Soirée post-punk d’avant garde au Supersonic

Par un vendredi pluvieux d’automne, une soirée aux forts accents anglo-saxons.

Cette année encore le Pitchfork Music Festival avait investi de nombreux lieux de la capitale à l’occasion de sa douzième édition qui se tenait entre le 6 et le 12 novembre. Avec pas moins de 70 artistes programmés dans six salles différentes du quartier de Bastille, les fans de musique devaient faire des choix.

C’est la soirée au Supersonic que nous avons tout naturellement décidé d’investir. S’y produisaient les Irlandais de Gurriers, les Américaines de Cum Girl 8 et les Londoniens de Fat Dog.

C’est Gurriers, donc, qui ouvrait cette soirée de vendredi dans le mythique club de la rue Biscornet, très vite bondé à l’approche du début des concerts. Les cinq Irlandais montent sur scène et mettent rapidement dans leur poche le public du Supersonic venu en masse découvrir ce nouvel émergent post-punk de Dublin (eh oui, encore!). Leur prestation d’une quarantaine de minutes toute en énergie débordante emballe tout de suite le public qui se lance d’emblée dans quelques pogos. On remarque d’ailleurs, quelques Irlandais vêtus de maillots de rugby sûrement venus soutenir leurs compatriotes. Le concert est prometteur et on ne s’étonne pas qu’ils aient assuré la première partie des indétronables Slowdive lors de leur tournée au Royaume-Uni tout juste achevée.

21h10, les quatre Américaines ultra-lookées de Cum Girl 8 remplacent les Irlandais sur scène. Le changement de décor est radical et si le public est toujours plus nombreux et enthousiaste, on se lasse rapidement de ce set qu’on trouve musicalement peu ambitieux.

Enfin le clou du spectacle arrive sur scène pour clôturer cette première soirée d’avant-garde au Supersonic. Pour planter le décor, Fat Dog c’est avant tout un phénomène venu du sud de Londres. Plébiscités par leurs pairs (ils ont notamment joué en première partie de Viagra Boys, Shame ou bien encore Yard Act), ils traînent derrière eux la réputation de livrer des prestations lives sans aucune comparaison. Et si on ne connaît d’eux que leur single de sept minutes King of the Slugs (produit par James Ford, s’il-vous-plaît) ils réussiront à nous convertir instantanément. Fat Dog (qui porte bien son nom avec son batteur affublé d’un masque de canidé) assure le show sans nous laisser le temps de reprendre nos esprits avec un set à mi-chemin entre une rave et une émeute (on verra notamment le claviériste se jeter dans le public pour pogoter avec lui). Si les températures extérieures baissent en cette soirée de novembre, c’est tout l’inverse qui se passe à l’intérieur tant ce concert est survolté et ne nous laisse pas une minute de répit. On en ressort essoufflé, impressionné et recouvert d’un savant mélange de bière et de transpiration.

Amateurs de post-punk d’outre-Manche, il ne fait pas de doute qu’il faut suivre avec assiduité ce qui se trame du côté de Gurriers et de Fat Dog, vos nouveaux chouchous pour des soirées qui ont du chien.

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