21 Nov Frank Carter & The Rattlesnakes – Un ultime Transbordeur pour les serpents à sonnette
5 novembre 2024. Le Rock Britannique est mis à l’honneur pour cette ultime tournée de Frank Carter avant la séparation (temporaire ?) du groupe. On revient sur cette soirée ouverte par Kid Kapichi, mélangeant transpiration et décibels.
Comme une soirée de déjà-vu… mais avec une couche émotionnelle supplémentaire. En novembre 2019, nous avions eu la chance d’avoir le même plateau Kid Kapichi – Frank Carter dans une Epicerie Moderne pleine à craquer. La soirée nous laisse de très bons souvenirs, notamment pour la performance de Kid Kapichi alors inconnus au bataillon, mais surprenant avec leur Rock lent, puissant et précis. On prend les mêmes et on recommence 5 ans plus tard.
Le contexte est particulier suite à l’annonce de la pause à venir. On vous en avait parlé, vous pouvez retrouver les raisons de cette pause dans notre article. Est-ce donc la véritable dernière de Frank Carter & The Rattlesnakes ? Dans le doute, c’est une soirée évidemment à ne pas rater. 19h30, les portes du Transbordeur s’ouvrent et le public, assez peu nombreux à cette heure, entre progressivement. Un plaisir de retrouver cette salle emblématique de l’agglomération lyonnaise, dont la qualité n’est plus à prouver. 20h les lumières se tamisent et c’est parti pour prendre quelques coups de grosse caisse dans les gencives.
Kid Kapichi – Précis, puissant mais répétitif
L’enfant caché de Queens of the Stone Age et Idles monte sur scène et dès le premier accord saturé de la soirée on sent une lourdeur incroyable dans leur son. L’effet est saisissant et on prend une vraie claque en ce début de concert. Les deux musiques introductives sont assez lentes mais très puissantes, une parfaite manière de poser les bases de leur style. La suite est un peu plus rapide et plus punchy, presque étonnant de ne pas voir un peu plus de mouvement au sein de la fosse. Mais ok, le public n’est pas là pour eux, et la suite nous aura largement remis les vertèbres en place.
L’interrogation qu’on pouvait avoir sur l’évolution des jeunes britanniques est assez vite levée. C’est simple, l’expérience live de ce 5 novembre 2024 est la copie conforme de ce qu’on avait eu 5 ans plus tôt, la surprise en moins. Une sensation de Wow sur les premières musiques, puis le soufflé retombe partiellement, nous laissant juste le sentiment qu’ils usent la formule à outrance et que peu de folie émane pendant les 40 minutes de set. C’est carré, c’est sympa, mais rien de mirobolant. Petit clin d’œil au bassiste qui aura été le plus remuant et le batteur qui est un vrai métronome.
En bref, Kid Kapichi ça pose des accords de 2 tonnes qui te décollent les oreilles pendant 3 musiques, puis on glisse tranquillement vers une pale copie d’un Idles sans grande énergie. On note néanmoins cette petite pointe mélodique dans les refrains qui s’inscrit dans la tête assez naturellement. « Hello Bonjour ça va ? » restant le meilleur !
Frank Carter – Chargé de folie, d’énergie et d’émotions
Après cette mise en bouche, évidemment l’attente de savoir ce que nous ont concocté les serpents à sonnette commence à se faire longue. 21h10, la salle déborde de monde (où étaient les gens sur Kid Kapichi ???), on est prêt, le dos compressé contre la régie mais ce n’est que de courte durée. Les lumières s’éteignent, les musiciens entrent en scène et c’est finalement une introduction très calme sur Can I Take You Home qui démontre une nouvelle fois la qualité de son du Transbo, mais ne réveille pas encore les foules. Qu’à cela ne tienne. 3 musiques plus tard, Frank prend les choses en main et décide de lui même muscler le jeu.
Descente du chanteur dans la fosse avec son pied de micro, et c’est parti pour lancer un Circle Pit démoniaque qui mobilisera la moitié de la salle ! Okay, petit délire mégalo d’avoir 500 personnes qui tournent en cercle autour de lui, mais rien à dire c’est efficace pour bien lancer les hostilités. Il restera tout de même 3 sons parmi nous avant de finir sur la régie pour l’exceptionnelle Devil Inside of Me rappelant que les bangers des premiers albums vieillissent très bien.
Le set se poursuit, c’est clinique et assez chargé en émotion. Le chanteur nous a habitué à beaucoup parler de sujets multiples, mais celui qui nous aura le plus marqué reste son message pour les personnes ayant perdu un proche suite à un suicide. La dépression est un sujet souvent évoqué par Frank Carter, et le temps de quelques minutes, le monde reste en suspens et le public l’écoute religieusement. Un moment fort dans ce concert. Un rappel, puis une fin toujours aussi bien rodée avec la classique I Hate You qui d’après le chanteur « est pour cette personne, cette unique personne dans ta vie qui te donne la force de continuer, de persévérer, juste pour tenir assez longtemps et la voir échouer. On a tous cette personne dans nos vies, alors écoute cette chanson et prends un instant pour savourer à quel point tu la détestes.«
On rentre de cette soirée heureux d’avoir pu une dernière fois croiser le chemin du tatoueur londonien. Un son parfait, une ambiance variable et un charisme démesuré, ça résume bien la soirée !
Vous pouvez retrouver nos photos du concert dans notre article « Frank Carter & The Rattlesnakes, Kid Kapichi @ Le Transbordeur, Lyon, le 5 novembre 2024″.
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