05 Mar Interview – Circa Waves évoque le dernier album et sa tournée
Nous avons rencontré le quatuor avant leur concert parisien.
Sound of Brit : C’est notre 4ème interview avec vous, à chaque album depuis le deuxième vous acceptez de nous rencontrer, donc un grand merci tout d’abord pour votre confiance !
Circa Waves: Oh oui, c’est vrai !
SOB : Vous avez sorti l’EP Hell On Earth en août, et quelques mois plus tard ce superbe nouvel album, Never Going Under. Pourquoi ce choix ?
CW : C’est une question très intéressante. J’essaie de me rappeler pourquoi on a fait cela. Après le confinement, on avait pas mal de titres donc on s’est dit qu’on avait un EP à proposer. Puis, on avait encore de quoi faire et c’était le moment donc de sortir ce nouvel album.
SOB : Avant de parler musique, il y a tout d’abord cette belle pochette. Serait-il possible de nous en toucher quelques mots ?
CW : Ca a du prendre bien un an avant de rester sur une seule idée. Un jour je m’ennuyais, et j’ai commencé à réfléchir à une cover avec des photos d’animaux comme une panthère, un lion, un peu des choses bêtes. Et pour bien des raisons j’ai fini par rester sur un cheval. De là, nous avons travailler avec un artiste australien que l’on adore, Conor. On lui a envoyé cette idée en lui demandant « Est-ce que tu peux faire ça sans que ce soit de la merde? » (rires). Son premier retour était incroyable. Cet album évoque beaucoup la résilience, le retour au sommet, et le cheval dans une course en est l’exemple, se devant d’être victorieux.
SOB : A l’écoute, nous avons une ouverture très percutante avec une introduction très courte. Puis un enchainement de tubes, pour laisser place à des titres plus longs et qui se développent petit à petit. Enfin, un dernier titre très construit, complexe, idéal pour clôturer un album. Avec le temps, n’auriez-vous pas trouvé la recette magique pour sortir de très bons albums ?
CW : On passe beaucoup de temps à choisir le bon ordre des chansons, Kieran écoute l’album avec des tracklistings différents pour voir ce que ça donne. Aujourd’hui, beaucoup de personnes écoutent uniquement des playlists. Mais nous sommes arrivés à un stade où on arrive à proposer des titres différents comme Living In The Grey qui est parfait pour clôturer l’album. On progresse de plus en plus et c’est très important de faire des titres comme celui-ci. Mais en effet tu as raison, cet album est parfait ! (rires)
SOB : Au niveau du songwriting, c’est vrai que Living In The Grey fait mouche. Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage sur l’écriture en particulier de ce titre qui évoque des sujets différents comparé aux autres titres ?
CW : Je trouve que c’est intéressant. On est arrivé à un moment dans notre carrière qui était comme un tournant. Il y a une chanson dans ce style qui aurait pu figurer sur le second album mais finalement elle n’y fut pas, et il a semblé que c’était dans ce dernier album qu’il fallait ajouter un titre comme celui-ci, c’était le bon moment. Et les retours que nous avons de l’audience montrent que c’est une très bonne chose à faire et qu’il faudra continuer sur cette voie.
SOB : La batterie est un élément majeur chez Circa Waves, donnant une toute autre dimension aux titres. Colin, est-ce que tu ne te sens pas trop frustré sur des titres comme Hold On et Want It All Today où le rythme est plus calme ? N’est-ce pas là justement que c’est plus dur pour un batteur d’apporter sa touche personnelle ?
CW : (rires) Je pense que Hold On est ma chanson préférée de l’album. Je pense que chacun de nos albums a un style différent et notamment pour la batterie. Je pense juste que c’est cool, c’est cool à faire. Kieran sait où il veut aller pour ce qui est de la batterie, et je ne me sens pas frustré.
SOB : Sur Do You Wanna Talk, la basse prend une place très importante, pendant que les guitares électriques sont plus en retrait. C’est une manière de faire qui se retrouve très souvent dans vos titres : quel est votre point de vue sur les groupes qui n’accordent pas plus d’importance à la basse ?
CW : Ce sont tous des idiots, tous ! (rires) Je pense que c’est très important, mes groupes préférés ont toujours eu un dynamisme avec une bonne basse. [Joe : Mais ton groupe préféré n’est-il pas Rush ?] Ahah c’est vrai, mais je pense qu’en live comme sur nos disques la basse a une place majeure et elle trouve son répondant dans la foule.
SOB : Est-ce qu’il serait possible de nous donner les accords de Never Going Under ? Il y a quasiment tous les accords du dernier album sur internet sauf celle-ci bizarrement !
CW: Je crois que c’est un Si mineur non? Oui c’est ça, c’est l’accord principal. Donc Si mineur, La majeur. Ce sont des power chords, Sol majeur, Mi mineur. Et pour le refrain c’est Ré majeur, La majeur, Mi majeur, Sol majeur.
