26 Avr Bloc Party – Alpha Games
Cela faisait plus de 5 ans que Bloc Party n’avait pas sorti d’album. Ce vendredi 29 avril, ils reviennent avec Alpha Games, une sortie très attendue par leurs fans.
Depuis cinq ans, les membres de Bloc Party n’ont pas chômé. Ils ont fait le tour du monde pour célébrer les quinze ans de leur premier album Silent Alarm qui les avait portés en tête d’affiche des charts et des festivals avec des tubes comme Banquet, Helicopter ou This Modern Love. Cette tournée anniversaire a donné lieu à un album live sorti en 2020 et elle a surtout donné envie au groupe de revenir aux sources, de retrouver le son et l’énergie qui les a faits connaître. C’est en tous cas ce qu’affirmait le chanteur Kele Okereke lorsque dans de récentes interviews on lui demandait quel serait le son de ce nouvel album Alpha Games.
Un son tendu
Dès les premières secondes d’Alpha Games, le groupe retrouve le tempo nerveux et l’urgence qui ont fait leur succès, mais avec une intensité renouvelée. Si le phrasé rapide de Kele Okereke rappelle toujours leur période post-punk la plus agitée, c’est surtout la rage palpable qui domine l’écoute.
L’énergie accumulée pendant ces cinq années d’absence semble avoir été libérée dans un processus cathartique. Cette tension constante est particulièrement ressentie sur des titres comme Rough Justice, qui monte inexorablement pendant trois minutes jusqu’à une véritable explosion de guitares sur la fin. La mention spéciale revient à The Girls Are Fighting, un morceau qui, avec ses riffs agressifs et ses changements de rythme foudroyants, donne instantanément envie de faire des pogos, même seul dans sa chambre. C’est un son qui n’est pas tant un simple « retour aux sources » qu’une évolution de la formule originelle, dopée à l’adrénaline pure.
Des paroles acides et dysfonctionnelles
Les paroles d’Alpha Games participent largement à cette ambiance électrique et sombre. Le groupe aborde des thèmes acides comme la corruption, le dysfonctionnement social ou la perte de repères. La rage mentionnée plus tôt trouve son écho dans une vision du monde assez cynique.
Par exemple, le titre Callum Is a Snake n’est pas seulement une anecdote, c’est l’illustration d’une trahison cinglante, tandis que Rough Justice plonge dans l’idée d’une vengeance amère. Au milieu de cette noirceur, on trouve parfois des paroles d’une légèreté presque absurde, comme dans l’accrocheur Traps, qui mentionne des expressions très crues et imagées telles que « boom boom room » et « pumpum shorts ». Cette légèreté se retrouve également dans les mélodies de quelques titres plus dansants, comme l’entêtant You Should Know The Truth ou le très estival If We Get Caught.
Un Problème d’Homogénéité
Alpha Games est sans conteste un album fait avec honnêteté et passion par des musiciens talentueux qui n’ont pas perdu leur créativité. L’énergie et les genres musicaux y sont variés, passant du post-punk énervé à la pop dansante.
C’est peut-être là le principal problème de cet album finalement : l’énergie et la direction changent si fréquemment, parfois même au sein d’une seule chanson, que l’on perd le fil. La trop grande diversité fait qu’il y aura forcément un titre qui conviendra à n’importe quel auditeur, mais en contrepartie, il est difficile de savoir à qui l’album entier pourrait s’adresser. Il s’agit d’une œuvre par moments géniale, mais dont le côté kaléidoscopique manque d’homogénéité et d’une ligne directrice ferme, rendant l’écoute complète plus décousue qu’elle ne l’aurait dû.
Tracklist:
Day Drinker
Traps
You Should Know The Truth
Callum is a snake
Rough Justice
The girls are fighting
Of Things Yet To Come
Sex magik
By any means necessary
In situ
If we get caught
The peace offering
La note de la rédactrice : 7/10



No Comments