Hot Summer
06. Feels Like Fun
07. Here’s The Thing
08. The Races
09. Born Sugar
10. Fishing
11. Kutcher
12. Stations Of The Cross

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