La Nuit de l’Erdre, un festival à taille humaine

23e édition d’un festival qui ne cesse de grandir tout en gardant son côté humain et chaleureux.

Sur le papier La Nuit de l’Erdre n’est pas le festival avec le nom le plus facile à prononcer ni le plus facile à placer sur une carte (c’est dans la périphérie de Nantes). Et pourtant sa programmation a tout d’un grand festival. Voici notre récit du 3e jour de ’édition de 2023.

La journée commence avec les frénétiques Ko Ko Mo qui ont notamment su se faire connaître avec la célèbre reprise de Last Night a D.J. Saved My Life. Aussitôt ce premier set fini c’est au tour de Groundation de prendre la relève avec un style très différent : reggae.

Le festival est composé de deux scènes principales situées l’une à côté de l’autre. Quand une des scènes joue, l’autre peut être transformée pour préparer la scénographie du concert suivant. Du rock, du reggae mais aussi du rap avec le 3e artiste du jour : Josman, un déferlement de basses et de punchlines d’après son public. Du côté de Sound of Brit c’est le moment idéal pour explorer les différents stands du festival. Et quel choc positif ! Les boissons et la nourriture sont tout à fait accessibles avec des plats n’excédant pas les 10€ et des pintes à un prix moyen de 7€. Le tout servi par des bénévoles plein d’entrain !

Mais revenons à la musique avec le concert de La Femme. Groupe véritablement incontournable des festivals français tellement il nous semble les voir partout chaque année. Pourtant, encore une fois nous sommes un peu déçus avec une performance pleine d’envie mais globalement moyenne avec de nombreuses fausses notes. Le public ne semble pas vraiment conquis si ce n’est sur les 3 dernières.

Heureusement, Juliette Armanet prend le relai, débordante d’énergie et de postures iconiques (parfois too much). Bien accompagnée par un groupe de qualité et un set bien plus rock que ses performances studios. Mention spéciale au titre Le Dernier Jour du Disco.

Les couleurs de la France sont ensuite portées au plus haut avec les Versaillais de Phœnix. Un instant inquiet par l’absence de l’emblématique batteur Thomas Hedlund. Remplacé par “un cousin italien” qui fera bien plus que dépanner ! Une performance hallucinante pour un musicien dont on ne connaît même pas le nom… Phœnix éblouira la soirée par son intensité, sa mise en scène et ses nombreux tubes. Dur d’isoler un morceau tellement ils sont nombreux à bien rendre sur scène (Entertainement, Rome, Funky Square Dance,…). Un groupe à voir au moins une fois dans sa vie !

Mais rentrons au cœur du sujet Britannique avec le groupe phare de notre soirée : Foals. Pour leur première participation à La Nuit de l’Erdre, il leur incombe la tâche pas évidente de succéder à Phoenix. Ça se ressent dès les premières chansons, le public ne semble pas connaître le groupe et cherche son second souffle après le précédent concert. Le démarrage se fait donc en douceur avec 3 titres (Wake Me Up, 2001, (summer sky)) du dernier album : Life Is Yours (2022). Peu à peu, le groupe rentre dans son concert et devient plus incisif, notamment avec In Degrees (par pitié, il nous faut une version live du morceau à réécouter sur les plateformes). Comme sur les précédentes dates de la tournée, on a toujours du mal à comprendre l’envie de Yannis de faire asseoir la foule sur Spanish Sahara, le moment est long et l’”explosion finale” pas si explosive… Mais ça a le mérite de réveiller le public. Jack se démène à plusieurs reprises montant sur sa batterie pour lancer de nombreux clapping. Alors non, l’ambiance n’est pas aussi électrique qu’à un concert en salle mais c’est également ça les festivals : convaincre une foule attentiste ou perplexe et peut être réussir à agrandir sa base de fans. Le final du concert est comme souvent une véritable boule d’énergie et d’intensité avec les enchaînements de The Runner, Black Bull, Inhaler, Mountain at My Gates, What Went Down et Two Step, Twice. Les premiers pogos de la soirée sont enfin déclenchés ! Malgré une voix légèrement usée, Yannis donne tout. Le groupe semble ravi de cette première en région nantaise. Nous aussi et il nous tarde de les revoir !

Dirtyphonics clôture la soirée avec un show très/(trop?) intense. Ce qui est certain c’est qu’après une telle journée tout le monde a pu se défouler. Il nous tarde déjà de voir la programmation 2024 de La Nuit de l’Erdre ! Avec de belles surprises britanniques ?

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