31 Juil Muse : regards croisés sur la tournée des festivals français
Alors, que retenir de ces 3 dates ? Discussion.
Ca y est, on est dans le sprint final avant la sortie de Will Of The People, qui est prévue pour le 26 août ! On a été assez chanceux car nous avons donc eu trois dates en festivals en France. Claire tu étais aux Eurockéennes de Belfort, Audrey tu étais à Beauregard, et Fabien aux Déferlantes.
Tout d’abord, que penser de cette « stratégie » du trio de commencer sa tournée par des festivals ?
Claire : Je ne sais pas si c’est vraiment une stratégie liée à l’album « Will of the People« . J’avais l’impression qu’ils faisaient ce genre de tournées tous les 3/4 ans, en passant par la France, comme en 2016. Avec la crise sanitaire ce cycle a été décalé, d’où les dates de cette année (la première possible pour les gros festivals depuis 2019).
Audrey : Je trouve ça plutôt intéressant. Ça permet au groupe de tester leurs nouvelles chansons sur un public qui n’est pas uniquement composé de fans du groupe.
Fabien : Oui c’est vrai qu’ils ont toujours été attachés aux festivals. Et puis ça change des stades !
Claire : En tout cas, j’ai trouvé ça chouette aussi, ça m’a notamment permis de moins « craindre » la sortie du nouvel album en les voyant sur scène et dans un contexte favorable.
Audrey : Pareil !
D’ailleurs, que penser du choix de ces festivals ? Aucun à Paris mais plutôt un peu partout en France.
Claire : C’est oui ! Je suis team festivals en province plutôt. Je soutiens l’idée que les gros concerts ne devraient pas « que » se passer à Paris.
Audrey : Team festivasl aussi ! Et oui, ça permet à plein de gens qui ne peuvent pas se déplacer à Paris de pouvoir les voir, c’est vraiment super de la part d’un aussi gros groupe que Muse.
Claire : Je suis complètement d’accord. On sait d’avance que la tournée liée à l’album sera à Paris, donc c’est chouette de leur part.
Fabien : C’est vrai que c’est top d’un peu lâcher Paris et d’aller un peu partout, surtout dans des festivals mythiques ! Pas tous les groupes ne font ça… Même s’il y a le souci de la question écologique qui se pose.
Claire : Je pense que 3 concerts en festivals dans des contextes « habituels » sont moins polluants que 3 soirs au Stade de France avec énormément de pyrotechnie et compagnie…
Au niveau du prix, on était sur 65€ aux Déferlantes et aux Eurockéennes, et 55€ pour Beauregard, pour une fréquentation à peu près similaire. Quels autres artistes partageaient l’affiche ? Des choix judicieux ou étonnants ?
Claire : Aux Eurockéennes, c’était particulier. Le festival a rajouté une journée « exprès » pour Muse, avec seulement une première partie, Declan McKenna. Il a d’ailleurs fait un magnifique set, bien reçu par tout le monde, j’ai l’impression. Et j’étais assez contente de voir un set plus pop avant eux, et plutôt cohérent.
Audrey : Pour Beauregard, avant Muse on a eu Bafang et Last Train. Deux autres groupes de rock, Last Train étant un des plus gros groupes de rock français récent, c’était plutôt pertinent mais pas étonnant du tout. J’étais très contente de découvrir Bafang par contre ! C’était une belle découverte pour moi.
Fabien : Alors quant à moi bizarrement c’était vraiment une journée pour tous, car il y avait juste avant Suzane et Polo & Pan, et après DJ Snake ! Donc un public pas forcément là pour Muse, ça change pour le groupe de ne pas jouer que devant des fans ! Et puis, ça permet de faire découvrir le groupe à d’autres, je trouve ça superbe.
Revenons à nos (3) moutons. Comment fut le trio ? Heureux ? Plus vraiment habitué aux « petites » foules ?
Audrey : Perso c’était la première fois que je les voyais en concert mais avant ça, j’avais vu quelques captations d’eux et dans les captations, je ne les trouvais pas vraiment chaleureux et interactif avec le public. Ce soir-là, à Beauregard, c’était tout l’inverse ! Ils n’arrêtaient pas d’échanger des sourires, de rire ensemble, d’inviter le public à chanter, de faire des blagues… Ils ont même fait monter leurs enfants sur scène à la fin ! Ils avaient l’air vraiment super heureux d’être là, presque autant que le public.
