22 Oct Circa Waves – Death & Love
Comme le laissait supposer la dénomination Part.1 de leur album de 2025, une suite était attendue de la part de Circa Waves.
Lorsque deux albums se suivent de la sorte, on s’interroge logiquement sur leur articulation. S’agit-il de deux œuvres distinctes ? D’un double album avec un fil conducteur ? Ou d’une simple version Deluxe maquillée de Death & Love Pt.1 ?
Ce procédé a déjà été utilisé dans la discographie du groupe avec Sad Happy (2020), sorti en deux parties finalement réunies sous une même bannière. En réalité, cette séparation relève moins d’une démarche artistique que d’une stratégie marketing qui reflète les nouveaux modes de consommation musicale. Pour exister et perdurer dans le paysage médiatique, Circa Waves préfère sortir deux albums de neuf titres plutôt qu’un seul de dix-huit qui risquerait de passer davantage inaperçu dans les playlists rock. Chacun pourra juger en son âme et conscience cette tendance…
Cette seconde partie démarre avec Lost In The Fire, chargé d’amorcer et de redynamiser ce double album après la mélancolique outro de Bad Guys Always Win. C’est un titre efficace, mais sans surprise dans la discographie du groupe. Stick Around poursuit sur cette lancée en incorporant une guitare très inspirée du travail d’Albert Hammond Jr. avec The Strokes. Forcément on aime, tout comme l’excellente Old Balloons, sans doute le meilleur titre de cette seconde partie, porté par un solo qui entre en résonnance avec le chant de Kieran.
Malheureusement, l’énergie rock de ces premiers morceaux laisse rapidement place à une ambiance plus pop avec l’incorporation d’un synthétiseur sur le milieu de l’album. L’idée n’est pas mauvaise, mais le tout manque cruellement de relief, de mélodies entêtantes et transforme le cœur de cette seconde partie en ventre mou. L’album aurait pu se clôturer sur l’honnête ballade Sweep Simple Things, mais le groupe a jugé bon de relancer la machine avec un neuvième (ou dix-huitième) ultime morceau. On peine à comprendre la pertinence de ce titre, avec ses chœurs mélancoliques et sa grandiloquence exagérée. Une conclusion qui semble superflue.
En définitive, cette seconde partie apparaît bien plus classique et est dénuée de l’émotion narrative qui caractérisait le premier volet. Si l’on considère ces deux disques comme un seul et même projet, la cohérence globale peine à convaincre. L’excellent y côtoie le franchement oubliable, et la logique derrière l’enchaînement des titres reste un mystère. Les deux opus semblent avoir été conçus comme des entités indépendantes, ce qui soulève une question essentielle : pourquoi les avoir liés ? Une explication réside peut-être dans le rôle de Kieran Shuddall, qui cumule les casquettes de compositeur, chanteur, guitariste et producteur. Un regard extérieur en production aurait sans doute permis un tri plus sélectif. De là aurait pu naître un unique album de douze ou treize titres, plus solide, moins dilué, et qui, sans aucun doute, aurait marqué durablement leur discographie.
Tracklist
Lost In The Fire
Stick Around
Cherry Bomb
Ten Outta Ten
Love Me For The Weekend
Sunbeams
Old Balloons
Sweet Simple Thing
Wave Goodbye
La note du rédacteur : 5/10 (pour cette partie 2) et 6/10 (pour le projet global)
Ses titres préférés : Old Balloons & Stick Around


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