29 Avr Interview – Blossoms : « Il s’agit d’accueillir tout le monde et de s’amuser »

Rencontre avec Tom Ogden, frontman de Blossoms, à l’occasion de leur venue au Transbordeur.

Version anglaise à retrouver ici.

SOB : La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c’était juste avant la sortie de votre dernier album, Gary. Êtes-vous satisfait du rendu des nouvelles chansons sur scène ?

Tom Ogden : Tout à fait. Je pense que les nouvelles chansons de Gary ont en quelque sorte élevé la qualité de notre set, notamment parce que nous avons enregistré beaucoup de chansons en live quand nous étions en studio. Cette énergie est en quelque sorte transférée sur scène. Et pour être honnête, ce sont probablement les chansons les plus amusantes à jouer sur scène maintenant. C’est pourquoi nous en jouons autant. Même pour une première partie comme ce soir, nous jouons toujours cinq ou six chansons de Gary, ce qui est un signe positif. Donc oui, à 100%. Je pense que ce dernier album fait de nous un meilleur groupe, plus excitant sur scène.

SOB : Lors de notre précédente interview, vous aviez évoqué votre souhait de venir en France en 2025, mais vous pensiez qu’il y aurait des difficultés, notamment pour les visas. Eh bien, vous voilà ! Confirmez-vous qu’il est désormais plus compliqué pour les artistes britanniques de tourner en Europe ?

Tom Ogden : Sur ce sujet, Dan notre tour manager devrait pouvoir répondre.

Dan Woolfie : Les plus grosses difficultés concernent l’équipe autour du groupe, car on ne peut travailler qu’un certain nombre de jours en 180 jours. Donc si votre équipe travaille pour un autre groupe, elle risque de ne pas pouvoir le faire. Il faut donc trouver quelqu’un d’autre. Également, les coûts sont plus élevés. Par exemple, il faut avoir des documents personnalisés comme un carnet spécial pour tous les équipements, ce que nous n’avions pas besoin de faire auparavant. Ce n’est donc pas impossible, mais j’imagine que c’est plus délicat pour les plus petits groupes. Ils vont avoir plus de mal à veiller à toutes ces choses supplémentaires je suppose.

SOB : Cela me permet de faire le lien avec l’une de mes questions : pouvez-vous nous dire combien de personnes vous accompagnent dans cette tournée ?

Tom Ogden : Sur cette tournée, nous sommes dans une plus petite configuration qu’habituellement, c’est logique. Je crois bien que nous sommes neuf, en comptant le groupe. C’est vrai que quand on joue au Royaume-Uni par exemple, on est plutôt 16/17 environ. Une plus grosse configuration sur scène, donc plus de gens pour aider. Pour ces quelques dates, nous sommes en quelque sorte sur une version réduite et c’est très bien, ça te rappelle un peu les premiers jours !

SOB : Votre dernier passage sur Lyon date de 2017. Cette fois, c’est avec Inhaler. Comment est né ce projet de tournée entre vous ? Depuis combien de temps vous connaissez-vous ?

Tom Ogden : On connait Inhaler depuis 2018, ils ouvraient pour nous à Dublin et Belfast alors que ces gars-là avaient à peine 18 ans. Ce n’était donc que des adolescents. Et oui, on s’est tout de suite bien entendu. Nous sommes devenus amis et nous avons pu les voir lorsqu’ils étaient de passage à Manchester, puis ils nous ont soutenus lors de quelques concerts au Royaume-Uni. Et puis au fil des ans, si jamais nous jouions à Dublin, ils venaient nous voir. Ils ont joué avant nous au Wythenshawe Park, et à l’inverse nous les avons soutenus lors de grands concerts à Dublin. Nous restons au fil des années en contact et c’est une bonne amitié. Je pense même que les gars de Inhaler nous écoutaient quand ils étaient encore en cours. C’est une superbe amitié, vraiment. On s’est direct bien entendu avec eux. L’équipe est vraiment sympa. Donc c’est vraiment facile de tourner ensemble.

