The Struts – Strange Days

La période de confinement semble avoir inspiré les lascars de The Struts qui reviennent ce vendredi avec un troisième effort enregistré précisément pendant la quarantaine. Autoproclamé porte-étendard du glam rock des années 2010, le quatuor réussit-il à convaincre?

What’s the hurry children you’re forgetting to grow

On note tout d’abord l’entrée en matière assez curieuse sur le morceau titre qui se fait en compagnie de Robbie Williams (que l’on déteste adorer) avec lequel le groupe réfléchit à la situation actuelle imprévisible et lunaire. Le caractère très pop de la chanson interroge quant au virage qu’auraient pris les Struts avec ce nouvel album et pose d’emblée une question qui ne relèverait pas tant de ce Strange Days que de l’essence-même du groupe: aurait-on affaire à une aventure éminemment ironique et décalée ou sérieusement poisseuse ?

La réponse ne fera pas forcément plaisir à tout le monde… A l’écoute de ces dix morceaux tout frais on constate que la majorité de ceux-ci relève d’un rock FM assez cheap qui peine à respirer la qualité, on irait presque jusqu’à entendre des échos de sous Fall Out Boys (avec tout le respect). Si quelques compositions tirent tout de même leur petite épingle du jeu (les sympathiques et entrainantes Burn It Down, Another Hit Of Showmanship en collaboraion avec Albert Hammond Jr des Strokes pour relever un peu le niveau), le tout laisse un arrière-goût pas des plus agréables. Plutôt Gary Glitter que Marc Bolan.

Cause I’m dressed up with nowhere to go

Dès lors, on pourrait presque se demander si The Struts ne sont pas en fait qu’une sorte de farce destinée à nous prendre à notre propre piège en faisant étalage à outrance de tellement de clichés (vestimentaires et paroliers) et de caricatures (la guitare saturée de Brian May, les gémissement de Bon Jovi, le saxo faussement sensuel). The Struts deviendraient alors un plaisir un peu coupable qui évoquent une époque révolue (et bénie, soyons honnêtes) ou le rock rimait avec théâtralité et extravagances.

Dans ce cas-là, on écoute Strange Days sans se prendre la tête (et sans trop prêter une oreille attentive) et si l’on veut écouter du glam rock actuel impeccable on se tourne plutôt vers The Lemon Twigs.

Tracklist:

  • Strange Days (avec Robbie Williams)
  • All Dressed Up (With Nowhere To Go)
  • Do You Love Me
  • I Hate How Much I Want You (avec Phil Collen et Joe Elliott)
  • Wild Child (avec Tom Morello)
  • Cool
  • Burn It Down
  • Another Hit Of Showmanship (avec Albert Hammond Jr)
  • Can’t Sleep
  • Am I Talking To The Champagne (Or Talking To You)

LA NOTE: 4/10

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