Damon Albarn – The Nearer The Foutain, More Pure The Stream Flows

Naviguant entre ses multiples projets, l’artiste prolifique nous livre un second album solo, sept ans après Everyday Robots. Véritable voyage dans un espace parallèle et à part entière du reste de sa carrière, Albarn se serait-il trouvé un moment de répit?

L’album s’ouvre sur un son cristallin, comme un cours d’eau. Ce motif sera le fil conducteur de l’opus, composé lors du séjour de l’artiste en Islande ; séjour qui l’a profondément marqué. Le voyage débute avec le titre éponyme The Nearer The Foutain, More Pure The Stream Flows, son planant et mélancolique magnifiquement accompagné de chœurs féminins. La guitare acoustique couplée au clavier nous donne ce sentiment de limpidité, d’eau tranquille. On comprend dès l’ouverture le thème central : le deuil et l’absence (« You have gone/ The dark journey that leaves no returning/ It’s fruitless for me to mourn you« ). Ce second effort de l’artiste est en effet dédié non seulement à son séjour islandais, mais aussi et surtout à la perte de son ami et collaborateur, le percussionniste Tony Allen.

S’ensuit le touchant The Cormorant, portée par le bruit de la mer et une voix plus fragile, plus cassée, porteuse d’une émotion forte transmise jusqu’à nous. Royal Morning Blue nous livre juste après une puissante montée de clavier et de chœurs, sur un air plus catchy qui détonne de ce que nous avons entendu jusqu’alors.

L’instrumentale Combustion s’impose ensuite par son mélange étonnant (mais très agréable) de synthés, de guitares électriques saturées et de saxophone. Viennent ensuite l’émouvant Daft Wader et le profondément nostalgique Darkness To Light, marquée par une voix plus aiguë et un clavier proche des sons d’un vieil accordéon.

Le second interlude instrumental, Esja, survient comme un apaisement mystérieux, bercé par le bruit des vagues. Le jazzy The Tower Of Montevideo, accompagné par le retour sur l’album du saxophone de Mike Smith et suivi du planant Giraffe Trumpet Sea, nous prouvent une nouvelle fois que Damon Albarn est capable de s’illustrer dans des genres multiples, tout en formant un ensemble cohérent. Polaris, elle, sonne le retour du son de l’eau et des airs de jazz, comme un cycle qui se répète.

L’album se conclut sur la magnifique Particles, ode apaisé à l’espoir et au renouveau (« I have cried for your darling are coming back to me/ For the particles are joyous as they alight on your skin »).

C’est au final tout ce qu’est The Nearer The Foutain, More Pure The Stream Flows : une œuvre contemplative, un voyage initiatique et intérieur à travers le deuil, l’Islande et la résilience. La pochette sobre et épurée est à l’image de ce onze titres tranquille, comme une thérapie pour le chanteur pour surmonter le confinement et la perte. Il a ainsi déclaré à propos de son processus créatif : « To be honest, I don’t think I even realised that’s where I was heading until I finished the album. For the longest time, it was just the thing that gave me a reason to get out of bed. But yes, when I looked at what we’d made, and realised what a hopeful record it is, I thought, ‘Well, perhaps that was just I needed to hear.’ » Albarn semble avoir trouvé son équilibre, et ça fait du bien.

TRACKLIST

The Nearer The Foutain, More Pure The Stream Flows

The Cormorant

Royal Morning Blue

Combustion

Daft Wader

Darkness To Light

Esja

The Tower Of Montevideo

Giraffe Trumpet Sea

Polaris

Particles

LA NOTE DU REDACTEUR : 9/10

Ses morceaux favoris : The Nearer The Foutain, More Pure The Stream Flows , The Cormorant, Particles

Les autres notes :
Fabien : 6,5/10. Comme quoi, personne n’est parfait…

Augustin : 4.5/10. Un album poétique mais totalement perché.

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