24 Juil Blur – The Ballad Of Darren
The Ballad Of Darren est le neuvième album studio du groupe anglais. D’après le groupe lui-même, c’est aussi leur premier véritable album depuis 13, leur album sorti en 1999.
Voilà huit ans que Blur n’avait pas sorti d’album. C’est donc peu dire si The Ballad Of Darren était attendu. Et le moins que l’on puisse dire c’est que la communication autour du petit dernier était un sans faute. Ils ont d’abord commencé par une tournée de concerts dont les setlists reprenaient autant de classiques (Song 2, Girls & Boys) que de chansons plus rares (Villa Rosie…) et de titres du futur album. Au sujet de ces concerts, la presse était unanime. Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu Blur à ce niveau. Le groupe lui-même avait l’air de vraiment s’amuser sur scène et d’être heureux de se retrouver. Les interviews aussi étaient de bonne facture. Rien de sensationnel mais beaucoup d’élégance et de bienveillance envers leurs confrères y compris ceux qui ont été leurs rivaux autrefois. Et puis il y a eu les deux singles aussi : The Narcissist et St Charles’s Square. Deux titres assez différents l’un de l’autre pour nous donner envie d’écouter le reste.
Mais alors, l’album est-il à la hauteur de nos attentes ?
Dès les premiers mots de l’album, la thématique majeure de celui-ci est évoquée. « I just looked into my life And all I saw was that you’re not coming back« . En effet, Damon Albarn a récemment vécu une rupture douloureuse et il en parle dans différentes chansons comme Barbaric (« I have lost the feeling that I thought I’d never loose » ) ou Russian Strings (« Where are you now ? Are you coming back to us ? Are you online ? Are you contactable again ? » ). En ce sens, The Ballad Of Darren est probablement l’album le plus personnel et le plus vulnérable de Blur. On ressent sur ce disque un certain assagissement de leur part ainsi que beaucoup d’introspection et de prise de responsabilité. Mais paradoxalement, la chanson la plus honnête et responsable de l’album est peut-être celle qui nous rappelle le plus le Blur du début. Eh oui, il s’agit de St Charles Square, le deuxième single de The Ballad Of Darren. Les paroles de ce titre sont assez graves et tristes (« Don’t leave me here baby don’t leave me completely Cause I might not get back to myself at all » ) mais si l’on se concentre juste sur le son, c’est tout l’inverse. Dès les premières secondes, on entend un riff de guitare avec beaucoup de distorsion, des rires, un « Oi ! » de la part de Damon (Oui, comme sur Parklife). Viennent s’ajouter ensuite une ligne de basse et un pattern de batterie qui font que la chanson passe de bon moment à apothéose tout simplement. À l’écoute de St Charles Square, nous n’entendons pas un groupe qui se retrouve parce qu’il est forcé de le faire mais une bande d’amis qui s’amusent. Leur plaisir est communicatif. Et l’on se dit que dans ce titre il y a finalement tout ce que l’on aime chez Blur. Dommage qu’ils ne l’aient pas sorti en premier single.
Globalement, il n’y a aucune mauvaise chanson sur cet album. Elles apportent toutes quelque chose à l’univers de The Ballad Of Darren. Certain titres sont tellement bons qu’ils mériteraient déjà de figurer parmi les classiques de Blur. On pense à l’épique The Heights, à l’entraînante Barbaric, à la sublime Avalon ou à l’excellente introduction d’album qu’est The Ballad. Mais de manière générale, l’album est extrêmement calme et certains titres sont assez oubliables, ce qui fait que l’on peut facilement s’ennuyer. C’est en playlist, au milieu d’autres chansons, que l’on remarque le mieux la qualité du travail. En album, c’est un peu lourd à digérer. Bien sûr, la grande heure de la britpop est loin et on ne s’attendait pas à un deuxième Song 2. Mais si l’on enlève l’insouciance et la légèreté qui faisaient l’identité de Blur à l’époque, on en vient à se demander quelle est la différence entre cet album de Blur et les albums solo de Damon Albarn hormis les gens qui y participent ? Parce que dans les deux cas, nous avons des albums très réussis. Tellement réussis que l’on a donné la note de 9/10 au dernier projet solo du Londonien. Mais des projets qui ne se différencient pas ou peu et finissent par perdre leur identité propre.
Finalement, c’est peut-être la pochette de l’album qui résume le mieux The Ballad Of Darren. Une très belle photo de Martin Parr qui représente un homme dans une piscine sous un ciel gris. On pourrait interpréter cette pochette comme une incitation à profiter de la vie même dans les temps difficiles. Ou comme une version sérieuse et sombre de la pochette de The Great Escape. Dans les deux cas, cela définirait parfaitement The Ballad Of Darren qui est un bon album de Blur mais qui manque trop souvent de cette énergie et insouciance que le groupe pouvait avoir sur ses premiers albums. Dommage. Mais cela ne nous empêchera pas de réécouter cet album et d’aller les voir en concert dès leurs prochains passages en France…
Tracklist
The Ballad
St. Charles Square
Barbaric
Russian Strings
The Everglades (For Leonard)
The Narcissist
Goodbye Albert
Far Away Island
Avalon
The Heights
La note de la rédactrice : 6,5/10
Ses morceaux favoris : St Charles Square, The Narcissist, Barbaric, The Ballad
Les autres notes :
Adélaïde : 9/10. Des compositions sublimes dans un écrin serti par James Ford, Blur en très grande forme.
Fabien : 8/10. Du miel pour les oreilles.
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