Claire : Je les ai trouvés en forme, contents de retrouver le public français (les premiers aux Eurockéennes !), et joueur avec les gens devants (il y a cette private joke qui circule sur le circle pit déclenché sur Madness qui fait bien rire Matt à chaque fois) et carrément plus accessibles dans ce genre de scénographie (plus simple) et devant un peu moins de monde qu’un stade rempli.
Fabien : Aux Déferlantes, je les ai trouvés très souriants, détendus, vraiment ravis d’être là. Ce n’était pas juste de la façade je pense, ils semblaient heureux de retrouver la scène. On sentait que ça leur faisait un peu drôle de ne pas avoir que des vrais fans devant eux, mais bon c’est souvent le jeu des festivals surtout quand beaucoup ne sont pas forcément venus pour Muse !
Justement, un circle pit ! Comment était l’ambiance ?
Audrey : J’allais parler du circle pit sur Madness évidemment ! À Beauregard, il y en a eu un, Matt Bellamy l’a repéré et a changé sa voix pour prendre une voix très très grave comme les chanteur de métal à ce moment-là… C’était super drôle.
Fabien : De mon côté, j’ai bien apprécié la petite playlist avant, avec notamment Wet Leg et Chaise Longue même si personne ne connaissait ! Sinon, je dois avouer que l’ambiance était très bonne sur les premiers rangs, mais que rapidement à peine tu reculais c’était autre chose… Les paroles moins connues, ça ne sautait pas, ça connaissait juste 3/4 tubes quoi… On était loin du karaoké géant, il fallait voir les problèmes de rythme à Starlight en tapant dans les mains ça faisait peur…
Claire : C’était assez habituel des concerts de Muse. Dans les bonnes zones près de la scène, vraiment cool, grosse ambiance, beaucoup de chants et d’animations. Dans les zones un peu éloignées, un public familial, qui connaît assez peu les chansons et beaucoup plus calme. Après, ça restait un public lié au festival, avec donc des gens assez ouverts et habitués et volontaires à se rendre et participer en public. Mais vraiment les gros fans étaient dans les premiers rangs effectivement.
Cela a déjà été évoqué, et c’est assez important d’en parler chez Muse ; que penser de la scénographie ?
Audrey : Au début du concert, l’ambiance n’était vraiment pas folle. Personne ne chantait y compris quand Matt tendait le micro sur Time Is Running Out ! Mais plus le concert avançait, plus l’ambiance se réchauffait et à la fin tout le monde chantait et bougeait y compris sur Kill or Be Killed qui n’était pas encore sorti.
Fabien : Personnellement, je suis très friand de tout ce qui est pyrotechnique et compagnie. Donc les flammes, je prends direct. Et puis cette tête géante masquée j’ai été bien surpris ça m’a plu. Mais ça me suffit : après en stade, je trouve que c’est trop parfois… Quand Matt utilisait son gant, j’ai aimé le concept certes mais si ça n’avait pas été là ça ne m’aurait pas dérangé.
Claire : Simplifiée (pour le mieux) par rapport à la tournée précédente (qui était vraiment too much). Je suis assez fan du logo enflammé derrière Dom au début du concert.
Audrey : J’ai trouvé ça assez simple pour Muse finalement. Des petites vidéos à certains moments, des masques au début du concert… Rien de fou mais j’ai beaucoup aimé les flammes à la fin qui étaient synchronisées avec les riffs de Matt.
Côté setlist, des satisfactions ? Des surprises ?
Claire : Des éternelles déceptions sur les vieux titres qui ne sont JAMAIS joués (sauf à ce concert légendaire de La Cigale en 2018). Aucune surprise sinon : les classiques, les nouvelles de Will of The People. Assez peu du précédent album, et c’est tant-mieux.
Fabien : Perso j’ai eu Map of the Problematique comme Claire aux Eurocks ! Après Citizen Erased c’est pas mal aussi quand même…
Claire : Je préfère Citizen Erased…
Audrey : Alors pour moi la setlist était parfaite ! Il y a des chansons que j’aurais aimées entendre et d’autres que j’aurais aimées ne pas entendre mais plus j’y pense plus je me dis qu’en festival ils n’auraient pas pu faire mieux. Ils ont joué leurs chansons les plus populaires mais aussi des chansons du futur album ou des chansons connues uniquement par les fans hardcores comme Nishe ou The Gallery.
