
16 Mar Architects et Guilt Trip – Metalcore britannique à la Hall Tony Garnier
Vendredi 14 mars 2025, une soirée où les Britanniques sont mis à l’honneur. Évidemment on est très impatient de voir les deux formations et surtout de découvrir les nouveaux morceaux d’Architects en live !
18h30, ouverture des portes sous une légère pluie hivernale, le public rentre au compte-gouttes, mais clairement on ne fait pas la queue longtemps. Une Hall Tony Garnier en format minimaliste, c’est clairement surprenant de voir Architects annoncé dans une telle salle, mais il faut reconnaître que la jauge est plutôt bonne. Une affiche très alléchante qui réunit des étoiles montantes du Hardcore/Metalcore, un solide groupe de Post Metal et une référence du Metalcore. On a clairement hâte de découvrir tout ça !
Guilt Trip – Plus à l’aise que dans les petites salles !
19h30 pétante, début du concert des hardcoreux mancuniens. Après les avoir vus deux fois à La Rayonne en première partie de Malevolence et Landmvrks, je n’ai pas d’attente particulière sur Guilt Trip. Leur album Severance est un régal mais ça n’est pas plus fou que ça en live. Eh bien cette fois-ci fut la meilleure. Avec notamment le son le plus quali qu’ils aient eu sur scène, ils assument complètement la jauge de la salle, ça fait plaisir. Le public ouvre instantanément la fosse dès Tearing My Life Away, les circle pits et pogos battent leur plein.

La setlist est quant à elle assez classique avec 6 morceaux sur 8 de leur dernier album. La motivation monte dès Sweet Dream jouée exceptionnellement en second. Ensuite ça déroule, les harmoniques sont de la partie sur chaque morceaux et les breakdowns résonnent dans toute la Hall To. Côté scénographie c’est un peu léger. Il n’y avait pas d’attente particulière pour une première partie, mais le jeu de lumière aurait peut être un peu plus en phase avec la musique. Un détail !
Brutus – Mélancoliques émotions
Un début très puissant avec War, on sent dès les premières notes que la chanteuse-batteuse a une voix exceptionnelle. On reste scotché sur cette intro qui aura laissé le temps en suspens dans une salle bouche bée. L’entrée progressive des instruments rajoute une vraie intensité à leur performance. Contrairement à Guilt Trip, le show minimaliste n’est absolument pas un problème, au contraire. Un drap blanc en guise de fond de scène, deux spotlight lumineux qui éclairent les musiciens et c’est tout. Alors qu’on peinait à les imaginer dans un autre contexte que dans une salle intimiste, ils ont finalement mis tout le monde d’accord en déferlant des vagues de sons d’une pure intensité. Merci à eux.
Architects – Une régression magistrale et un océan de déceptions
Oui. Vous avez bien lu. Alors qu’on les encensait dans nos récentes chronique et interview, forcément l’attente du retour d’Architects sur scène avec un nouvel album était immense. Pour les avoir vus une dizaine de fois, je sais ce que peut valoir Architects en concert. Et c’est très bon. Ils n’ont fait que perfectionner leur scénographie et leur jeu de scène au fil des ans, bien que leur setlist se soit malheureusement remplie des titres des deux derniers albums. Mais admettons. Donc après avoir surfé sur la même scèno pendant 3 ans, on est curieux de voir le step-up qui les mettra vraiment sur la plus haute marche qu’ils méritent. Eh bien, c’est RA-TÉ.
Déjà si on balaye la setlist, certains choix sont extrêmement discutables à commencer par when we were young en intro. Tu as une super intro d’album avec Elegy, mais tu préfères mettre un morceau banal de milieu de set pour attaquer. C’est dommage. Tu maintiens encore Black Lungs, Meteor et Giving Blood alors que le nouvel album est rempli de refrains catchy. Et enfin, quand tu décides de mettre des vieux morceaux pour faire (un peu) plaisir à tes fans de 10 ans plus tôt, tu choisis une musique instrumentale pourrie avec Red Hypergiant et tu massacres Gone With the Wind qui est quand même une musique hommage à ton guitariste décédé, frère du batteur. Sorry, mais ça ne passe pas. Et je ne parle pas de Royal Beggars, mon morceau préféré de leur discographie, que Sam Carter ne chante même plus à l’octave sur les passages les plus riches en émotions. C’est le coup de pelle qui m’a définitivement achevé ! Allez, pour éviter de rager sur 100% de la chronique, les quelques bonnes surprises. Whiplash et Blackhole passent très bien en live et les quelques classiques Impermanence, Doomsday et Animals sont toujours aussi chouettes.

Second point bloquant, et pas des moindres, la scénographie. Je n’ai jamais vu un groupe autant régresser en termes de show. Nous les avions vus au Motocultor l’été dernier, c’était déjà discutable mais le double écran immersif assurait un chouette visuel. Là, on peine à distinguer le nom du groupe en fond de scène. Il n’y a littéralement RIEN en terme de visuel. Ils ont investi dans les stroboscopes et autres spot lumineux, ce qui fait le taf il faut l’avouer, mais l’adéquation avec la musique n’est même pas particulièrement bien exécutée. C’est franchement indigne d’un groupe qui aspire à devenir l’une des références dans son style. En comparaison avec Bring Me The Horizon en 2022 dans cette même salle, c’est le jour et la nuit. BMTH en live il y a 10 ans de ça c’était assez médiocre, et aujourd’hui c’est probablement le meilleur groupe Metalcore live au monde. Architects vient de dégringoler dans la hiérarchie, alors qu’ils étaient promis à être parmi les plus grands.

Bon, qu’on soit bien d’accord, c’est une review d’un fan qui a beaucoup vu Architects, qui leur promettait un avenir radieux et qui avait des attentes énormes. Au milieu de la salle, il y avait une ambiance exceptionnelle et j’ai clairement vu que les gens passaient un super moment. Que ce soit au niveau des pogos ou des refrains chantés clairs, c’était impressionnant de voir le public autant à fond. Les néophytes d’Architects auront probablement un avis très positif sur ce concert. Mais voilà, 50€ pour le concert d’un groupe qui proposait mieux en 2016 au CCO de Villeurbanne, c’est quand même cher payé.
Vous pouvez retrouver nos photos du concert ici !
Et pour finir sur une note légère, l’anecdote que vous n’aviez pas demandé, Tony Garnier était architecte. Voilà, je trouve que ça boucle bien.
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