15 Oct Black Country, New Road trace une nouvelle voie au Casino de Paris !

Nous avons assisté ce jeudi 9 octobre à la première date européenne hors Royaume-Uni pour Black Country, New Road, qui retrouvait le public parisien au Casino de Paris. Un concert à la fois doux, vaporeux et captivant, où le groupe a confirmé sa nouvelle identité : un collectif sans leader, mais en parfaite harmonie.

En ouverture, les Anglais de Westside Cowboy ont prouvé que la relève est déjà là. Tout juste sortis de l’ombre avec leur EP This Better Be Something Great, les quatre jeunes musiciens dégagent une énergie brute et sincère.
Le mélange entre folk, americana et accents lo-fi britanniques, réchauffe rapidement la salle. Porté par un batteur explosif et des refrains entêtants, le groupe impose son style et séduit un public déjà conquis. Mention spéciale pour un inédit final, encore sans titre, qui laisse présager de très belles choses à venir… Un groupe définitivement à suivre !

C’est à 21 heures piles que la soirée démarre doucement, presque timidement. Avant même qu’ils apparaissent, les premières notes de Downtown de Petula Clark résonnent dans la salle. Les membres de Black Country, New Road arrivent alors, disposés en arc de cercle, à égalité, sans projecteur central : une mise en scène fidèle à leur nouvelle philosophie, celle d’un groupe sans figure de proue.

Soudain, le concert s’ouvre sur Two Horses, porté par Georgia Ellery à la mandoline. La salle entière est suspendue aux notes jouées par la musicienne éclairée par une douce lumière bleue. Le morceau donne le ton du concert : délicat, introspectif, presque vaporeux.

Le sextuor déroule ensuite une succession de morceaux issus du dernier album, Forever Howlong, sorti plus tôt cette année. En effet, depuis le départ d’Isaac Wood en 2022, le groupe a trouvé son équilibre dans le partage : les voix s’alternent entre Tyler Hyde, May Kershaw et Georgia Ellery, chacune apportant sa nuance.

Les fans de l’album Live at Bush Hall ont également été servis avec une nouvelle version de Dancers interprétée par May Kershaw. Sa voix, presque murmurée, se déploie dans une tension douce et progressive. Le morceau, déjà sublime sur disque, prend une dimension théâtrale, presque liturgique.

Puis vient Besties, véritable moment de libération. Le public, jusqu’ici bercé, retrouve un élan collectif qui dénote largement de l’ambiance très calme répandue depuis le début du concert. Et pour être honnête, ça réveille un peu et ça fait du bien.

Plus tard dans le set, le groupe atteint un sommet d’émotion avec le titre éponyme Forever Howlong. Les six membres troquent leurs instruments habituels pour des flûtes, formant un cercle presque rituel autour de la scène. Seule Tyler Hyde garde le micro, accordéon dans les bras. Un moment suspendu, d’une rare émotion, où la fragilité devient puissance. C’est toute l’âme du nouveau BC,NR : l’effacement des individualités au profit d’une respiration commune.

Enfin, pour clôturer le set, BC,NR joue Happy Birthday, un des morceaux préférés de votre rédactrice ! Un moment de grâce absolue, porté par une intensité forte et mélancolique. Pourtant, impossible de ne pas ressentir une légère frustration : le morceau arrive bien tard dans le set, alors qu’il aurait pu en être le cœur battant. Ce choix de placement, aussi surprenant que déroutant, renforce ce sentiment de déséquilibre déjà présent tout au long du concert…

Après un salut sobre, le groupe quitte la scène. Pas d’encore, nous laissant presque sur notre faim après une heure à peine de show. Puis, les lumières se rallument brusquement et One More Time de Daft Punk retentit à plein volume dans la salle. Déconcertant.

Pour conclure, une setlist quelque peu homogène mais ce n’est rien face aux émotions que BC,NR a su transmettre à son public !
Avec leur élégance tranquille et leur virtuosité sans ostentation, le groupe continue de tracer un chemin à part.