Et du coup, cet album, rassuré ou inquiet ?
Fabien : Pour ma part j’ai vraiment envie de croire en cet album. On ne va pas encore répéter 150 fois que c’était mieux avant, Muse évolue avec son temps, et je suis convaincu qu’on trouvera des titres qui correspondent à chacun
Audrey : Un peu des deux… Compliance est la pire chanson de toute la carrière de Muse pour moi. Mais j’aime énormément Kill or Be Killed qu’à l’inverse je mettrais dans le top de leurs meilleures chansons de tous les temps donc à voir…
Claire : Inquiète, évidemment. Mais au moins je lui laisse le bénéfice du doute. Pour l’instant, des singles sortis, je trouve seulement que Kill or Be Killed a de l’intérêt. Après, je ne m’attends pas à grand chose, à mon sens, ils font clairement partie des groupes qui se sont perdus en chemin et j’ai peu d’espoir de retrouver un album rock à hauteur de ceux d’il y a quelques années.
Pour après l’album, la Salle Pleyel. La dernière fois, dans une configuration similaire, on l’a dit : ce fut La Cigale en 2018, avec une setlist sublime…
Audrey : Oui ! Ça va être intéressant de voir quelle setlist ils vont faire dans une si petite salle..
Claire : Pour moi ça reste deux configurations très différents : La Cigale était annoncée depuis le début comme une date où la setlist serait votée par les fans (pour 10 titres), officiellement en vente seulement 10 jours avant la date. La Salle Pleyel sera plus classique, je pense. Une scéno plus complexe que celle des festivals parce que c’est un concert en tête d’affiche, surement plus poussée dans le concept de l’album, une setlist qui met plus en avant Will of The People avec les titres classiques en plus, sûrement 1 ou 2 surprises sur la setlist de vieux titres qui tourneront suivant les dates et les villes.
Normalement, la suite logique voudrait dire stades en 2023. Des pronostics ?
Fabien : Perso, je mise sur Paris, Lyon, et pourquoi pas Lille. Beaucoup d’artistes francophones ont déjà des dates bookés dans ces trois stades, donc niveau organisation ça me paraîtrait logique, je mets donc une petite pièce sur ces trois-là.
Claire : Il y aussi Bordeaux et Marseille de possibles, même s’ils ont déjà eu lieu en 2019.
Audrey : Je mise sur Paris, Lyon et Bordeaux.
Claire : Lyon quasi sûre, déjà parce que je vote pour ma région et parce que ça fait un moment qu’ils n’y ont pas joué, il me semble.
Pour finir, des anecdotes en particulier sur chaque concert ?
Fabien : Ce qui m’a beaucoup fait rire aux Déferlantes, c’est comment Laylow (qui était juste avant Muse) a galéré en début de set car les barrières étaient déjà prises d’assaut par les fans ! Mais au final ils ont été plutôt réceptifs, c’est cool de jouer le jeu ainsi ! A noter pendant Muse les flammes qui avec le vent ont failli arriver sur Bellamy, mais il a été plutôt pro en esquivant ! Et enfin ce que j’ai adoré, c’est voir des tas de jeunes festivaliers sur l’autre grande scène parallèle, à attendre DJ Snake, qui s’ambiançait sur Muse sans même connaitre les titres ! Voilà pourquoi c’est important de continuer à faire des festivals : partager leur musique encore et encore !
Audrey : J’ai déjà parlé des enfants sur scène à la fin du concert et du changement de voix de Matt sur Madness mais en dehors de ça, il y a eu aussi un moment où Matt s’était rapproché de Chris pour jouer de la guitare mais à un moment il s’est rendu compte que sa tête était en gros plan sur les écrans. Ça l’a fait rire et il en a beaucoup joué, il se penchait pour coller son nez sur la caméra de façon à ce que ça donne des têtes bizarres sur l’écran.
Claire : Comme ça, je n’en trouve pas forcément, ayant déjà parlé du circle pit de Madness. Evidemment, très contente de pouvoir les photographier !
Retrouvez nos reports complets des Eurockéennes de Belfort ou encore des Déferlantes. Celui de Beauregard arrive, patience !
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