08 Déc Dream Nails prouve que le punk est bien vivant et queer à l’International
Il y a des soirées qui font du bien. Des soirées où l’on sait à l’avance qu’on va passer un bon moment, mais on reste surpris d’à quel point on s’y sent bien. C’était le cas le 24 novembre à l’International où jouait en tête d’affiche le groupe punk féministe et queer Dream Nails.
Aqua Tofana et Cheap Teen
Comme toujours, plusieurs groupes se partagent la scène de l’International. Le premier ce soir là est Aqua Tofana. Un trio post-punk féministe qu’on découvre avec ce set. La soirée commence sur les chapeaux de roues. Aqua Tofana est plein d’énergie avec des textes très direct, comme sur le merveilleux morceau Va mourir. Il donne d’ailleurs son titre à leur premier EP qui vient de sortir et qu’on vous recommande chaudement.
Le trio est ensuite relayé par Cheap Teen. Même si on est déçu que la soirée n’ait pas une lineup sans homme, on est ravi de retrouver ce groupe. Cheap Teen c’est le garage rock dans son essence même. C’est puissant, c’est communicatif, c’est plein d’effets, ça nous fait vibrer. On est toujours heureuxse de retrouver ce groupe sur scène et après leur set on est bien prêt·e pour Dream Nails.
Dream Nails : un groupe proche de son public
Les voilà qui arrivent sur scène et iels se donnent à fond dès le début. Ces quatre personnes sont là pour une seul raison : se connecter les un·e·s aux autres par la musique. Le groupe va être très dans le partage tout au long de la soirée. Ishmael au chant nous explique par exemple qu’iels n’ont pas pu faire leurs balances car iels ont été coincé·e·s dans l’Eurotunnel. Iel nous informe aussi qu’iel est à moitié assis·e sur un tabouret parce qu’iel s’est blessé·e au pied. Tout cela n’ont pas l’air d’être des contraintes, car dès les premières notes iels nous transmettent leur énergie. On rentre totalement dans leur univers. La guitariste Anya Pearson, prend ensuite le temps de nous raconter une histoire sur leur journée à Paris. Lucy Katz, quant à elle, saisit un moment entre deux chansons pour souhaiter un joyeux anniversaire à une membre du public. Et surtout, Ishmael Kirby nous explique les histoires derrière ses chansons, comme le fait que She’s Cutting My Hair est née d’un crush qu’une membre a eu sur sa coiffeuse.
On sent que le groupe voit le live comme un moment de partage. A plusieurs reprises il demande la participation du public. Kirby explique que si iel n’était pas blessé·e, iel serait dans le moshpit avec nous sur Ballpit et nous fait chanter avec ellui « I need… I want » repris en choeur par toute la salle. L’ambiance est électrique sur ce morceau.
Un punk libérateur
Dream Nails enchaine les titres de leur deuxième album Doom Loop. On avait bien apprécié ce disque, mais c’est en live qu’on comprend tout le potentiel de cet album. Dream Nails est avant tout un groupe de live. Le quatuor réussit à créer un safe space résolument punk dans lequel on peut s’exprimer et vivre la musique comme bon nous semble. C’est rafraichissant et empouvoirant de se défouler dans un pogo bienveillant. Et aussi de pouvoir rester à l’écart sans être importuné·e.
On aimerait que la soirée dure des heures, mais malheureusement il est déjà l’heure du rappel. Avant de se quitter sur le dynamique Femme Boi, Dream Nails joue Time Ain’t No Healer et on a envie de pleurer tellement cette chanson est touchante. Le registre du groupe est si large et il est bon sur chaque point, c’est impressionnant.
On quitte l’International en étant comme sur un nuage. Oui le punk est inclusif, queer, anti-raciste, et féministe, merci Dream Nails de nous le rappeler.
Toutes les photos de la soirée sont à retrouver ici.
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