SOB : Sur les réseaux, tu as dit Kieran que tu aimais en tournée te réveiller dans une nouvelle ville chaque jour. Mais dites-nous, quel est le programme type pour une journée ? Heure du réveil, balances, temps libre, interviews par des français pénibles comme moi…
CW: C’est toujours très différent. Parfois on aime chiller, faire des exercices le matin… La priorité quand on tourne en tourbus, c’est trouvé un endroit pour se laver, aller aux toilettes : si un endroit comme celui-ci est trouvé avant que la salle n’ouvre, tu as gagné! (rires) Et après tu patientes, tu envoies des cartes postales, tu lis. On a tous besoin d’un peu de temps chacun de son côté car dans une tournée il y a tellement de moments tous ensemble.
SOB : Vous êtes déjà venus un paquet de fois chez nous. Si vous aviez un seul souvenir ou une anecdote à garder de la France, lequel serait-il ?
CW : Oh mon dieu le jour où j’ai failli mourir à Paris. (rires) Après notre premier concert ici, on était très alcoolisés. On a grimpé sur un échafaudage et on se baladait dessus. Je (Sam) me suis alors tapé la tête et je suis tombé totalement horizontalement et ce n’était que le premier concert de la tournée, donc le reste fut compliqué… J’en rigole aujourd’hui mais j’aurais pu mourir, j’aurais pu facilement mourir (rires). Oui c’est ça, c’était à L’International et on avait passé un super bon moment.
SOB : On a vraiment hâte de découvrir cette nouvelle setlist. Dans une interview, tu disais Colin que c’était un peu la prise de tête pour faire des choix. Et puis l’autre jour, vous avez demandé sur Instagram si Crying Shame devait être jouée sur la tournée. Que pensez-vous des concerts concept où les fans votent pour leurs titres préférés ? Avec toute votre discographie, vous arrivez à vous passer de bangers comme Wake Up Call et Be Somebody Good !
CW : On parle beaucoup de cela. On essaie de conserver les favorites des fans, les singles que nous avons. Nous ne sommes pas Bruce Springsteen, nous n’allons pas jouer pendant 3 heures (rires) car il y aurait des déçus. On veut être sûrs que les chansons qui sont joués le sont très bien, on veut que le set soit parfait.
SOB : Justement, quel est votre point de vue sur le temps idéal pour un concert en salle ? Mieux vaut il une heure mais intensive ou un set plus long mais avec plus de titres ?
CW : Une heure intense pour moi, et tu passeras un très bon moment. Si tu veux faire bien plus, ça serait trop long et moins intéressant comme un concert de Rush quoi. (rires)
SOB : Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais votre concert ce soir est un petit événement. En effet, c’est la première fois que vous faîtes un concert en headline un samedi soir en France ! Du coup, il va y avoir des fans d’un peu partout en France qui ne peuvent pas normalement venir en semaine. Ne trouvez-vous pas frustrant de ne passer que par Paris ?
CW : Oh vraiment ? On aimerait jouer dans bien plus de villes en France mais on ne prend pas toutes les décisions. En tout cas, on est toujours partant. On a fait pas mal de festivals un peu partout, c’était top. Sur cette tournée on fait 4 concerts en Allemagne, je suis sûr que l’on pourrait faire pareil en France. Mon cousin (Joe) vient de déménager à Lyon.
SOB : C’est drôle car j’habite à Lyon, et je suis justement venu exprès juste pour vous ce week-end.
CW : Oh merci beaucoup c’est trop gentil. Il va falloir que tu y retournes vite pour plus parler de nous et nous viendrons ! (rires)
SOB : Personnellement, je ne vous ai pas vu depuis… 2014 ! D’ailleurs, c’était votre premier festival en France. Attention question piège : souvenez-vous le nom de ce festival ?
CW : Il y avait un lac ! Disclosure et Jungle jouait aussi ; purée je ne me rappelle plus… Dis-moi ?
SOB : Les Eurockéennes de Belfort !
CW : Ooooooooh yeah ! Je me rappelle très bien de ce jour, on portait des t-shirts !
SOB : En parlant de festivals, peut-on espérer une date cet été en France ? Vous allez avoir une grosse tournée qui arrive : Australie, USA, UK…
CW : Je ne peux pas dire non, il faut dire qu’on est pile dans la période où on booke beaucoup de festivals. En tout cas, on aimerait beaucoup. Nous, on veut jouer partout, on veut retourner dans des endroits où ça s’est bien passé, on veut en découvrir d’autres, c’est dur d’être partout. En tout cas, quand une opportunité se présente, nous la saisissons.
SOB : Merci encore de nous avoir accordé de votre temps, on se voit ce soir !
CW : Merci à toi, à ce soir !
Notre review de leur dernier album par ici, notre report de leur Petit Bain par là.
No Comments