Review : Gaz Coombes – Matador 

Avec son amour démesuré des machines et sa voix sans limite, Gaz Coombes livre un album Matador qui montre les crocs, rock et calibré pour la scène.

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Gaz Coombes, c’était tantôt le leader des power pop Supergrass, tantôt l’interprète et créateur d’uppercuts musicaux dans Here Comes the Bombs. C’est avec ce titre d’interprète solo que le musicien livre Matador, un album entre performances de studio et ambiance de scène. 
Buffalo fait son entrée, petit à  petit, en un crescendo obsédant; mais les notes d’électro dans un climat rock paraissent un peu dissonantes  avec l’idée martiale de l’animal. Mais l’ambiance floue et expérimentale flirte parfois avec le rock progressif voire le trip hop type Massive Attack.

Début en fanfare, mais le chanteur ne s’arrête pas là et atteint  presque avec facilité les dimensions de l’univers , dans 20/20, une chanson à la finesse spatiale qui tend très vite vers le symphonique grâce à son choeur cosmique. Grandiose c’est l’idée persistante dans l’opus, et aussi dans The English Ruse. Il se lance dans la même course éperdue avec des riffs fous; à l’écoute, tout cela semble expérimental mais le côté magistral n’est pas sans rappeler les grandes bandes à la Arcade Fire sur scène, et c’est là qu’il est plus qu’appréciable, en live. C’est dans ces moments d’extase scénique que le musicien prend son pied et donne le meilleur de lui-même.

La quête est tout de même moins nombriliste dans The Girl Who Fell To Earth quand le chanteur devient crooner et ouvre ses horizons quitte à sonner un peu hispanique, sentimental, émotionnel.Des tas d’adjectifs qui ne vont pas forcément de prime abord avec Gaz Coombes mais le rockeur ne s’en sort pas si mal de cette ballade fleur bleue!
 Changement de décor total pour Detroit, voyage urbain un peu bluesy, plus root vers Detroit peut-être, mais l’air n’est pas indus mais plutôt folk rock. La guitare bien sanglée, les cheveux dans le vent, c’est le héros type Into The Wild, un peu sauvage qui se réveille. Le morceau est même étonnant pour ce fan des grosses instrumentalisations qui ose de petites notes presque acoustiques; même si à la fin du morceau, Gaz se donne à  fond pour dérouter et réveiller tous ses auditeurs avec des arrangements carrés mais efficaces avec de petites touches vintage qui apportent un côté pop.

Et si c’était ça le nouveau Gaz: moins de force mais plus d’éclectisme? Needle’s Eye ne confirme pas totalement la tendance mais la grande voix du monsieur et sa capacité d’ensorceler en machines font le reste. Seven Walls continue de déconcerter mais dans le calme olympien, quelques petits bruits sourds viennent rappeler le côté expérimental du musicien avant l’explosion rock qui sent la bière et la fascination! Ah! oui, c’est cela Gaz Coombes! On se souvient alors pourquoi beaucoup ont cédé à cette énergie délicate.

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Une énergie scénique qui disparaît brutalement pour Oscillate, pur moment de studio et seul morceau qui sente un peu cette atmosphère de laboratoire musical en « working on ». C’est dans cet esprit « in progress » que To the Wire et Is it On? essaient de rétablir la connexion avec le monde plus aérien type Alt-J. Malgré une efficacité rare à la guitare et à la batterie, la chanson titre, Matador, trop rapide, vient rapidement frustrer l’auditeur ou peut-être lui donner l’envie de reprendre  à zéro l’épopée d’un matador brisé mais au moral toujours d’ acier!

Tracklisting :



Buffalo



20/20



The English Ruse 



The Girl Who Feel To Earth



Detroit



Needle’s Eye



Seven Walls



Oscillate



To The Wire



Is It On? 



Matador



DISPONIBLE dès le 23 janvier 2015



NOTE : 8 / 10

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