The Last Dinner Party à Garorock 2025

Interview – The Last Dinner Party « Notre nouvel album ne sera ni une continuité, ni un nouveau départ, mais une évolution »

Dimanche 17 août, l’équipe de Sound Of Brit était de passage du côté du Cabaret Vert. L’occasion pour nous de rencontrer l’un des groupes montant de la scène rock anglaise : The Last Dinner Party.

Hello, merci d’avoir accepté de répondre à quelques questions avant votre concert ! Tout d’abord, on aimerait vous parler de votre second album qui sortira à l’automne prochain. Il a un titre assez intriguant From The Pyre (En provenance du bûcher). Pouvez-vous nous dire d’où vient ce titre ? Est-ce que vous vous considérez comme des sortes de sorcières des temps modernes ?

TLDP : Le nom vient de nombreuses conversations que nous avons eues autour des thèmes de l’album. Nous l’avons en quelque sorte imaginé dans la nature, mais aussi en proie aux flammes, et de cette manière, la nature est à la fois très belle, mais aussi très terrifiante, et le feu peut être destructeur, mais aussi purificateur. Nous avons en quelque sorte vu From The Pyre comme un bûcher où ces chansons sont nées.

En fait, les chansons de cet album sont comme des flammes qui quittent le bûcher et partent vers le monde. Et puis, Pyre… On trouve que c’est un mot super cool qui sonne très médiéval !

Est- ce que cet album est la continuité du premier ? Où est-ce quelque chose de totalement différent ?

Hmm, difficile de répondre. Ce n’est ni une continuité, ni un départ. Disons que c’est une continuité dans le sens où cet album correspond davantage à la maturité du groupe. Cependant, ce n’est pas comme une suite directe de Prelude to Ecstasy, c’est plus une sorte d’évolution naturelle par rapport à ce que nous avons traversé en tant qu’artistes. Nous n’avons pas essayé de reproduire quoi que ce soit ni, au contraire, d’aller dans une direction totalement différente. From The Pyre représente juste qui nous sommes actuellement et comment nous avons évolué.

Avez-vous prévu de jouer des chansons de ce nouvel album au Cabaret Vert ?

Oui, oui, on va le faire ! Cela fait déjà un moment qu’on joue Second Best, c’est un titre qu’on adore jouer. Elle est différente de la version studio, il y a une évolution naturelle de la chanson sur scène. On va également jouer une autre nouvelle chanson qui s’appelle The Scythe qui sortira bientôt. Ça doit être seulement la cinquième fois que nous la jouons sur scène !

On a vraiment hâte de découvrir ça ! Comment ces nouvelles chansons sont-elles accueillies par le public ?

Je pense que ça se passe plutôt bien ! On voit toujours quand il y a des fans au tout premier rang qui connaissent toutes les paroles, toutes les chansons, et puis ils entendent une chanson qu’ils ne connaissent pas, et ils se disent : « Mais c’est quoi ça ??? »

S’il y a beaucoup de fans dans le public, tu vois qu’ils sont vraiment excités ! Mais pour beaucoup de gens, surtout en festival, toutes les chansons sont nouvelles. Ils ne les ont jamais entendues auparavant, donc il s’agit simplement de consacrer la même énergie et le même enthousiasme à toutes les chansons, qu’elles soient anciennes ou nouvelles.

Vous êtes considéré comme un groupe féministe et engagé. Est-ce quelque chose qui était très important pour vous dès le départ ? Est-ce que pour vous, il y a une dimension politique à faire de la musique ?

Je trouve que cela a déjà été montré par le passé : la musique est intrinsèquement politique, car en tant qu’artistes, ce que nous produisons, qu’il s’agisse ou non explicitement de politique, est intrinsèquement influencé par notre expérience du monde. La musique est une interprétation de ce qu’il s’y passe. Qu’il s’agisse d’une chanson contestataire ou d’une chanson qui parle d’une relation amoureuse, elle sera influencée par la façon dont nous évoluons dans ce monde qui est, elle même, influencée par la politique. Donc, je dirais que dans ce sens, oui.

