17 Déc Daniel Avery en contrastes et lumières à l’Élysée Montmartre
Avec une excellente première partie, assurée par la colombienne Ela Minus
En cette froide soirée d’hiver à Paris, il y a de ces concerts qui attirent foule, d’autres moins. A l’Élysée Montmartre, situé sur le boulevard Barbès, non loin d’un Trianon déjà plein à craquer, le public arrive au compte goutte. Ce soir, le producteur et DJ anglais, issu de Bournemouth, Daniel Avery, occupe la tête d’affiche. Les prémices de la soirée sont occupées par la talentueuse (et mystérieuse !) comparse Ela Minus. Originaire de Colombie, elle est venue défendre son premier album sorti l’année dernière, le très bon acts of rebellion. Le son, parfaitement adapté à la salle – qui, pour rappel, n’a pas de gradin, tout le monde, ou presque, est au même niveau – sillonne entre les quelques rangs qui commencent peu à peu à se former. Malheureusement, les hits « close » et « megapunk » ne suffiront pas à remplir l’Élysée Montmartre, encore timide (malgré le fait que nous soyons samedi soir). Ce n’est que quelques minutes avant le début du set principal que la salle commence enfin à s’embrumer dans un brouhaha imperceptible, une ambiance de concert, enfin.
L’échauffement aura servi au moins à préparer le caisson de basse, dont Avery, quelques minutes plus tard, se servira allègrement, pour déployer les sons de son incroyable catalogue. C’est lorsque le set commence à prendre forme et à engendrer l’engouement, avec « Naive Response », que les lumières s’éteignent brusquement et qu’une alarme incendie se déclenche. Pause forcée de quinze minutes : le producteur quitte la scène et des techniciens tentent de régler le problème. Incrédule, le public se demande si le concert va reprendre… Mais l’attente en valait la peine, Daniel Avery revient, galvanisé par des applaudissements encourageants. Il reprend là où il avait terminé, faisant probablement attention à ne pas dépasser le mur du son, à ne pas faire trop trembler les murs. Malgré tout, il reprend les rennes de la soirée et enchaîne des nouveaux titres « Wall of Sleep », « Ultra Truth », « Devotion », avec des plus anciens, qui susciteront évidemment la joie des premiers rangs ; « Knowing We’ll Be Here », « Clear », « Diminuendo » et l’éminent « Drone Logic ». Entre ombres et lumières, on peine à percevoir son visage. Son corps s’active, en tout cas, au rythmes tantôt effrénés, tantôt crescendo, côtoyant divers rayons de la musique électronique (ambiant, techno, expérimental et glitchy). Le public se laisse emporter, par vagues synthétiques, jusqu’à un final étiré où Avery reprend, par deux fois, les applaudissements de son public. Une soirée probablement chargée pour lui, dont il aura su (re)prendre le contrôle sans trop de difficulté. La preuve que l’on a bien là toujours l’un des producteurs britanniques les plus talentueux et à suivre.
Daniel Avery @ Élysée Montmartre – 26.11.22
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