The Cure (de jouvence) à la Halle Tony Garnier

Retour sur cette soirée inoubliable du lundi 7 novembre.

6 décembre 2021. The Cure annonce sans prévenir une tournée XXL, avec s’il-vous-plaît 8 dates dans l’hexagone. La date à La Halle Tony Garnier est cochée sur nos calendriers, et l’attente aura duré une petite année tout de même. Et pour couronner le tout, on apprend que The Twilight Sad sera de la partie, afin d’assurer l’ouverture du concert. Autant dire que l’on avait hâte de cette soirée d’automne !

The Twilight Sad est donc chargé d’ouvrir les hostilités. Ce choix est plutôt bien senti : musicalement, on est quand même plutôt proche de bien des propositions de la bande à Robert Smith. Le quintet va avoir le droit à 45 minutes sur scène, ce qui annonce la couleur de la soirée : on prend le temps de bien faire les choses. Quelle opportunité de pouvoir proposer 9 titres à cette salle si remplie !

Et quelle réussite. Pourtant, les débuts furent difficiles : du fait d’un malaise dans la fosse, le frontman interpelle la sécurité (Come On !) entre deux phrases, et le groupe finit difficilement son ouverture qu’est Kill It in the Morning. La formation écossaise reprend vite les reines, bien aidée par les lumières, avec notamment le point culminant que fut There’s a Girl in the Corner, véritable bijou en live.

Malheureusement, le public n’est pas ultra réceptif, comme c’est souvent le cas avec The Cure. La dernière date en France, à savoir Rock en Seine en 2019 où nous étions aussi, a confirmé la règle avec Jeanne Added. Qu’importe : le set si bien maîtrisé par les musiciens finit en crescendo puissant, de quoi ravir les quelques fans qui chantaient les paroles, et en convaincre de nouveaux à les réécouter.

Une pluie dense est alors crachée dans les enceintes, comme ce fut le cas avant cette première partie. Cela créé une ambiance bien particulière, qui sera multipliée par des éclairs et des jeux de lumières annonçant le début du show de la grande tête d’affiche du soir : The Cure. L’ovation est grande quand les anglais débarquent, commençant avec la nouvelle Alone et une projection de la Terre en fond.

En effet, les britanniques reviennent sur les routes avec de nouveaux titres : And Nothing Is Forever, Endsong, I Can Never Say Goodbye seront toutes jouées. Vivement la sortie de ce nouvel album ! Le public est plutôt réceptif à ses nouvelles propositions. Celui-ci est venu en nombre : la Halle Tony Garnier semble pleine à craquer en ce soir de semaine, c’est dire l’empreinte indélébile du groupe.

En parlant des fans, une anecdote : dans les premiers rangs, un spectateur avait demandé un médiator à M. Smith en l’écrivant sur un carton. Ce dernier s’exécuta alors, et on put alors voir qu’il y avait écrit « Thank You ! » au dos de ce même carton ! Comme quoi, notre cher Robert Smith n’est pas si détestable que ça (en référence aux propos récents d’un certain Paul Weller à son encontre…)

Et musicalement, comment ne pas dire qu’il maîtrise toujours aussi bien son sujet. Tantôt muni de ses guitares fétiches (l’acoustique à l’étoile !), tantôt sans, tantôt avec une flûte : qu’importe, ce qui nous marque encore une fois c’est cette voix, si sublime, qui vous met les frissons. Le reste n’est alors que superflu, même si les lumières vertes (A Forest) ou en noir et blanc (Play For Today) sont idéales.

En bons reporters que nous sommes, nous avons assisté au concert à différents endroits de la salle. Les profils de fans sont variés : celui du premier rang présent depuis ce matin, celui sur les côtés qui veut son espace pour danser, celui pile au milieu pour avoir le meilleur son possible, celui dans les gradins qui prend de la hauteur pour mieux voir… Le lieu propose finalement plusieurs possibilités variées.

Mais revenons à la musique. Après Alone donc, le groupe enchaîne au risque de voir notre coeur lâcher Pictures of You, Shake Dog Shake, A Night Like This et Lovesong. Et ce quatre à la suite en appellera un autre un plus tard, avec Push, Play For Today, A Forest et Want : que l’on prépare le défibrillateur ! Le calme est alors retrouvé, un premier rappel de 4 titres est effectué, et puis… Tout s’emballe.

Pour le second rappel, The Cure a décidé de transformer la Halle Tony Garnier en machine à remonter le temps. Celle qui vous les fait (re)découvrir pour la première fois. Pour cela, mettez un peu de Lullaby, ajoutez The Walk, une pincée de Friday I’m In Love, une louche de Close To Me, un zeste de In Between Days, mélangez le tout avec Just Like Heaven et apportez l’ingrédient final : Boys Don’t Cry.

Ce choix de mettre les plus grands tubes de manière concentrée à la fin est une véritable réussite, créant une sorte de folie hystérique collective du fait des enchaînements, avec une magie dans l’air qui ne redescend jamais. C’est finalement à ça que l’on reconnait un (très) grand groupe. Et que dire des performances de Simon Gallup, Jason Cooper, Roger O’Donnell et Reeves Gabrels. Dingue.

Les lyonnais et lyonnaises (et pas que !) ressortent le sourire aux lèvres, et avec en prime un petit sprint final pour avoir les derniers transports. Car oui, encore en 2022, The Cure joue pendant plus de 2h30 (oui oui, 2h30, prenez des notes les jeunes…) On repart avec des souvenirs pour toujours plein la tête, conscients d’avoir vu un groupe majeur de l’histoire du rock anglais. Et ce n’est pas fini…

Toutes les photos de The Twilight Sad par ici

…Et celles de The Cure par là

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