Review : Kasabian – 48:13

Attendu dans les bacs le 9 juin, le nouvel opus de Kasabian est passé entre nos mains avant sa sortie internationale. Que vaut 48 :13, le cinquième opus de la formation de Leicester ?

 

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Après West Ryder Pauper Lunatic Asylum, on s’était dit que Kasabian ne pourrait plus nous surprendre. Le groupe anglais avait pris un virage déroutant, affichant une autre maturité dans les sons, une envie d’aller explorer et pousser toujours plus loin. Le tout confirmé ensuite par Velociraptor!, un quatrième opus dans la droite lignée de ce la Kasabian touch, un savant mélange entre tubes mémorables, hymnes live, et explorations musicales largement moins destinées aux ondes et aux grands shows.

 

Kasabian 48:13

 

48:13, cinquième opus de Kasabian en 10 ans de carrière, entre dans ce cadre. Au terme de ces trois quart d’heure d’écoute, un premier constat s’échappe : quel groupe, en Grande-Bretagne, peut se targuer d’une si belle régularité musicale dans la création et l’esprit, après 5 albums et 10 ans de carrière, contre vents, marées et genres émergents ?Quand bien même Kasabian puisse être considéré comme un groupe mainstream, la bande de Tom Meighan ne fait rien comme les autres et reste fidèle à sa vision de la musique. 48:13, parfaite production en tout point, en est la preuve. Et ce dès Shiva, introduction lancinante en totale contradiction avec Bumblebee, premier écart de génie teinté d’influences hip-hop et électroniques rappelant quelque peu les bases musicales de Kasabian, toujours enclin à surprendre lorsqu’il s’agit d’amener leurs fans sur des territoires musicaux parfois étonnantes.

 

 

Album à la fois cohérent en même temps éclectique, 48:13 permet de passer d’un morceau comme Stevie, quasi James Bond-ien, à Glass qui, derrière sa vision quelque apocalyptique d’un Sergio Pizzorno clamant à son interlocuteur de l’enlever de ce monde qu’il ne reconnaît plus, rappelle les sons synthétiques d’un morceau comme I.D. (Kasabian, 2004), sur lesquelles viennent glisser un flow passionnant. De l’explosive Doomsday, à Explodes, sorte expérimentation électronico-psychédélique sur laquelle vient de poser la voix lancinante de Tom Meighan, on se régale. Que dire du long Treat, superbe titre renouant aux belles expérimentations alliant rock et synthés, quand Clouds joue une carte rock plus distincte qui devrait satisfaire plus d’une oreille.

 

Un élan fou en appelant un autre, déboule alors le tube Eez-Eh, qui ne demande qu’à figurer sur la BO d’un opus de FIFA (Une habitude chez Kasabian) et provoque quelques pas de danses pour le moins incompréhensibles mais jouissifs. Très présent – on en reparlera – sur cet album, Sergio Pizzorno prendra le relai pour la géniale Bow, un morceau mélodieux et très enivrant.

 

 

Preuve d’une autre forme de retour aux sources, Kasabian renoue également avec ses interludes très expérimentaux, de la sombre Mortis en passant par Levitation, courte incartade dans un Far-West exotique et sous acides. 48:13 apparaît dès lors, via ces courtes escapades musicales, avec un chapitrage clair. Shiva, qui ouvre l’album, évoque le dieu Hindou du même nom et dont on dit qu’il est « le bienfaisant, celui qui porte bonheur ». Force est de constater qu’il a bien veillé sur ce 48:13, conclut en beauté par SPS, un mélodieuse balade country sublimé par la voix de Pizzorno, lequel a pris clairement une place prépondérante dans ce groupe devenu majeur avec Velociraptor!, dernière création à laquelle le chevelu et excentrique guitariste avait pris part d’une manière aussi distincte. Le succès planétaire de ce groupe d’ores et déjà culte en Grande-Bretagne a probablement beaucoup à avoir avec la prise de position de Sergio Pizzorno, lequel arrive ici à faire oublier le départ de Jay Mehler dont on a, semble-t-il, aisément fait le deuil.

 

LA NOTE : 9 / 10

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