21 Sep Working Men’s Club à Petit Bain : fascinante frustration
De passage à Paris pour défendre son deuxième album Fear Fear, le groupe Working Men’s Club a, malgré un public peu réceptif, tenté de faire chavirer le Petit Bain.
Tout droits venus des terres du Yorkshire, les gars de Working Men’s Club ont provoqué, ce qu’on aime appeler l’effet d’une bombe, lorsqu’ils ont sorti en 2020 leur premier album éponyme. Relevant le niveau du post-punk contemporain, y incorporant des sonorités électroniques délicieusement acid, fonctionnant sur scène comme en club, le quatuor a remis au goût du jour l’art du clubbing « à l’anglaise », armé de cette fière allure, un poil désinvolte. Forcément, c’est un groupe à découvrir sur scène, il ne fallait donc pas manquer le passage, très attendu, du groupe dans la capitale française, cette fois-ci pour présenter les nouvelles pépites de son deuxième opus studio, Fear Fear, sorti plus tôt cette année (via Heavenly Records).
Outre un set carré, mené de front par un Sydney Minsky-Sargeant hypnotisant et charismatique au possible, l’impassibilité maladive du groupe nous a amusés, d’abord, puis forcément frappés, d’autant plus lorsque les lumières se sont rallumées au bout d’une heure. Pas un moment, ni un sourire en guise de remerciements, d’aucun des musiciens.es présents.es sur scène. Mais bon, ainsi soit-il : WMC fonctionne comme ça, un peu dans la veine d’un Fontaines D.C. en ces débuts.
Débutant par « Valleys », peut-être le titre le plus efficace de sa discographique, le groupe a cependant enchaîné les treize titres du set avec une grande aisance, n’osant jamais le silence. En soudant les morceaux de ses deux albums en deux parties quasiment égales (Fear Fear, A.A.A.A., Ploys, Angel…), les Working Men’s Club ont fait vibrer synthés, basses et boîte à rythmes, ajoutant de temps à autre quelques accords de guitare. Ce mélange atypique, encore une fois très anglais, est sans conteste une réussite, malgré un public franchement mou du genoux, peu réceptif à cette invitation à la transe. Il fallait découvrir ça sur scène, mais force est de constater qu’il manquait ce « quelque chose » pour véritablement nous transporter. Il manque encore cette esprit de folie, ce lien électrique entre Working Men’s Club et son public français.
Setlist – Working Men’s Club @ Petit Bain (17/09/22)
Valleys
19
Fear Fear
Teeth
Widow
A.A.A.A.
Circumpherence
John Cooper Clark
Money Is Mine
Ploys
Be My Guest
Angel
The Last One
Fear Fear, le nouvel album de Working Men’s Club, à l’écoute partout.
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