23 Fév Johnny Marr – Fever Dreams Pts. I-IV
La barre avait été placée très haut avec l’album Call the Comet paru en juin 2018. Lorsque l’on atteint une certaine perfection artistique comme celle-là, on peut s’immobiliser en haut de la pente ou choisir de propulser la création toujours plus haut. Johnny Marr fait partie de la seconde catégorie.
Car ce n’est pas seulement avec un nouvel opus que le Mancunien fait son retour mais avec un double album, le premier de sa carrière en solo. 4 chapitres constituent ce Fever Dreams, 2 parus respectivement en octobre et en décembre 2021 sous forme de EPs et 2 jusqu’alors inédits. Fever Dreams Pts. I-IV, donc.
Fiévreux, ces songes musicaux le sont assurément tant reverbs de guitares et touches électroniques caracolent. Entre flux de sonorités dansantes et reflux de riffs piquants et accrocheurs, Johnny Marr semble trouver son équilibre parfait.
Le chemin au travers de ces 16 nouvelles compositions est semé de rythmiques syncopée 80s (Spirit Power and Soul, Sensory Street, Night and Day), de percussions véloces (Receiver, la psychédélique Lightning People, Counter-Clock World, God’s Gift) et de lyrisme électrique qui évoque les trouvailles smithiennes intemporelles (All These Days, Ariel inspirée par le recueil de la poétesse Sylvia Plath du même nom, Tenement Time, The Speed of Love).
Force est de constater que cette nouvelle livraison représente une certaine luxuriance musicale qui demande plusieurs écoutes pour révéler toute la finesse des arrangements. Johnny Marr s’était d’ailleurs confié au NME en fin d’année dernière, à l’occasion de la sortie de la première partie de Fever Dreams, en précisant que ce nouvel opus « exploit[ait] » un « vocabulaire sonore » étoffé. Une fraicheur que l’on retrouve notamment dans l’onirique Rubicon dont l’introduction évoque les plages instrumentales menaçantes d’Angelo Badalamenti, que Johnny Marr n’a pas l’habitude d’arpenter. On pense aussi aux vocaux voilés au vocodeur de Ghoster ou aux chœurs spectraux de The Whirl, madchester à souhait. Mention spéciale également à la ballade Human qui clôture les hostilités et dont la vaporeuse mélodie fait descendre toute cette fièvre.
Indéniablement réussi, ce double album Fever Dreams Pts. I-IV permet à Johnny Marr de déployer sa créativité bouillonnante. Et de confirmer (une fois encore) l’excellence de sa carrière.
TRACKLIST
Spirit Power and Soul
Receiver
All These Days
Ariel
Lightning People
Hideaway Girl
Sensory Street
Tenement Time
The Speed of Love
Night and Day
Counter-Clock World
Rubicon
God’s Gift
Ghoster
The Whirl
Human
LA NOTE DE LA REDACTRICE : 9/10
Ses morceaux favoris : Ariel, Night and Day, Lightning People, God’s Gift
Les autres notes :
Fabien : 7,5/10. Un poil long certes, mais terriblement bon !
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