Solidays report, jour 2 (The Strypes, Archive, Foreign Beggars, …)

La meilleure journée de Solidays édition 2017? Beaucoup de promesses sur le papier, et force est de constater que nous n’avons pas été déçus. Récit.

C’est sous un soleil tapant que nous accueillons à 16h les américains de Cage the Elephant sur la dantesque scène Bagatelle. Après l’ardue introduction Crybaby, le groupe balance un One Ear rock, fédérateur et jouissif qui emportera même les plus sceptiques. Cerise sur le gâteau? Un Matt Shultz comme toujours en pleine forme, incarné et bluffant, volant d’un bout à l’autre de la scène et n’hésitant pas à se frotter au public, sans jamais faiblir dans sa performance vocale.La triple introduction passée, le groupe met à l’honneur son récent Tell Me I’m Pretty, balançant régulièrement de superbes pépites, à l’image de ce Shake Me Down et de ce Cigarette Daydreams repris en coeur. Histoire de clôturer de mémorable façon, c’est sur l’ultra-punk Teeth que Matt Shultz se laissera porter par le public, nageant jusqu’à la régie de l’autre côté de la foule tandis qu’un des guitaristes reprend La vie en rose d’Edith Piaf en solo distordu à souhait. Au sommet de la régie, Matt Shultz nous applaudit; on ne pouvait rêver meilleure conclusion à cet explosif set.

Cage The Elephant en concert au Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 24 juin 2017

Mais le temps n’est pas à l’émerveillement. Aussitôt le concert de Cage the Elephant fini, celui des Strypes démarre, habilement (non) placé sur la scène Domino, à l’exact opposé de la scène Bagatelle. Le temps de courir d’un bout à l’autre du site, nous attrapons le train en marche, ayant raté le morceau d’ouverture. Si nous n’avons récemment pas été tendres avec les Strypes dans nos colonnes, force est de constater que ce set refera grimper notre affection pour les le quatuor: d’une technicité sans faille, le groupe maîtrise la scène avec une assurance et une coolitude évidente, chaque musicien prenant son temps pour briller. Mystery Man, Get Into It, Great Expectations; on se laisse effectivement même séduire par les titres du dernier opus des Strypes, qui rend bien mieux en live, se redécouvrant une énergie jusque-là enfouie. Les solos de guitare s’enchaînent, l’harmonica surgit, emportant systématiquement les foules; et si le spectacle se révèle par moments assourdissant, on ne peut qu’être époustouflé par l’efficacité, la technicité et l’assurance de la formation. Un Scumbag City de conclusion et le public explose, en redemandant encore. Les Strypes ne reviendront pas ce soir, mais gageons que leur retour en salle française sera lui très attendu.

The Strypes en concert au Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 23 juin 2017

Un petit détour à l’impressionnante Color Party plus tard, et nous nous retrouvons devant le set de l’ex-duo Cocoon. Maintenant seul aux commandes, Mark Daumail s’est entouré de nouveaux musiciennes et musiciens, pour un résultat toujours tout en douceur faisant office de véritable cocon, de refuge. Dans une sincère délicatesse, sympathie et franchise, le groupe enchaîne bulles pop-folk émouvantes avec simplicité, jusqu’au fédérateur Chupee qui fera office de parfaite conclusion, les fans hurlant au retour du groupe. L’espoir d’un rappel s’efface tandis que nous passons à la scène Dôme, ni vu ni connu.

Cocoon en concert au Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 24 juin 2017

C’est là qu’à 20h entrent en scène les excellents Isaac Delusion. Décidément en ascension fulgurante, le groupe arrive en pleine possession de ses moyens pour balancer un The Sinner d’exception que ne manquera pas de happer immédiatement l’audience. Les morceaux s’étirent délicieusement, toutes les possibilités du quintet sont exploitées à leur maximum; Isaac Delusion ne faillit pas à délivrer une pop-rock alternative résolument unique et captivante. Nous ne pouvons malheureusement pas assister à la deuxième moitié de leur set; l’heure est venue de se positionner sur la scène Paris, pour un des (très) grands actes de cette soirée.

Le Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 24 juin 2017

22h tapantes, d’impressionnants jeux de lumière s’animent, et Archive entrent en scène au grand complet. Alerte: gigantesque claque. Alors que l’on s’attendait à une performance ambiante, comme la formation nous avait habitué en festival, Archive se lancent pour ce live dans une performance déchaînée, hypnotique et surpuissante, qui frappera de par sa force sonique et de son évidence électro-rock expérimental. D’entrée de jeu, Driving In Nails et The False Foundation, issus du dernier album du groupe, installent une ambiance débridée et oppressante, forçant l’admiration et nous laissant béat face à l’inattendu spectacle qui se présente à nous. Crushed, Bullets, You Make Me Feel; la setlist ne cesse de surprendre, tandis que les lumières éblouissent et que les écrans participent activement à l’immersion totale que propose ce véritable show. L’inévitable Fuck U répond présent à l’appel, et un ultime extrait de The False Foundation, Splinters, plus apaisé, fera son apparition. C’est sur Numb que le collectif tirera sa révérence non sans moults remerciements, nous laissant hagards face au triomphe s’étant déroulé sous nos yeux. Autant vous dire qu’il est dur de s’ôter Archive de la tête au moment de passer aux prochains concerts proposés par cette journée de Solidays.

Archive au festival Art Rock de St Brieuc, le 04/06/2017

 

Une pause est bienvenue avant de découvrir Foreign Beggars sur la scène Domino. Déjà programmés à 00h30, l’entrée en scène du duo est retardée par un léger souci technique, vite réparé. L’ambiance nocturne est d’ailleurs parfaite pour mettre un cadre au concert de folie qui va suivre. Dès leur entrée en scène, les deux rappeurs mettent le feu. Epaulés par un DJ sans faille, le tandem alpague la foule, lui demandant de reprendre des phrases en coeur, de crier, de se déchirer en gigantesques mosh-pit. Aucun doute: le groupe sait foutre le bordel dans un public. La musique en elle-même? Un stupéfiant croisement entre hip-hop old school, grime et dubstep. Vous le sentez le mélange de folie? Le public s’emporte au moindre rythme qui s’emballe, à la moindre expérimentation drum & bass qui montre le bout de son nez. Prenant leurs pieds, les deux MC rappent sans s’arrêter, n’hésitant pas à harmoniser leurs voix à de multiples reprises pour un résultat du plus bel effet. Pour résumer? Un show hallucinant, porté par un tandem impeccable et fédérateur et un public ultra-réceptif et éméché. Un cocktail de choc qui restera comme un des temps forts de cette 2ème journée.

Le Festival Solidays, à l’Hippodrome de Longchamp, le 24 juin 2017

Que d’émotions fortes pour ce Solidays day 2 donc. C’est avec distraction que nous écoutons passer Clément Bazin, Dirtyphonics et Joris Delacroix, tandis que le festival se pare de son habit de nuit et que les ultimes festivaliers debout dépensent le peu d’énergie leur restant. 4h20, nous rentrons fourbus mais heureux: cette deuxième journée de l’édition 2017 des Solidays fut aussi exceptionnelle que prévue. Merci pour tout.

 

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