SOB : Il s’agit d’une tournée assez importante, puisque vous jouez dans dix pays. Malgré ce rythme épuisant, parvenez-vous à visiter un peu ?

Tom Ogden : Absolument, oui. Je pense que lorsque nous avons commencé, nous étions jeunes, nous sortions toute la nuit, nous buvions beaucoup, et nous n’avions pas l’occasion d’explorer. Nous n’avons jamais vraiment eu la chance d’explorer autant, alors que maintenant, je pense que nous apprécions un peu plus. Nous essayons de sortir et de voir les villes dans lesquelles nous sommes. Aujourd’hui, nous sommes sortis nous promener dans le parc [de la Tête d’Or], nous sommes allés en ville, nous avons pris un café. Parfois on est ensemble, parfois chacun est dans son coin. Myles [Kellock] par exemple, court beaucoup : il fait des kilomètres et des kilomètres. Il sort et voit la ville de cette façon. Donc oui, nous essayons vraiment de sortir et d’apprécier la ville, mais aussi de nous imprégner de la culture.

SOB : Personnellement, je n’ai jamais eu l’occasion de vous voir sur scène, mais j’ai entendu dire que vous étiez de grands amateurs de bonnes guitares. Quels instruments avez-vous décidé d’emporter avec vous pour cette tournée ?

Tom Ogden : Pour ma part, j’ai préféré laisser les guitares de côté sur cette tournée, ce qui m’a permis de prendre du recul pour pouvoir m’amuser, bouger un peu plus et me déhancher. Nous avons aussi réduit le nombre de guitares sur cette tournée, donc Charlie [Salt] joue la plupart du temps sur une guitare Fender mais aussi sur une 12 cordes pour certaines chansons. Je crois bien que c’est une Rickenbacker. Encore une fois, c’est une tournée plus petite, il n’y a pas autant de monde avec nous, donc nous essayons de minimiser les changements de guitare ; mais ces deux guitares solides font le travail pour tout le set.

SOB : Vous avez ouvert votre propre bar, le Bohemian Arts Club, et vous avez même créé une bière ! N’est-ce pas trop compliqué de jongler avec plusieurs activités ? Ou, au contraire, est-ce une source de motivation et de stimulation pour vous ?

Tom Ogden : Je dirais que c’était un défi, et je pense que j’ai beaucoup appris en faisant cela. Et en effet, cela me stimule d’une manière différente et j’apprends en quelque sorte à connaître quelque chose dont je ne connaissais pas grand chose. Mais ne vous méprenez pas, il y a eu des moments difficiles. Et Kate, ma femme, avec qui nous l’avons fait, est tout simplement géniale. C’est une véritable championne.

SOB : Vous êtes un groupe très engagé, comme le prouve votre aide pour sauver le Leadmill de Sheffield. Mais vous êtes aussi un groupe apprécié qui n’a pas pris la grosse tête, comme démontré par votre participation à une fête de fin d’année pour une petite école de Stockport ! N’est-ce pas là toute l’essence même de Blossoms ?

Tom Ogden : Je dirais que oui. Je pense que nous sommes dans cette idée. Nous aimons nous investir différement, comme ce fut le cas avec Rick Astley. On s’amuse un peu parce que c’est de ça qu’il s’agit et c’est superbe. Je pense donc que c’est ce que Blossoms veut dire. Il s’agit d’accueillir tout le monde et de s’amuser. Pour être honnête, la durée d’attention des enfants était beaucoup plus courte. Vous savez, vous pouvez être en train de jouer les chansons et vous pouvez les voir s’ennuyer et être prêts à partir. Ils sont distraits par des choses, mais c’est assez amusant. C’est drôle d’être dans cette situation, mais je pense qu’ils ont apprécié.

Et pour retrouver notre report de Blossoms au Transbordeur, c’est par ici !