30 Nov Hozier enchante le Zénith de Paris
Hozier était de retour à Paris ce mercredi 29 novembre à l’occasion de sa tournée Unreal Unearth. Après avoir présenté ses nouveaux titres à l’Alhambra au mois d’avril, puis à l’Olympia en juillet, c’est au Zénith de Paris qu’il donnait cette fois-ci rendez-vous à ses fans.
Ayant eu le plaisir d’applaudir Hozier dans des salles plus petites cette année, c’est légèrement frustrée qu’on se dirige vers le Zénith de Paris ce soir de novembre. L’ambiance sera-t-elle aussi magique que dans les cadres plus intimistes de l’Alhambra et de l’Olympia ? Pas la peine de faire durer le suspens. La réponse est oui. Car même dans une salle de plus de 6 000 personnes, qui peut sembler parfois assez impersonnelle, l’interprète de Take Me To Church réussi à fédérer la foule grâce à son groupe et à sa musique, mais aussi grâce à une scénographie très réussie. Mais commençons par le commencement.
The Last Dinner Party, une première partie de choix
Sur cette tournée, la première partie est assurée par The Last Dinner Party. Un groupe que l’on avait hâte de voir tant il fait parler, surtout outre-Manche. Et immédiatement, on comprend pourquoi. Les Londoniennes sont terriblement efficaces en live. Leur bonne humeur est communicative et elles remportent aussitôt l’adhésion du public. Lorsqu’elles entonnent leur dernier morceau, Nothing Matters, on regrette qu’il soit déjà l’heure pour elles de quitter la scène. Heureusement, elles seront de retour chez nous au mois de février (et en tête d’affiche cette fois-ci !) pour présenter leur premier album Prelude to Ecstasy. Ne les ratez surtout pas !
Un moment hors du temps
Lorsque les lumières se rallument, l’ambiance reste joyeuse. Le public se met à chanter lorsqu’une chanson de Noah Kahan retentit – et pour cause il vient de sortir Northern Attitude, titre en duo avec Hozier -, et acclame régulièrement les techniciens dès qu’ils s’approchent du micro au centre de la scène. Quand la salle est soudain replongée dans la pénombre, des cris de joie fusent de part et d’autre de la fosse, tandis que les gradins tapent du pied pour accueillir Hozier et ses musiciens. Ces derniers restent dans la pénombre alors que l’Irlandais entonne De Selby (Part 1) sous un ciel étoilé, pour apparaître dans une explosion de lumière et de musique pour De Selby (Part 2), alors que l’écran géant derrière eux diffuse le clip de la chanson. Cet écran, tout comme les deux autres situés de chaque côté de la scène, est d’ailleurs un vrai plus dans une salle comme le Zénith. En plus de permettre à tous de bien voir les artistes sur scène, il transforme visuellement la scène, donnant parfois l’impression que le groupe joue dans les entrailles de la terre.
Avant d’entamer la très bluesy Jackie & Wilson, Hozier salue la foule sous un tonnerre d’applaudissements. Il discute d’ailleurs à plusieurs reprises avec le public, lorsqu’il introduit avec un certain humour ses chansons – « It’s time to lift our spirits up with a song about an animal that’s been hit by a car » déclare-t-il avant d’entonner Abstract (Psychopomp) -, ou lorsqu’il rend hommage à Mavis Staples et à son engagement pour les droits civiques aux États-Unis avant d’interpréter le génial Nina Cried Power en duo avec Melissa McMillan. Il se prête même au jeu d’aider un fan à choisir son prochain tatouage, et invite le public à participer en criant d’abord le nom d’un animal – c’est le cochon qui l’emporte -, puis en choisissant une action. Dans le brouhaha général, il prend finalement la décision seul : ce sera un cochon sur un skateboard en train de remplir sa fiche d’imposition. Voilà un tatouage qu’on aimerait voir ! Mais pris de remords, Hozier rajoute aussitôt, « Please don’t do that » au fan en question. Un peu plus tard, il lui proposera une autre idée, moins saugrenue : « Sha la la » , en référence à Unknown / Nth.
En live, les titres de Hozier prennent vraiment une toute autre dimension. On regrette simplement que sa voix, ce soir, ne soit pas mieux mise en avant, parfois noyée au milieu des autres instruments. Toujours est il que, tout au long de la soirée, on ressent une réelle communion entre les musiciens sur scène et le public. Celui-ci donne de la voix sur de nombreux titres comme From Eden et même la plus récente Francesca. Quand Hozier chante seul sur scène Cherry Wine dans un halo de lumière rouge, une lune rousse sur l’écran géant derrière lui, la salle reprend les paroles en choeur, mais en faisant toujours comme attention à ne pas chanter plus fort que l’interprète principal. Mais le phénomène s’inverse évidemment pour Take Me To Church, LE tube qui a fait connaître Hozier dans le monde entier. Il est toujours assez incroyable d’entendre une salle entière chanter à l’unisson, et cela est d’autant plus impressionnant dans ce Zénith plein à craquer. Idem pour Work Song qui vient clore ce concert en beauté.
Que dire de plus, sinon qu’Hozier nous a offert une nouvelle fois une soirée d’exception. Si, il nous reste à saluer son choix d’introduire à plusieurs reprises les membres de son groupe – notamment durant Almost (Sweet Music) qui permet à chaque musicien d’avoir son moment sous les projecteurs -, mais aussi toutes les personnes qui participent à sa tournée, du tour manager, aux ingénieurs du son et des lumières, mais aussi sa première partie, The Last Dinner Party. Lorsqu’il quitte enfin la scène, l’addition d’un écran géant lui permet d’ailleurs de les remercier, un à un, en faisant défiler leurs noms comme le générique d’un film. Alors à eux tous, vraiment, un grand merci. Et vivement la prochaine date à Paris.
Setlist :
De Selby (Part 1)
De Selby (Part 2)
Jackie & Wilson
From Eden
Francesca
To Be Alone
Dinner & Diatribes
Movement
Cherry Wine
I, Carrion (Icarian)
Like Real People Do
Abstract (Psychopomp)
Would That I
Damage Gets Done
Almost (Sweet Music)
Eat Your Young
First Light
Take Me to Church
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Nina Cried Power
Unknown/Nth
Work Song
Photo prise lors du concert de Hozier à l’Olympia en septembre 2019.
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