While She Sleeps – Self Hell

Date de sortie : 29 mars 2024. L’étoile montante du Metalcore britannique sort son nouvel album, Self Hell. Voyons si ce 6ème opus les fait définitivement basculer dans une autre dimension.

While She Sleeps est devenu un groupe incontournable de la scène Metalcore. Avec de nombreuses apparitions sur le sol français ces dernières années, ils sont également devenus des habitués de notre rédaction. Leur notoriété ne cesse de grandir, en témoigne le concert complet qu’ils ont donné à l’Alexandra Palace, salle mythique londonienne de 10 000 places. Avec cette notoriété grandissante, l’attente est d’autant plus importante. On décortique ce nouvel album pour voir s’il est à la hauteur.

Première écoute – Un album hétérogène qui cache quelques pépites

Le morceau d’introduction ainsi que les deux premiers titres que l’on découvre donc seulement à l’écoute de cet album disruptent avec leur style habituellement si reconnaissable. L’entrée en matière est vraiment ultra efficace, les morceaux sont assez sombres et s’inscrivent dans les plus agressifs de leur discographie. Ce qui n’est clairement pas pour nous déplaire. L’album commence donc fort. Très fort. L’enchainement avec Self Hell, le premier single dévoilé se fait très bien et assure donc un très bon début d’album.

La suite est un peu plus en dents de scie. Quelques morceaux assez lents et progressifs, là où d’autres sont plus rapides et punchy. Bien que l’idée d’alternance est plutôt bonne pour aérer un peu l’album, l’exécution n’est pas particulièrement réussie. Disons qu’il manque de liant entre les morceaux. Des transitions instrumentales se glissent au milieu des autres, mais n’apportent pas vraiment de cohérence. L’équilibre de l’album fait penser à celui sorti l’année dernière par Bury Tomorrow, The Senventh Suns, où nous avions eu le sentiment d’avoir quelques très bons titres puis d’autres assez inintéressants. On tend néanmoins l’oreille sur quelques passages mélodiques que le groupe sait si bien faire. Bref, après la première écoute on est un peu partagé. Une écoute plus attentive s’impose !

Track by track – Des tubes et des flops

1. Peace of Mind. Une digne introduction qui annonce déjà une ambiance folle au début des futurs concerts du groupe. Un très bon morceau qui fait bien monter la mayonnaise. Seul bémol, l’introduction ne s’enchaîne pas vraiment avec le titre suivant. C’est dommage.

2. Leave Me Alone. Premier morceau, première claque. C’est assez inattendu d’avoir une musique aussi sombre d’entrée de la part des Britanniques. « Leave Me The Fuck Alone » rentre instantanément en tête et gardera notre attention tout du long. While She Sleeps a donc une réelle volonté de commencer fort, en espérant que le soufflé ne retombe pas…

3. Rainbows… et il n’est pas retombé. Dans la même veine que Leave me Alone, avec des riffs agressifs et une double pédale bien utilisée, ce titre est de très bonne facture. Le chant clair qui avait fait défaut sur le premier morceau revient sur celui-ci ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le breakdown de Rainbows est très incisif, les fans du style se régaleront.

4. Self Hell. « Let’s praise the love inside of us » retentit et on reconnait bien évidemment le titre éponyme de cet album dévoilé en septembre dernier pour promouvoir leur tournée passée par Le Bataclan de Paris. Le titre est un véritable tube. Un refrain catchy qui rentre en tête au bout d’une écoute, un riff accrocheur, franchement rien à jeter. Ce morceau est beaucoup plus dans l’esprit global de ce à quoi nous a habitué While She Sleeps.

While She Sleeps - SELF HELL

5. Wildfire. On baisse d’un cran en termes d’intensité. La guitare qui était très rythmique sur ce début d’album passe sur des accords liés finalement pas très intéressants. Une belle envolée sur la fin du morceau et un solo sympa sans être mirobolant. Pas un titre indispensable.

