IDLES @ Nuits de Fourvière

Idles loin d’être faignants à Fourvière

Retour sur la soirée du vendredi 5 juillet.

Il y a de ces dates que l’on marque d’une belle croix rouge sur nos calendriers. Forcément, la venue de IDLES dans le cadre des Nuits de Fourvière pour la tournée LOVE IS THE FING était de ceux-là. Un groupe qui casse tout sur son passage sur scène comme en studio, redonnant au véritable punk rock ses lettres de noblesse. L’occasion de découvrir un peu mieux leur dernier effort, Tangk, que nous avons tout simplement adoré. Récit d’un concert placé entre Beauregard la veille et les Eurocks le lendemain.

Nous sommes de retour donc aux Nuits de Fourvière, après la venue de la grande PJ Harvey. Cette fois-ci, c’est plutôt la fosse qui est envahie par les fans, a contrario de la dernière fois où les gradins étaient privilégiés. Les concerts des IDLES sont bien connus pour… comment dire… valoir son pesant de cacahuètes niveau pogos. La soirée s’ouvre avec les Français de Bandit Bandit, un choix plus que judicieux pour bien démarrer. On se positionne alors dans l’arène, et 21h30 pointe enfin le bout de son nez.

IDLES @ Nuits de Fourvière

Les cinq garçons de Bristol arrivent tout en douceur sur scène, de manière décontractée, comme s’ils s’apprêtaient à se mettre à table en famille. Prenant le temps de saluer leurs équipes et bien évidemment le public, ils font le choix de démarrer très tranquillement avec IDEA 01. Une fois ce miel aux oreilles passé, le public lyonnais a alors de quoi se réveiller avec Colossus, et le tri dans la fosse se fait bien vite : les gladiateurs en investissent le coeur, les trop ambitieux se mettent sur les côtés. Que la folie commence.

Continuons sur le menu concocté par nos Anglais, avec un bien beau cocktail de leurs cinq albums : Mr. Motivator, Mother, Samaritans, Car Crash, Gratitude… Il y en a véritablement pour tous les goûts. L’ambiance est explosive ; tout le monde semble passer un moment de magie, et ce qu’importe le positionnement dans l’amphithéâtre. Il y a dans l’air quelque chose de fort, de puissant, difficilement descriptible. On se sent bien, heureux, conscient de la chance d’avoir un tel groupe face à nous.

Il faut dire que les Britanniques maîtrisent plus que bien leur sujet. Les guitaristes Mark et Lee sont déchaînés et multiplient les aller-retours dans la foule, alors que la session rythmique composée d’Adam et Jon se fait plus discrète mais plus qu’investie dans ses tâches. Ces quatre garçons proposent un niveau tout simplement monstrueux. Et que dire de ce cher Joe, en charge des parties vocales, qui est un véritable frontman comme on en fait peu de nos jours. Chef d’orchestre complet, rien ne lui échappe.

IDLES @ Nuits de Fourvière

Et que dire de ses prises de parole, bien loin des remerciements copiés-collés habituels. Les mots sont forts, politiques, tout à l’image des textes si puissants de la formation. La fin de la campagne électorale finissant à minuit pile en ce vendredi, ce concert tombe à pic : impossible de ne pas être convaincus d’aller voter. Des chants anti-fascistes avaient même été lancées avant le concert ! Et comment oublier le canon improbable « Nique Le Pen / Divide and Conquer », musicalement et politiquement si lourd de sens.

Avec 20 titres pendant plus d’1h30, IDLES a retourné les Nuits de Fourvière pour signer probablement le meilleur soir de cette édition 2024. Et le sprint final en est la preuve : la douceur mélancolique de The Beachland Ballroom, les pogos pour Never Fight a Man With a Perm, le déhanché sur Dancer, les hurlements avec Danny Nedelko et le bouquet final Rottweiler avec deux petits loulous donnant un coup de main du côté des fûts. On ressort avec le sourire jusqu’aux oreilles, tout en essorant… notre t-shirt !

Toutes les photos sont à retrouver par ici :

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