L’été indien de Glass Animals à l’Olympia

Dave Bayley a prolongé l’été dans un Paris pourtant pluvieux. Très jolie prouesse pour le quatuor d’Oxford qui a fait dansé des centaines de fans.

Avec 10 ans de carrière, Glass Animals se présente à l’Olympia avec une stature de groupe confirmé. 3 albums et de nombreux tubes, les 4 copains d’Oxford ont déjà fait leurs preuves. Bientôt 6 ans que le groupe n’était pas venu en salle dans la capitale. Alors les fans sont nombreux à l’Olympia pour retrouver la bande à l’ananas. L’un des groupes les plus ensoleillés et estivaux de la scène britannique est pourtant accueilli sous un ciel parisien bien morose.

Mais Romane, chargée d’ouvrir la soirée, va déclencher les premiers sourires chez une audience aussi attentive qu’impatiente. Un set studieux et plutôt bon pour la lyonnaise de 23 ans. Sa voix d’une brillance rare illumine les morceaux soul de son répertoire. Une jolie trouvaille et un excellent moyen de démarrer la soirée.

Pas utile de dire pour autant que les fans massés devant la scène de l’Olympia n’ont d’yeux que pour la tête d’affiche du soir. On garde donc en tête la talentueuse Romane mais on se tourne très vite vers la joli mise en scène préparée de Glass Animals. Pas de mélancolie pour le groupe d’Oxford, mais plutôt des néons POOL et un plongeoir. L’été n’est, semble-t-il, pas tout à fait terminé.

Glass Animals Olympia 7.09.2022 © Lucyle Espieussas

Un écran en fond de scène affiche une modale de téléchargement comme pour prévoir l’arrivée du groupe sur scène. Le storytelling est génial. A moins que… Lorsque le compte à rebours se termine et que la barre de chargement est remplie, les cris dans la salle résonnent. Mais personne n’arrive sur scène. Stupeur, les lumières se rallument après quelques secondes et le soufflé se dégonfle un petit peu.

Heureusement, il suffira de quelques minutes pour le quatuor, qui arrive finalement sur scène en trombe avec Life Itself. Le public est aux anges et le sol de l’Olympia vibre déjà. Dave Bayley démarre lui son marathon, naviguant d’un bout à l’autre de la scène. Tout est maîtrisé, le son, les visuels. Le groupe est rôdé et sort d’une tournée éreintante. Mais on sent que les 4 garçons ont bien prévu de profiter de l’avant dernière date de leur tournée avec le public parisien. Il ne faut pas moins de 4 morceaux à Glass Animals pour faire transpirer les presque 2000 personnes présentes. The Other Side of the Paradise vient confirmer le démarrage furieux d’un set intense.

Glass Animals Olympia 7.09.2022 © Lucyle Espieussas

Difficile de tenir la cadence cependant. Les morceaux s’enchainent et globalement le show fonctionne très bien. Pour autant Dreamland a du mal à tenir tête au deuxième album du groupe, véritable chef d’œuvre indie. Space Ghost Coast To Coast ou Waterfall Coming Out Your Mouth permettent de reprendre un peu de souffle.

Your Love (déjà vu) relance les sauts dans l’audience alors que le single I Don’t Wanna Talk (I Just Wanna Dance) vient faire chavirer de bonheur les plus jeunes fans. Parce qu’avant d’être une machine à tubes, Glass Animals est d’abord un groupe particulièrement talentueux, en témoigne les excellents Poplar St. ou Take A Slice. Mais Glass Animals fait le pari de l’intensité. Alors ils enchaînent rapidement avec Youth et leur premier succès Gooey. L’occasion d’apprécier un passage en salle. Le groupe est très présent en festival mais dévoile toute sa musicalité et son talent dans un contexte tel que l’Olympia. Gooey en est le parfait exemple avec une outro à la guitare d’une grande maîtrise.

Glass Animals Olympia 7.09.2022 © Lucyle Espieussas

Et puis surprise, le groupe disparait dans l’obscurité et sous les hurlements après une petite heure de show. Heureusement Dave Bayley et ses 3 compères reviennent terminer le travail avec l’excellent Tokyo Drifting. Le groupe se passe même de l’impressionnant couplet du très bon Denzel Curry en live. Le drop est phénoménal, probablement le moment fort du set. En 30 secondes, l’Olympia exulte. Morceau modèle dans sa construction, Tokyo Drifting est imparable. Belle claque.

Il ne reste qu’à finir le travail avec Heat Waves et des remerciements sincères du groupe. Dave Bayley a fait son sport du jour entre courses et squats, le leader de Glass Animals est une vraie pile électrique. Une pile qui arrive à court de batterie cependant après un petit show d’une heure et vingt petites minutes. Un peu court pour l’Olympia mais l’énergie déployée est telle que c’est bien excusable.

Glass Animals Olympia 7.09.2022 © Lucyle Espieussas

Glass Animals prouve avec ce passage qu’il s’agit bien d’un groupe de salle. Précis musicalement et à l’énergie communicative, le quatuor d’Oxford frappe fort en annonçant qu’ils s’en vont démarrer l’enregistrement d’un nouvel album. Et bien, on a hâte !

SETLIST :

Life Itself

Tangerine

Poplar St.

The Other Side of Paradise

Space Ghost Coast To Coast

Waterfalls Coming To Your Mouth

Your Love (déjà vu)

Take A Slice

I Don’t Wanna Talk (I Just Wanna Dance)

Youth

Helium

Gooey

Pork Soda

Encore :

Tokyo Drifting

Heat Waves

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