Cependant, comme nous l’avons déjà dit, nous ne nous considérons pas comme un groupe politique au même titre que Kneecap qui est directement un groupe politique et militant. Cela fait partie de leur écriture et de leur façon d’être dans le monde, et de ce qu’ils font, et je pense que ce n’est pas notre cas. Ce n’est pas ce que nous sommes en tant qu’artistes, mais nous écrivons sur des choses qui nous touchent politiquement dans le monde et nous parlons aussi de ce en quoi nous croyons fermement.

On sait que vous êtes de grandes fans de Bowie et qu’il est une source d’inspiration pour vous. Qu’est ce qui vous inspire le plus chez lui ? Sa musique ? Ou plutôt le fait d’avoir été un visionnaire ? (Notez que nous avions apporté un vieil album rempli de photos prises lors d’un concert de David Bowie à Bruxelles dans les années 70 et qu’elles étaient vraiment ravies de pouvoir découvrir ces images inédites.)

J’aime terriblement la façon dont il a su se réinventer tout au long de sa carrière et son processus créatif, comme nous avons eu la chance de le découvrir récemment dans les archives exposées lors d’une exposition en Angleterre. Nous avons pu voir comment il travaillait, comment il découpait les mots et les assemblait d’une nouvelle manière, et comment ses erreurs lui permettaient de créer un personnage. Il évolue dans un univers particulier dédié au spectacle. J’adore la façon dont il semblait diriger le groupe et les musiciens de session qu’il recrutait. C’est tellement intéressant ! La façon dont ils travaillent tous ensemble, lui et ses collaborateurs… Il rassemble des gens vraiment intéressants pour réussir à créer quelque chose d’incroyable.

C’est très impressionnant de voir quelqu’un qui ne se prend pas au sérieux et en même temps qui est aussi irrévérencieux . Ce qui est marrant aujourd’hui, c’est de voir qu’il y a énormément d’artistes qui ont un respect immense pour lui et qui s’en inspirent. Quand il écrivait, on aurait dit un enfant libéré de toutes contraintes. Il faisait ce qu’il voulait, de la manière dont il le voulait.

Peut-être qu’un jour on pourra se permettre la même chose. (rires)

C’est un artiste torturé, mais qui paraissait toujours heureux et souriant …

Effectivement, il paraissait toujours heureux. Mais c’est depuis qu’il avait arrêté la cocaïne.

Depuis vos débuts, vous avez fait les premières parties d’artistes incroyables comme les Rolling Stones ou Nick Cave. Est-ce que vous avez des anecdotes à nous raconter à ce sujet ?

J’aimerai tellement… mais en fait pas du tout ! En réalité, on peut lire partout que nous avons fait leur première partie, mais nous avons surtout joué juste avant eux dans un festival.

Votre groupe est assez récent et pourtant, le succès vous est directement tombé dessus. Comment l’avez-vous vécu ?

Je me sens plutôt bien à ce sujet. Maintenant, quand je repense à cette semaine où tout a commencé, je me souviens que c’était vraiment effrayant… C’était comme si nous étions passés d’un petit groupe qui faisait beaucoup de petits concerts, à une situation où tout allait devenir incontrôlable et où nous allions entrer dans cette machine qu’est le marketing.

Et comme dans le monde des grandes maisons de disques, c’était un peu comme entrer dans l’inconnu, mais je pense que nous avons beaucoup de chance d’avoir connu le succès si rapidement. Nous avons énormément d’amis dans des groupes qui travaillent très dur depuis des années et peut-être qu’ils ne feront jamais le pas vers un contrat d’enregistrement ! Malgré ça, ils continueront à jouer de la musique ! Nous avons tellement de chance d’avoir déjà atteint un tel niveau de succès, car cela signifie que nous avons l’opportunité de créer des choses qui seront diffusées !

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