6. No Feeling Is Final (feat. Aether). Un morceau instrumental transitoire nous faisant bien voyager. Une longue intro assez lancinante qui instaure une ambiance assez particulière. A ce niveau de l’album nous n’avons pas particulièrement besoin de respirer, mais le morceau a le mérite d’amener doucement la suite.

7. Dopesick (feat. Fin Power). Retour de la guitare, du chant et de la batterie. Un morceau typique de WSS avec une petite signature de BMTH dans les riffs. Quelques notes de piano sur les couplets pour amener une touche d’émotions supplémentaire sur un morceau déjà bien mélodique. La place de la guitare est très intéressante et même s’il tarde à décoller, le résultat est satisfaisant. Un break sur cette fin de morceau nous aurait quand même bien fait plaisir.

8. Down (feat. Alex Taylor de Malevolence). Deuxième morceau dévoilé en single, le simple nom d’Alex Taylor en featuring annonçait la couleur, ça risque de taper. Les couplets sont bien rythmiques, les refrains plus mélodiques, bref un schéma classique qui n’a plus à démontrer son efficacité. Nous aurons cette fois droit à un breakdown qui termine parfaitement le morceau sans laisser place à la poésie.

9. To The Flowers. While She Sleeps qui fait du While She Sleeps. Ils appliquent parfaitement les codes qu’ils maîtrisent. Morceau assez lent, ce qui n’est pas plus mal après l’averse que l’on a pris avant. La caisse claire reconnaissable entre mille, la guitare lead qui nous gratifie de ses solos bien connus ainsi que le chant de Loz Taylor, tout est réuni pour que les fans s’y retrouvent ! Un clip a été sorti pour ce morceau, ainsi qu’un playthrough à la guitare très bien réalisé.

While She Sleeps - To The Flowers

10. Out of the Blue. Second morceau de transition instrumentale après No Feeling Is Final. Une longue intro électronique mêlée à quelques claviers et un peu de batterie. Le titre s’achève avec tous les instruments tout en gardant un côté électronique/boîte à rythmes. Pas ultra bien exécuté. Un morceau dispensable.

11. Enemy Mentality. Le retour de la caisse claire avec ce son si particulier ! Le morceau est assez agréable sans être incroyable. Mais il nous gratifie une nouvelle fois d’une fin assez explosive, malheureusement pas assez longue.

12. Radical Hatred Radical Love. Et nous sommes déjà à la fin de cet opus… qui se déguste finalement assez rapidement malgré ses 12 titres. La guitare acoustique et quelques violons s’invitent sur ce final pour nous offrir une agréable balade. Une fin classique pour un album de Metalcore alternant bien entre passages assez punchy et passages plus mélodiques.

Les Sheffieldiens nous offrent donc un bon album, un peu décousu, mais qui plaira indéniablement aux fans. Certains morceaux sortent vraiment du lot et c’est peut-être ce qui fait la plus grande force de cette galette. While She Sleeps ont dorénavant une discographie bien fournie et pourront assurément inclure les meilleurs morceaux de cet album dans chacun de leur concert.

TRACKLIST :

Peace of Mind
Leave Me Alone
Rainbows
Self Hell
Wildfire
No Feeling Is Final (feat. Aether)
Dopesick (feat. Fin Power de Stones)
Down (feat. Alex Taylor de Malevolence)
To The Flowers
Out of the Blue
Enemy Mentality
Radical Hatred/Radical Love

La note du rédacteur : 7/10

Ses morceaux favoris : Leave Me Alone, Down (feat. Alex Taylor de Malevolence), Rainbows

Vous pourrez les retrouver cet été au Hellfest, mais aussi à La Laiterie de Strasbourg et au Transbordeur de Lyon, voire au Graspop en Belgique. Vu qu’ils aiment particulièrement la France, ils assureront également un concert à L’Elysée Montmartre de Paris en novembre.

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