Le Hardcore UK rayonne à Lyon

19 novembre 2023, la tournée Hardcore de l’année était de passage en terre lyonnaise. Au programme, nos britanniques de Guilt Trip, Sylosis et Malevolence sur le même plateau. Ouch!

Tout comme en mai dernier, nous voilà de retour à Lyon un dimanche soir pour une nouvelle soirée organisée par Sounds Like Hell. Ce soir, ce n’est pas au Ninkasi Kao de Gerland mais à La Rayonne, salle flambant neuve fraichement ouverte du côté de Villeurbanne. Elle succède au CCO, lieu incontournable des plateaux Metal lyonnais ayant accueilli des groupes tels qu’Architects, Bury Tomorrow ou encore Viscera.

La Rayonne n’a clairement rien à envier à sa grande sœur. Le design de la salle est superbe, la scène est très large et la fosse peu profonde. Le son est très bon excepté proche de la scène où les amplis camouflent le son des façades. Mis à part ce détail, on a déjà la certitude que cette salle nous offrira de très belles dates (Tesseract est d’ailleurs déjà dans le calendrier).

Ce soir, ce n’est pas du Metal progressif. C’est même tout le contraire. Un plateau incontournable pour tous les fans de Hardcore Modern. Deux groupes émergents, un groupe expérimenté de 20 ans de carrières et un headliner étoile montante du style, BREF, de quoi se régaler pendant 4h.

Guilt Trip, la relève est assurée.

Le jeune groupe mancunien ouvre la soirée avec leur style incisif et précis. Un début de concert un peu poussif, doublé d’un son pas très bien réglé, qui n’aura fait que s’améliorer par la suite. Malgré tout, il n’aura fallu que 30 secondes pour que le pit s’ouvre et laisse place aux moshers. Le 3ème titre, Sweet Dreams, sorti récemment sur leur album Severance a bien lancé la machine. Les breaks sont efficaces et en pleine rupture avec la musique ce qui plait particulièrement au public de la salle qui se remplit petit à petit.

Le style des musiciens est à l’anglaise, très statique ! Le chanteur quant à lui comble bien la scène et motive les foules. Le groupe est indéniablement heureux d’être ici, en témoigne les nombreux remerciements auxquels nous auront droit durant le concert. On notera également la présence d’une musicienne à la basse. Ce sera malheureusement la seule de la soirée.

Nous avons donc eu droit à un jeune groupe percutant, un peu amateur mais très solide. Guilt Trip ont pleinement justifié leur place sur cette tournée. Mention spéciale pour leurs mosh part particulièrement bien exécutées, qui nous auront laissé une très bonne impression à la fin du show. Groupe à suivre.

Justice for the Damned, e.f.f.i.c.a.c.i.t.é

Un ovni. Tout droit venu d’Australie, le seul groupe du soir non-britannique nous aura tout de même bluffé. La montée d’un cran par rapport à Guilt Trip aura été instantanée. Des basses omniprésentes, des subs particulièrement lourds annonçant des breaks du même calibre. Le pit aura atteint son pic d’animation sur JFTD, et c’est amplement mérité. Léger reproche sur la linéarité du chant. Le chanteur est indéniablement très bon, mais n’a pas un spectre de scream très large. Ses pré-breaks sans micro nous auront tout de même régalé !

Sylosis, technique et original.

Entre Trash Metal et Metalcore, il y a un énorme fossé. Sylosis l’a parfaitement compensé. Groupe originaire de Reading et riche de 6 albums studios, bon nombre de fans étaient clairement là pour eux ce soir. Leur style est radicalement différent de celui des groupes qui partagent l’affiche. Mais c’est si bien exécuté que l’on prend avec plaisir.

Le son est bien différent et largement plus fort que sur Guilt Trip et JFTD. Les guitares prennent une toute autre importance, et le rythme s’est bien accéléré. Le niveau global des musiciens est excellent, mais il y en a un qui sort particulièrement du lot. Bien connu de notre rédaction, c’est évidemment le chanteur/guitariste Josh Middleton qui a officié pendant 7 ans en tant que guitariste d’Architects à la suite du décès de Tom Searle en 2016. Le virtuose de la guitare s’avère être également un chanteur de grand talent. La complexité des morceaux est impressionnante, mais la faculté qu’il a de chanter en jouant défie toute concurrence. Une véritable performance.

En bref, les Anglais auront brillé et nous auront admirablement impressionné. Nous pensions uniquement secouer la nuque, finalement nous aurons pris une sacrée leçon de musique grâce à Sylosis.

Malev(i)olence.

Fini le Trash Metalcore, nous revenons à un style plus terre-à-terre. Les ambassadeurs britanniques du Hardcore actuel sont légitimement tête d’affiche de cette belle soirée. Ancienne référence du Hardcore Beatdown, la musique de Malevolence est connue pour proposer des breakdowns acérés. On aurait pu se méfier de la violence du public sur les mosh part, mais il n’en est rien. Le pit ouvert en quelques secondes sera très bienveillant de A à Z. Ouf!

Le style a effectivement bien évolué. Leur dernier album Malicious Intent sorti en 2022 en témoigne, le côté Hardcore est évidemment toujours présent, notamment sur les breaks, mais une mélodie Metalcore s’est invitée dans la musique du groupe. Ce n’est pas déplaisant, loin de là. Leur montée en popularité est clairement liée à cette évolution.

Ils nous offrent le concert le plus « carré » de la soirée. Pas une note à côté, leur musique est simple mais très efficace et l’engouement de la foule s’en ressent. Ne laissons pas croire que le concert n’est pas animé, la mosh part de Self Supremacy a remis les pendules à l’heure. Côté jeu de lumière, il n’y a pas photo. Le quintette a de loin la meilleure scénographie. L’immense fond de scène fait également son petit effet ! Et enfin côté son, légèrement trop fort et la distorsion un peu trop présente pique un peu, mais il reste très correct sans être particulièrement bon.

Nous avons donc une fois de plus passé une excellente soirée remplie de riffs, breakdowns et autres blast beats grâce à ce fantastique plateau proposé par Sounds Like Hell. Les quatre groupes nous auront régalé, l’efficacité du Hardcore en concert n’est définitivement plus à prouver !

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