Paolo Nutini à la Cigale le 03 octobre 2022

Paolo Nutini à la Cigale : une soirée de partage

Après six années d’absence, Paolo Nutini était enfin de retour à Paris pour un concert bien rodé à la Cigale.

Ça faisait longtemps qu’on avait envie de voir (et revoir pour les plus chanceux d’entre nous) Paolo Nutini sur scène. La sortie de son nouvel album Last Night In The Bittersweet nous a permis ça. Le showman a fait un arrêt à Paris pour sa tournée de l’album. On avait hâte.

Brockhoff en première partie

Nutini est précédé par Brockhoff, une musicienne allemande accompagnée de son groupe. C’est sa première date à Paris, en France, et en dehors de l’Allemagne. Son rock est très accessible, un peu calme et plaisant. La chanteuse parlant un français timide, elle arrive a communiquer avec la salle très réceptive. On est ravi de découvrir cette nouvelle artiste au style différent de celui de la tête d’affiche mais partageant sensiblement le même public.

Un live bien préparé

Après l’entracte, face à une Cigale complète, le groupe de Paolo Nutini monte sur scène, suivi du musicien, acclamé par son public. On sent que le live est important pour Nutini, puisqu’il n’a pas lésigné sur le nombre de musiciens l’accompagnant. On en compte deux aux synthés, un guitariste, un batteur, et un bassiste. Nutini prend aussi une guitare sèche à certains moments, notamment pour une reprise de Dream a Little Dream of Me qu’il jouera seul sur scène. Les covers en concert sont souvent à double tranchant, soit ça fonctionne bien, soit on se demande pourquoi l’artiste ne joue pas une chanson de son répertoire. Ici, on est un peu intrigué au début, puisqu’avec ses quinze ans de carrière, des chansons à jouer, ce n’est pas ce qui manque à Paolo Nutini. Très vite, on comprend l’intérêt de cette reprise, c’est la voix de ce chanteur. Avec une simple guitare pour l’accompagner, il arrive à nous saisir et à nous toucher profondément. Tout au long du concert il alterne entre puissance et douceur et nous rappelle qu’en live comme en studio, sa voix est splendide. On le remarque d’ailleurs dès son entrée sur scène avec Afterneath où il chante par-dessus la voix de Patricia Arquette. Même sans mots, juste en chantant des voyelles, il nous capte par son talent.

Last Night In The Bittersweet à l’honneur

Après Afterneath, Nutini va jouer presque l’intégralité de son dernier album, ne laissant que Julianne, Writer, et Children Of The Stars de côté. La sortie du nouvel album ne lui fait pas oublier pour autant ses anciens tubes. Chacun des morceaux provenant d’un album précédent a eu le droit à un tout nouvel arrangement qui permet à l’artiste de continuer à le jouer quinze ans plus tard sans s’en lasser. Par exemple, Jenny Don’t Be Hasty devient beaucoup plus rock avec un tempo plus lent, et est ensuite mélangé à Teenage Kicks des Untertones et à un New Shoes méconnaissable. Pencil Full Of Lead ressemble à une chanson sortie tout droit des années 1970 accompagné d’un fond visuel rappelant une lampe à lave. Coming Up Easy est beaucoup plus calme, plus dans le contemplatif, et Candy semble plus joyeux. C’est agréable de voir que Nutini a sincèrement réfléchi à son live et qu’il est prêt à prendre le risque de modifier des fan favorite. Néanmoins, on est un peu déçu de ne pas danser sur le tempo original de Pencil Full Of Lead ou d’entendre l’intensité que peut avoir la fin de Coming Up Easy avec ses « It was in love I was created and in love is how I hope I die ». Seul Iron Sky a resisté à des importants nouveaux arrangements.

Un moment de partage avec le public

Ces changements ont aussi rendu la communion avec le public un peu plus compliquée, mais il n’y a pas à s’inquiéter, elle était tout de même bien présente. Ce dernier connait déjà son nouvel album par cœur et reprend en chœur le refrain d’Acid Eyes et les « I, I, I want love » de Radio. Mais là où Nutini excelle, c’est dans la manière de créer un environnement propice à la fête et à la bonne humeur. On sait que dans sa discographie il y a beaucoup de ballades très calmes et splendides, mais il y a aussi de nombreuses chansons sur lesquelles danser, et Paolo Nutini n’hésite pas à se donner à fond et danser lui aussi seul sur scène. C’est le cas pour Lose It, mais surtout pour les chansons du rappel. Il termine son set avec Everywhere en disant « Le refrain dit exactement ce que je ressens pour chacun d’entre vous ». Puis Nutini revient sur scène avec son groupe pendant que la bande son de Bus Talk passe et qu’une animation à base d’éléphants roses est projetée sur l’écran derrière la scène. Ils entament alors un Let Me Down Easy aux influences électro, et on se croirait dans un club. Vient ensuite Iron Sky qui apparait comme un dernier son de ralliement, permettant de nous rassembler tous et toutes pendant que Chaplin nous donne du courage par son discours : « You, the people, have the power to make this life free and beautiful, to make this life a wonderful adventure, let us use that power – let us all unite ». Et quelle union pendant Shine A Light, la lumière resplendit, la fatigue a disparu de notre corps, on a juste envie de danser jusqu’à la fin de la nuit. Il faut néanmoins que la chanson se termine, et alors qu’on est prêt à partir, Paolo Nutini revient pour un deuxième rappel, seul sur scène avec sa guitare. L’Ecossais nous joue alors une magnifique version d’Abigail pour clôturer cette soirée. Il n’y a pas à dire, Paolo Nutini est un sacré showman qui est totalement dans le partage. Toute la soirée, il a pris le temps de regarder son public et a profité de ce concert avec lui.

Setlist

Afterneath
Lose It
Scream (Funk My Life)
Acid Eyes
Stranded Words
Radio
Heart Filled Up
Dream A Little Dream Of Me (reprise)
Through The Echoes
Coming Up Easy
Petrified In Love
Pencil Full Of Lead
Jenny Don’t Be Hasty / Teenage Kicks (reprise) / New Shoes
Take Me Take Mine
Candy
Everywhere

Bus Talk (bande son)
Let Me Down Easy
Iron Sky
Shine A Light

Abigail

1 Comment
  • Hélène
    Posted at 17:56h, 14 octobre Répondre

    Merci pour ce très bon article. Je retrouve parfaitement ce que j’ai ressenti pendant ce concert. 🙂

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