
18 Fév The Stones & Brian Jones : genèse et vie d’un génie oublié
Depuis des décennies, Brian Jones plane en mystère. Fondateur et âme musicale des Rolling Stones, il a pourtant été relégué à l’arrière-plan de l’histoire officielle du groupe, éclipsé par le charisme de Mick Jagger et le discret mais stratégique Keith Richards.
Avec The Stones & Brian Jones, Nick Broomfield tente de réhabiliter cette figure essentielle du rock britannique. Un documentaire qui regorge d’images d’archives fascinantes et d’interviews précieuses pour essayer de mieux saisir l’âme de ce personnage.
Brian Jones, l’architecte oublié des Rolling Stones
Dès ses premières images, le film plonge dans l’Angleterre des sixties et nous rappelle à quel point Brian Jones était un pionnier. C’est lui qui, animé par une passion pour le blues et le jazz, forme les Rolling Stones en 1962. Multi-instrumentiste surdoué, il insuffle aux premiers albums une richesse musicale inégalée, intégrant le sitar (Paint It, Black), le dulcimer (Lady Jane), ou encore la flûte (Ruby Tuesday). Mais très vite, le documentaire met en évidence un point fondamental : Jones n’a jamais été reconnu à sa juste valeur par ses propres camarades.
Un documentaire qui évite le clash
Le cœur du film repose sur la montée des tensions au sein du groupe. Peu à peu, Brian Jones se fait éclipser par le duo Jagger-Richards, qui s’impose non seulement comme la force créative du groupe, mais aussi comme les leaders naturels auprès du public et de l’industrie musicale. Pourtant, The Stones & Brian Jones reste étonnamment prudent dans son analyse.
On aurait aimé que le film creuse davantage les querelles internes, notamment le rôle joué par le manager Andrew Loog Oldham dans l’effacement progressif de Brian Jones. Le documentaire évoque son addiction croissante aux drogues et son incapacité à suivre le rythme de la machine Rolling Stones, mais il ne prend pas vraiment position sur la responsabilité du groupe dans sa chute. Était-il simplement un génie autodestructeur ou a-t-il été délibérément mis à l’écart ? La question reste en suspens.
Le film s’achève sur la disparition tragique de Jones le 3 juillet 1969, retrouvé noyé dans sa piscine quelques semaines après son éviction du groupe. Là encore, The Stones & Brian Jones effleure les nombreuses théories entourant sa mort sans jamais véritablement s’y attarder. Si certains choix narratifs peuvent se justifier par la volonté de ne pas sombrer dans le sensationnalisme, l’absence d’un point de vue plus tranché laisse le spectateur sur sa faim.
Un documentaire essentiel, mais pas définitif
Au final, The Stones & Brian Jones est un documentaire indispensable pour comprendre l’impact fondamental de Brian Jones sur les Rolling Stones et, plus largement, sur l’évolution du rock britannique. Un bel hommage que méritait ce génie oublié.
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