23 Mar Placebo – Never Let Me Go
C’est au bout de presque dix ans d’attente que le groupe nous propose son nouvel opus. Depuis Loud Like Love, les rééditions de B-sides se sont multipliées mais toujours pas de nouveau contenu à l’horizon, si ce n’est un EP. Autant vous dire que ce retour était très attendu. Placebo est connu pour avoir beaucoup évolué, pour le bonheur des uns et le malheur des autres ; Never Let Me Go marquerait il la conclusion de neuf années d’introspection?
C’est après divers départs, la célébration de leurs vingt ans d’existence et une longue série de concerts que le binôme Molko/Olsdal s’est retiré pour peaufiner sa prochaine sortie. Originellement achevée dès le début de l’année 2020, la pandémie a au final encouragé le groupe à la perfectionner plus longuement. L’album s’ouvre sur l’accrocheuse Forever Chemicals, dont les sonorités puissantes nous rappellent les premières heures du groupe britannique (on ne peut pas s’empêcher de penser à certaines productions de l’album Without You I’m Nothing). Premier étonnement donc, en comparaison aux arrangements plus épiques et moins « sales » de son prédécesseur.
Never Let Me Go est un album qui diversifie les genres. La part belle est laissée aux synthés, comme sur le single Beautiful James ou encore sur Chemtrails. De son côté, l’excellente Happy Birthday In The Sky nous rappelle le talent qu’a Brian Molko pour écrire la tristesse (« Darling, happy birthday/ In the sky, in the sky/ Now I fade and fade/ As time runs dry, dry« ). Les thèmes centraux sont toujours présents : la solitude, l’ambiguïté, la colère parfois ; mais de nouveaux s’ajoutent, comme celle de la surveillance constante dans Surrounded By Spies.
Malgré quelques sons moins marquants (Try Better Next Time, Twin Demons), Placebo innove et nous propose parfois de l’inattendu, notamment avec l’usage à plusieurs reprises d’instruments « classiques » ; l’ouverture de The Prodigal en est un très bon exemple : l’espace d’un instant, nous sommes surpris mais le mélange se fait bien. Dans la même veine, This Is What You Wanted et Went Missing nous proposent un véritable moment de répit après tous ces solos saturés. Sad White Reggae fait elle aussi office d’interlude entre ces grosses guitares en proposant un titre plus dansant et électro (même si lesdites guitares finissent toujours par revenir ; on ne change pas une équipe qui gagne). L’album se conclut sur la très belle Fix Yourself, véritable réussite aussi planante que fascinante.
Que retenir de Never Let Me Go, donc ? Avec sa pochette poétique et étrange, il est le reflet d’un temps qui a passé, laissé sa trace et avec lequel on recompose. Bien que parfois un peu inégal, l’album a le mérite de nous montrer que le groupe expérimente, réessaye, et fait avec son temps. Peut-être une occasion de réconcilier certains « anciens fans » (ceux qui se sont arrêtés aux deux premiers albums) avec le public plus récent de Placebo ?
TRACKLIST :
Forever Chemicals
Beautiful James
Hugz
Happy Birthday In The Sky
The Prodigal
Surrounded by Spies
Try Better Next Time
Sad White Reggae
Twin Demons
Chemtrails
This Is What You Wanted
Went Missing
LA NOTE DE LA REDACTRICE : 7/10
Ses morceaux favoris : Happy Birthday In The Sky, This Is What You Wanted, Went Missing
Les autres notes :
Fabien : 7,5/10. Et ça aurait pu être plus sans les prises de risque aventureuses superflues.
Augustin : 6/10. Un bon album qui débute fort mais qui se perd dans sa longueur.
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